En bref : Pékin – AAC – Zao Wou-Ki

[26/05/2016]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres. Pékin et les 10 ans de l’AAC. La rétrospective Suisse de Zao Wou-Ki touche à sa fin

Pékin et les 10 ans de l’AAC
Le dixième anniversaire de l’AAC (Award of Art China), importante cérémonie de remise de prix récompensant les artistes chinois, a fait sa sélection d’artistes. Des prix sont venus récompenser des artistes contemporains sélectionnés par un comité professionnel attaché cette année à la notion de la contemporanéité dans l’histoire. Deux remises de prix ont distingué, d’une part, un artiste déjà reconnu à l’international et, d’autre part, un artiste émergent. Une troisième distinction est réservée à la publication artistique de l’année.
Les artistes présentés n’étaient autres que AI Weiwei, GENG Jianyi, HUANG Yongping, LIU Wei et QIU Zhijie, des signatures incontournables ayant bénéficié d’une riche actualité ces derniers mois, en Chine ou ailleurs. L’actualité chinoise d’Ai Weiwei fut d’ailleurs si dense l’année dernière que la formule « le mois Ai Weiwei » qualifiait juin 2015 à Pékin (exposition solo organisée conjointement par la galerie Continua et Tang Contemporary, ainsi que trois autres expositions, AB Blood Type au Magician Space ; Tiger, Tiger, Tiger à la Chambre des Beaux-Arts ; exposition dans le studio de Zhao Zhao). Une autre signature particulièrement sollicitée est le franco-chinois HUANG Yongping exposé dans les 13 500 m2 de la nef du Grand Palais à Paris avec Empires (exposition Monumenta du 8 Mai au 18 Juin 2016). Huang Yongping n’est pas allé dans la demi-mesure, installant le squelette métallique d’un serpent géant de 254 mètres de long pour un poids de 133 tonnes. Au milieu de conteneurs, il a placé un symbole fort : une réplique de 12 mètres de la bicorne de Napoléon, formant une partie de ce paysage improbable. Les autres nominés comptaient : Geng Jianyi, peintre né en 1962, est une autre figure importante de l’avant-garde chinoise, et un artiste rare sur le second marché mais déjà très coté à Hong Kong et Pékin (deux œuvres millionnaires vendues aux enchères depuis 2011) ; Liu Wei, exposé au début en 2015 au Centre d’art contemporain Ullens (exposition Colors), puis à la White Cube de Hong Kong (Silver), et enfin l’estimé Qiu Zhijie, figure majeure pour la vitalité de l’art contemporain en Chine (il organisait notamment la première exposition d’art vidéo en Chine en 1986) et artiste très apprécié en Occident.
La sélection des jeunes artistes affichait quant à elle comme fil conducteur les nouveaux médias et la vidéo : Cheng Ran (né en 1981, vit et travaille à Hangzhou et Amsterdam) exposé il y a deux ans au Palais de Tokyo, Hu Xiangqian (né en 1983, vit et travaille à Pékin), Li Liao (né en 1982, vit et travaille à Shenzhen), Lu Yang (né en 1984, vit et travaille à Pékin et Shanghai), exposé au Pavillon Chinois de la dernière Biennale de Venise, et enfin Yan Xing (né en 1986, vit et travaille à Pékin et à Los Angeles). La sélection de l’AAC vient ainsi conforter des débuts de carrières déjà remarquées hors des frontières chinoises.

La rétrospective Suisse de Zao Wou-Ki touche à sa fin
Après six mois d’ouverture, la première rétrospective de ZAO Wou-Ki organisée en Suisse touche à sa fin (ouverture jusqu’au 12 juin 2016). Il reste moins de trois semaines pour visiter cet ensemble exceptionnel d’oeuvres, réuni et exposé en collaboration avec la Fondation Zao Wou-Ki, grâce à des prêts issus de collections particulières européennes et asiatiques, le tout organisé sous le commissariat de Daniel Marchesseau, Conservateur général honoraire du Patrimoine. L’exposition est puissante, avec une cinquantaine de toiles, dont certaines œuvres monumentales, et paraît d’autant plus essentielle qu’elle a lieu en Suisse, où l’artiste a passé les dernières années de sa vie, avant de s’éteindre à Nyon dans le canton de Vaud, en 2013, à l’âge de 93 ans.
D’ici la fin de cette exposition, une trentaine d’oeuvres de cet immense artiste franco-chinois seront dispersées aux enchères à travers le monde : en France, à Taiwan, en Allemagne, au Japon, en Chine… Un succès à mesure du langage universel que l’artiste a su créer en fusionnant l’art chinois et l’art occidental, un succès visibles dans les combats d’enchères pour obtenir ses meilleures œuvres : près de 250 œuvres ont ainsi passé le million de dollars aux enchères sur les dix dernières années, dont un record absolu établi à 14,6 m$ en 2013 pour une grande huile sur toile de 1958 (Sotheby’s Pékin, le 1er décembre 2013). Véritable fer de lance des marchés Chinois et Français, l’art de Zao a décollé avec un indice de prix en hausse de près de 1 000% depuis l’année 2000… Un engouement phénoménal partant de Hong Kong (plus de 60% du produit des ventes de Zao Wou-Ki est enregistré à Hong Kong), et relayé sur toutes les grandes places de marché mondiales.