France : les expositions de la rentrée

[29/08/2017]

Outre le grand événement culturel de la rentrée française qu’est la Biennale d’art contemporain de Lyon (Les Mondes flottants, Sucrière, dôme et MAC Lyon, du 20 septembre 2017 au 7 janvier 2018), précédemment annoncée dans nos pages (Voir notre article du 11/08), Artprice dresse pour vous une liste non exhaustive des autres expositions de la rentrée à ne pas manquer.

Le jardin secret des Hansen – La collection Ordrupgaard

Musée Jacquemart-André, Paris, du 15 septembre 2017 au 22 janvier 2018

Le superbe Musée Jacquemart-André possède des oeuvres de Fragonard, Coypel, Ucello, Botticelli ou encore Greuze… des maîtres incontournables visibles en permanence. Il organise aussi régulièrement des expositions d’exception. La prochaine met en lumière l’étonnante collection d’un couple danois passionné d’art. Un Moulin de COROT, des Baigneuses de CÉZANNE, une Femme se coiffant de DEGAS, un Adam et son Eve de GAUGUIN, une élégante Femme à l’éventail de Berthe MORISOT, un Jardin ensoleillé de Camille PISSARRO, des Péniches de SISLEY, une nature morte de MATISSE… 40 fleurons impressionnistes et post-impressionnistes issue de la collection d’Ordrupgaard (vers Copenhague), constituée par les danois Wilhelm et Henny Hansen, s’exposent dans le cadre prestigieux du musée Jacquemart-André avant de gagner d’autres musées, dont celui des Beaux-Arts d’Ottawa (Canada). Collectioneur ambitieux, Wilhelm Hansen fonda, en 1918, un consortium constitué d’amateurs d’art dans le but d’acquérir de l’art français “en bloc”. Ce regroupement parvint notamment à acheter la collection de Georges Viau et une partie de la collection d’Alphonse Kann, des œuvres qu’ils se répartissaient entre eux ou qu’ils revendaient le cas échéant. Cette stratégie payante a permis à Monsieur Hansen de se constituer l’une des plus impressionnante collection privée d’art impressionniste et post-impressionniste, visible pour la première fois en France.

L’art du pastel de Degas à Rodin

Petit Palais, Paris, du 15 septembre 2017 au 8 avril 2018

L’exposition propose une sélection de 150 pastels issue de la collection du Petit Palais et couvrant les courants artistiques de la seconde moitié du XIXe siècle, de l’Impressionnisme au Symbolisme. L’art du pastel de Degas à Rodin permet de redécouvrir quelques-uns des fleurons de la collection : œuvres de Berthe Morisot, Auguste Renoir, Paul Gauguin, Mary Cassatt et Edgar Degas, des artistes symbolistes comme Lucien Lévy-Dhurmer, Charles Léandre, Alphonse Osbert, Émile-René Ménard, un ensemble remarquable d’œuvres d’Odilon Redon, mais aussi l’art plus mondain d’un James Tissot, de Jacques-Émile Blanche, de Victor Prouvé ou Pierre Carrier-Belleuse.

Irving Penn

Grand Palais, Paris, du 21 septembre 2017 au 29 janvier 2018. Exposition organisée par le Metropolitan Museum of Art et la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, en collaboration avec The Irving Penn Foundation.

A l’occasion du centenaire de la naissance d’Irving PENN, monstre sacré de la photographie, une rétrospective ouvre ses portes au Grand Palais en septembre, la première en Europe depuis la mort de l’artiste en 2009. Jérôme Neutres, Directeur de la stratégie et du développement de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et commissaire de l’exposition a souhaité y reconstituer (en partie) “l’atelier de Penn à New York, (…) de présenter le fameux rideau devant lequel tant de ces chefs-d’œuvre ont été réalisés et des appareils photos car il en a fabriqué de ses mains”. L’exposition mêle ses photos célèbres de presse et de mode avec celles de son versant plus expérimental, dont des natures mortes et des photographies réalisées en Afrique. Chaque image est à considérer comme une rareté, car Penn “n’a jamais autorisé aucun tirage d’exposition” rappelle Jérôme Neutres, “toutes les photos présentées au Grand Palais seront des tirages originaux de sa main.”

De Picasso à Séraphine, Wilhelm Uhde et les Primitifs modernes

LaM, Lille, du 29 septembre 2017 au 7 janvier 2018

L’exposition retrace le parcours de Wilhelm Uhde (1874-1947), personnalité essentielle dans la révélation des avants-garde. Collectionneur, marchand et critique d’art, Wilhelm Uhde fut l’un des premiers amateurs de Braque et Picasso ainsi que l’ardent défenseur des “primitifs modernes” : André Bauchant, Camille Bombois, Séraphine Louis, Henri Rousseau, Louis Vivin ou Séraphine Louis, dite Séraphine DE SENLIS, du nom de la ville où elle vécut. Du cubisme naissant aux arts bruts et naïfs, Wilhelm Uhde fit des choix anti-dogmatiques, absolument d’avant-garde. La réunion d’oeuvres issues de ces différents courants en provenance d’importantes collections publiques et privées promet une exposition hors des sentiers battus.

Picasso 1932 – Année érotique

Musée Picasso, Paris, du 10 octobre 2017 au 11 février 2018. En partenariat avec la Tate de Londres

Après une exposition consacrée à Olga Khokhlova, la première épouse de PICASSO, le musée éponyme verse dans l’année “érotique” du maître, l’année 1932 précisément. Cette année là, le 15 juin, lIntransigeant publie une interview de l’artiste peu avant l’ouverture de sa rétrospective à la galerie Georges Petit. A l’origine de cet entretien, le critique d’art Tériade dévoile l’homme derrière le peintre, en publiant notamment ce qui deviendra une affirmation célèbre de Picasso : “L’œuvre qu’on fait est une façon de tenir son journal”, journal intime il va sans dire… A l’affiche de cette exposition, Marie-Thérèse Walter endormie dans un grand fauteuil rouge est chargée d’érotisme : Le Rêve (1932) est une toile célèbre du peintre, qui connu par ailleurs quelques retentissant rebondissements sur le marché de gré à gré. Par deux fois, Le Rêve a défrayé la chronique : en 2006 tout d’abord, lorsque son ancien propriétaire, le magnat des casinos de Las Vegas Steve Wynn, la perforait accidentellement quelques heures avant un rendez-vous pour une vente privée à près de 140 m$. Une seconde fois en 2013, à l’annonce de son achat (une fois restaurée bien sûr) par Steven Cohen pour 155m$, soit le plus haut montant jamais débourser pour une œuvre de Picasso à l’époque (source : Picasso’s Le Rêve bought for record sum by finance giant Steven A Cohen, dans The Guardian, 27 mars 2013).

Être moderne : le MoMA à Paris

Fondation Louis Vuitton, du 11 octobre 2017 au 5 mars 2018

Etre Moderne est la première exposition en France consacrée aux œuvres du MoMA, musée de premier plan créé en 1929, qui a acheté les plus grands artistes de l’art moderne et contemporain, depuis Cézanne et Brancusi, jusqu’aux créations numériques actuelles. 200 œuvres sont sélectionnées pour retracer l’histoire du MoMA en temps que collectionneur, des œuvres signées Calder, Beckmann, Cézanne, Magritte, Picasso, Klimt, Signac ou encore Frank Stella. Cette exposition majeure organisée conjointement par les deux institutions, Vuitton et le MoMA, offre aussi d’importants documents d’archives.

Malick Sidibé – Mali Twist

Fondation Cartier, Paris, du 20 octobre 2017 jusqu’en février 2018

Le photographe malien Malick SIDIBÉ, dit “l’œil de Bamako” disparaissait le 14 avril 2016 à l’âge de 81 ans. Ses photographies humanistes et joyeuses avaient conquis le public mais aussi les experts, qui lui attribuaient le Prix international de la Fondation Hasselblad (2003) et un Lion d’or d’honneur à la Biennale de Venise pour l’ensemble de son œuvre (2007). Le dernier événement fit date, ce Lion d’Or constituant alors une première pour le continent africain. Considéré comme un “père de la photo africaine”, avec son compatriote Kaidou Seita, Malik Sidibé a privilégié la rencontre avec les gens modestes, avec la jeunesse, l’univers de la fête et de la musique. Le titre Mali Twist choisi pour cette rétrospective à la Fondation Cartier fait d’ailleurs référence à la chanson éponyme du chanteur et guitariste malien Boubacar Traoré. Pour cet important hommage, la Fondation Cartier a donné carte blanche à André Magnin, commissaire en collaboration avec Brigitte Ollier.