FRIEZE ART FAIR

[16/10/2012]

 

Tandis que la FIAC et Art Basel ont déjà 38 et 42 bougies à leur compteur, la Frieze Art Fair prouve avec ses 10 ans d’âge qu’elle a rapidement su s’imposer comme un rendez-vous incontournable sur la place de marché internationale ! Cette année ce sont quelque 55 000 visiteurs qui auront parcouru ses allées pour découvrir près de 175 galeries venues des quatre coins du globe : Argentine, Chine, Hongrie, Colombie, Inde, Afrique du Sud, Brésil… au total plus de 30 pays. La Frieze n’a rien à envier à ses sœurs aînées. Elle n’a pas lésiné sur les moyens pour célébrer son 10ème anniversaire et confirme cette année encore sa montée en puissance. Dès le mois de mai 2012, les organisateurs Amanda Sharp et Matthew Slotover, avaient annoncé la couleur : lancement d’une édition new-yorkaise en 2013 et naissance de la Frieze Masters en complément de la très contemporaine Frieze London !

Frieze London
Les mastodontes du marché de l’art contemporain étaient, comme tous les ans, au rendez-vous : Hauser & Wirth, Stephen Friedman, Pace, Gagosian, Perrotin, David Zwirmer, Lisson, White Cube, Yvon Lambert… et ont joué le jeu en privilégiant la présentation d’œuvres fraîches et inédites.
La qualité des œuvres proposées pour cette 10ème édition ne laissait, une fois encore, pas de marbre. La galerie Hauser & Wirth a fait sensation grâce à Paul MCCARTHY et sa sculpture White Snow Head, un immense buste de Blanche Neige en silicone. Signature de plus en plus convoitée, Paul McCarthy fait partie, avec l’adjudication à 4 m$ de Tomato Head (Green) signée le 8 novembre 2011 chez Christie’s New York, des nouveaux records 2011/2012, révélés dans le rapport Artprice.
Toujours côté sculpture, les oeuvres de Tony CRAGG, qui ont signé en 2011 et 2012 deux nouveaux records aux enchères avec Divide adjugée pour 675 000 $ chez Sotheby’s New York le 11 mai 2011, puis The Fanatics cédée à plus de 280 000 $ chez Christie’s Londres le 28 juin 2012, étaient présentent sur les stands de Thaddaeus Ropac et Konrad Fischer.
Anish KAPOOR n’était pas en reste à la Lisson Gallery qui a profité de l’effervescence artistique londonienne en ouvrant en même temps que la foire une exposition personnelle de l’artiste dans son espace historique de Bell Street.
De son coté, la White Cube présentait une immense toile, un sublime double portrait de ZHANG Huan à la manière de l’œuvre Young Mother qui avait trouvé preneur en juin 2011 à près de 320 000 $ chez Christie’s Londres.
Cette année encore, la Frieze a ouvert le bal de la rentrée artistique avec brio et mis la barre haut quant à la quantité et à la qualité de ses participants. Elle donne le ton et a bien perçu, en témoigne Frieze Masters, que le marché des grands maîtres a le vent en poupe.

Frieze Masters
Pour les visiteurs qui s’attendaient à un pendant de la Frieze London excluant l’art contemporain, cette nouvelle arrivée proposait d’initier une nouvelle perspective, celle de mettre en lecture l’art contemporain créé avant les années 2000 et les maîtres anciens. Loin d’être nouvelle, cette mise en lecture s’étend depuis le début des années 2000 à différentes manifestations artistiques. Cette vision transpériode de l’art a, en effet, d’abord était mise en avant par les institutions muséales à l’image des précurseurs qu’ont été la Tate Londres, le Boijmans van Beuningen (Rotterdam) puis le Musée du Louvre et ses Contrepoints ou encore le Musée d’Orsay et ses Correspondances.
Les quatre-vingt seize galeries réunies comprenaient tout de même vingt-deux galeries spécialisées en art du XXème siècle. Nombre de ces spécialistes du XXème siècle n’ont d’ailleurs pas hésité à cumuler deux stands à l’image des galeries Lisson, Gagosian, Hauser & Wirth ou encore David Zwirmer…
Malgré une cohérence parfois bancale, certains stands étaient d’une qualité à faire frémir les plus grands musées.
Parmi eux, citons celui de la galerie Helly Nahmad London. Sa scénographie singulière en V se composait d’une entrée flanquée de part et d’autre d’estrades. Au-dessus de ces estrades tournoyaient au son de musique samba, connue comme étant la favorite de Calder, émise par des haut-parleurs posés à même le sol, trois immenses et sublimes mobiles de Alexander CALDER. Les mobiles de l’artiste, qui ont d’ailleurs récemment signé un nouveau record en salle (Lily of Force, adjugé 16,5 m$ le 8 mai 2012 chez Christie’s New York), dévoilaient un fabuleux Joan MIRO trônant sur le mur du fond. La mise en scène dévoilait une alchimie parfaitement mesurée entre les deux artistes. Sachant que Miro, tout comme Calder, a été au centre des attentions en 2012 en décrochant un record à près de 33 m$ avec Peinture (Etoile Bleue) chez Sotheby’s Londres le 19 juin 2012, le très haut de gamme était bel et bien au rendez-vous à la Frieze Masters.
La foire a accueilli nombres d’œuvres muséales, comme en témoigne encore l’exceptionnel portrait de Pablo PICASSO intitulé Femme au bouquet présenté par la galerie Christophe Van de Weghe. Il a d’ailleurs immédiatement trouvé preneur pour plusieurs millions de livres sterling dès l’ouverture du vernissage. Picasso est habitué aux résultats millionnaires, à l’image de l’huile sur toile La Lecture adjugée plus de 36 m$ en février 2011 chez Sotheby’s Londres.

En réunissant 90 marchands parmi les plus prestigieux, la Frieze a réussi à créer un nouveau rendez-vous de qualité avec Frieze Masters. Plus généralement, l’affluence et l’extravagance propres à un 10ème anniversaire étaient au rendez-vous, ce qui laisse les amateurs impatients de découvrir la version new-yorkaise !