Hans Arp (1887-1966)

[26/05/2003]

 

L’étude Calmels-Cohen met aux enchères la collection du frère de Hans Arp, artiste dada dont l’indice des prix a progressé de 56% depuis 1997 et qui s’est récemment illustré par un record lors de la vente Breton.

Jean Harp (aussi appelé Hans Arp) est né en 1887 en Alsace où il prend ses premiers cours de peinture. Après un bref séjour à Paris en 1904, il suit les cours de l’Académie des Arts de Weimar de 1905 à 1907 puis, en 1908, ceux de l’Académie Julian à Paris. En 1911, il participe à la première exposition du Modern Bund où l’on présente des peintures suisses mais aussi Picasso et Matisse. Après avoir rencontré Kandinsky en 1912, il intègre l’exposition du “Blauer Reiter” à Munich. Il participe à la fondation du mouvement dada à Zurich en 1916. A partir de cette époque, il fera du collage l’un de ses moyens d’expression privilégiés. Il entame aussi ses premiers reliefs en bois peint. La Galerie Surréaliste l’expose en 1927. Dans les années 30, il réalise ses premières sculptures. Il mène par la suite de front ses trois activités de sculpteur, peintre et poète bilingue (allemand-français) jusqu’à la fin de sa vie. Il connaît une renommée internationale, consacrée par l’obtention en 1954 du Prix de Sculpture de la Biennale de Venise et d’une exposition au Museum of Modern Art de New-York en 1958.

Que trouve-t-on aux enchères ?

En 2002, il s’est vendu 54 œuvres de Hans ARP aux enchères. 52% d’entre elles sont des estampes dont la cote moyenne avoisine les 600 euros en 2002. Ses sculptures (30% des transactions) représentent près de 70% du chiffre d’affaires. Avec ses reliefs en bois peint des années 1920, les sculptures en marbre blanc de la fin des années 1950 restent ses œuvres les plus recherchées. L’actuel record a ainsi été récemment obtenu par Femme, un important relief de 1927, préempté par l’Etat à hauteur de 2,5 millions d’euros chez Calmels-Cohen, le 14 avril 2003. Quant aux œuvres sur papier, ses collages biomorphiques et ses papiers déchirés restent les plus convoités. La plus forte enchère est détenue par Poupée Nombril (1925), un collage de 60×80 cm, qui a atteint 86 616 euros chez Sotheby’s Londres, en juin 2000.

Les places de marché

Même si 92% du chiffre d’affaires 1999-2002 a été réalisé par les pays anglo-saxons, la France a de fortes chances de regagner des parts de marché en 2003 grâce à la maison Calmels-Cohen qui a déjà capitalisé 3,4 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la vente de ses œuvres les 14 et 15 avril derniers et qui met à l’encan le 12 juin prochain une sélection de 26 œuvres de Hans Arp issues de la collection de son frère, François.

Acheter / vendre

Cette vente se déroule dans les meilleures conditions puisque son indice des prix a globalement progressé de 56% depuis 1997. Cet élan a été essentiellement insufflé par la revalorisation de ses œuvres sur papier et de ses peintures. Après s’être fortement infléchie en 2001, suite à une surabondance de bronzes dont les collectionneurs sont peu friands, la cote de ses sculptures est aujourd’hui au même niveau qu’il y a 6 ans. Par contre, les prix de ses dessins ont quasiment triplé sur la même période, même si les acheteurs en ont rejeté près de la moitié en 2002. Comme pour l’ensemble du marché, avec la hausse des prix, seules les pièces de qualité s’arrachent. Quant aux estampes, leur cote a presque doublé entre 1998 et 2002 : même les amateurs les moins fortunés peuvent espérer profiter de l’engouement pour les œuvres de Hans Arp. A titre d’exemple, Composition I, une lithographie de 1958 tirée à 75 exemplaires a été adjugée 409 euros en 2000, 511 euros en 2001 et 600 euros en 2002.

    Hans ArpArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997, devise : EUR   Hans Arp Nombre de lots vendus aux enchères   Hans Arp Parts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice