Focus sur Gerald Chukwuma

[12/01/2021]

Né au Nigéria en 1973, Gerald CHUKWUMA sort diplômé – avec les honneurs – de l’Université du Nigéria, Nsukka, à l’âge de 30 ans. À l’époque, El Anatsui y enseignait la sculpture et, bien qu’il n’ait pas suivi directement son enseignement, Chukwuma affirme que la rencontre avec El Anatsui a eu une influence déterminante dans le développement de son œuvre. Aujourd’hui considéré comme l’un des artistes contemporains les plus dynamiques du Nigeria, Gerald Chukwuma a participé à plusieurs expositions individuelles et collectives à travers le pays, mais aussi au Ghana, au Cameroun, en France, au Danemark, aux Pays-Bas, en Turquie et aux États-Unis.

Portrait

Courtoisie Gerald Chukwuma.

Il est considéré comme l’un des artistes contemporains les plus dynamiques du Nigeria.

L’artiste aime travailler à grande échelle. Il crée des sculptures complexes avec des matériaux communs comme l’ardoise, les objets recyclés, le bois brûlé, ciselé et peint. Aimant la diversité, il confie : “Je n’utilise jamais un seul bois pour un seul travail. C’est comme un piano. Ils ont tous leurs notes.” Cette façon de créer révèle son intérêt pour les processus de transformation et de renouvellement. C’est ainsi qu’il rejoue les symboles traditionnels d’Uli, qui était principalement un moyen de décorer le corps chez les Igbo, en particulier chez les femmes, mais aussi une tradition dans la décoration murale. En modernisant ce langage pictural, en lui apportant une nouvelle fraîcheur, l’artiste dit son attachement à la culture et à l’identité. Chukwuma entend mettre en lumière les traditions du Nigeria, les implications de la mondialisation sur la communauté locale, la tendance à l’homogénéisation, et les nouvelles histoires qui se dessinent.

Construction d’une cote officielle

L’artiste s’est d’abord fait connaître à Lagos, capitale économique du Nigeria où se concentrent quelques galeries d’art et où il a commencé à être introduit aux enchères il y a 10 ans. Chaque année depuis 2010, la ArtHouse Contemporary a pris l’habitude de mettre à l’encan une ou deux de ses œuvres, construisant ainsi une cote officielle et publique, dont les plus grandes pièces en bois brûlé sont valorisées autour de 15.000$. Des collectionneurs européens et américains ont remarqué ce travail, et l’ont acheté. les œuvres circulent, de plus en plus, y compris par le biais d’enchères à l’étranger : la société Bonhams a inclus l’artiste à une vente d’art africain contemporain à Londres en 2018, et Piasa a fait de même à Paris l’année suivante. Les ventes réussies sur ces places de marché internationales ont renforcé la cote de Chukwuma mais il n’y a pas eu d’offre cette année. Pas une seule n’a été proposée sur le marché des enchères en 2020. Il faut donc se tourner vers les galeries 1957 (Accra) et Kristin Hjellegjerde (Londres, Berlin), muni d’un budget de 9.000$ à 25.000$ pour une grande œuvre.

Les œuvres les plus appréciées sont celles de la récente série Wrinkles, une série présentée en 2019 à Londres par la galerie Kristin Hjellegjerde qui défend l’artiste sur des foires d’art internationales. Pour Wrinkles, Chukwuma a mené un travail sur le site historique d’Igbo Landing à Dunbar Creek sur l’île de St. Simons, où l’un des plus grands suicides de masse d’esclaves a eu lieu en 1803. Se rendant sur la côte géorgienne, les Igbo captifs de ce qui est aujourd’hui le Nigeria ont pris le contrôle de leur bateau négrier et se sont suicidés en masse pour résister à l’esclavage.

Nombre de lots vendus

Gerald Chukwuma : nombre de lots vendus aux enchères depuis 2009 (copyright Artprice.com).