En bref : Ousmane Sow : Dakar – Paris. Hao Liang – tradition contemporaine. David Altmejd

[28/11/2014]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : Ousmane Sow : Dakar – Paris. Hao Liang – tradition contemporaine. David Altmejd.

Ousmane Sow : Dakar – Paris

Sculpteur sénégalais chéri par la France, Ousmane SOW revient sur le devant de la scène un an après son élection à l’Académie des Beaux Arts, avec la vente des « Zoulous ». Les 5 statues adjugées 410 000 € (512 336 $) ce 19 novembre chez Millon et Associés, établissent un nouveau record pour cet artiste dont le marché tarde à s’envoler.
Ses guerriers africains avaient certes déjà dépassé les 100 000 $ aux enchères, et ce à plusieurs reprises, mais trop de ces colosses avaient échouées dernièrement à enflammer les salles de ventes. Entre 2010 et 2013, les 5 pièces proposées aux enchères furent toutes ravalées par le marché… Si bien que l’accueil réservé à la seule œuvre mise en vente cette année, enjambant les estimations qui la donnait entre 200 000 € et 300 000 €, apporte-t-il comme un léger soulagement.Léger seulement, car le marché d’Ousmane Sow conserve tout de même une problème de taille : il se cantonne exclusivement à la France. Or il n’est pas de bon augure sur le marché de l’art de toujours intéresser les mêmes collectionneurs, les mêmes milieux, sans parvenir à s’exporter.
Bien qu’Ousmane Sow ne se revendique pas tout à fait français, sa vie artistique présente néanmoins des nombreux liens avec la république, et particulièrement encore avec sa capitale. Des études à l’Académie des Beaux-Arts, une exposition cruciale en 1999 organisée autour du pont des Arts et un tout nouveau fauteuil au 23 Quai de Conti, l’Académie des Beaux-Arts, décidément la sphère d’influence d’Ousmane Sow se referme étrangement sur un tout petit coin du globe…

Hao Liang – tradition contemporaine

A tout juste 30 ans, HAO Liang surgit comme la nouvelle coqueluche du marché hyper contemporain chinois. Une irruption inattendue avec la vente de « The Tale of the Clouds » : un très long rouleau tout de soie, large de seulement 40 cm mais courant sur plus de 13 m, acquis pour 912 000 $ (5 600 000 CNY) chez Christie’s à Shanghai, ce 24 octobre 2014.
Le style n’est pas sans rappeler celui des ouvrages traditionnels, ces vieux parchemins où se succèdent les scènes et les paysages oniriques. Oui mais celui-ci fut réalisé en entre 2012 et 2013 et le voilà déjà sur le second marché… et la demande est au rendez-vous.

On disait le marché asiatique à bout de souffle, mais on observe que les collectionneurs continuent de faire grimper les prix, même ceux de très jeunes artistes.
Le dessin reste la catégorie privilégiée du marché asiatique où il représente plus de 75 % du produit des ventes aux enchères. Pourtant ZENG Fanzhi, LUO Zhongli, CHEN Yifei ou Xiadong Zhang, les artistes contemporains les plus performants du marché, nous avaient habitué à voir la peinture régner sur l’art contemporain… comme en occident.

David Altmejd

Les mondes créés par David ALTMEJD (1974) se situent quelque part entre la vie et la mort. Corps en décomposition, biosphères en plastique et jeux miroirs se combinent pour former un univers à la fois dans et en dehors du Monde, à la manière d’une mythologie. D’ailleurs c’est à des géants, les créatures mi-hommes mi animaux ou mi-hommes mi-plantes, auxquels le sculpteur se plaît à donner naissance. Un travail que l’on admire actuellement au MAM de la ville de Paris, une exposition qui partira ensuite s’installer au Musée du Luxembourg avant de rejoindre, finalement, Montréal, la ville natale de l’artiste.
La poésie de David Altmejd se découvre parfois inquiétante, souvent rêveuse, qui semble à première vue se prêter davantage au grand silence des musées plutôt qu’à une collection particulière. Sa rétrospective parisienne, son exposition à la Brant Foundation en 2011 ou encore sa participation à la Biennale de Venise en 2007 tentent certainement d’en faire un artiste institutionnel. Pourtant ses œuvres intéressent de plus en plus de collectionneurs et prennent lentement de la valeur sur le marché. Le géant intitulé « The New North » réalisée en 2007, fut successivement vendu chez Sotheby’s New York en 2009 puis chez Christie’s à Londres en 2012. Acquise 210 000$, l’oeuvre est revendue 280 000$ trois ans plus tard.
Ainsi David Altmejd séduit aussi bien le nouveau continent que la vieille Europe. Il est représenté à New York par la galerie Andrea Rosen et en Europe par Xavier Hufken (Bruxelles).