En Bref ! Les premières foires de l’année

[05/01/2018]

London Art Fair, First Art Fair (Amsterdam), London Artrooms Fair (Londres), ART innsbruck, Kunst und Antiek weekend (Narden), Affordable Art Fair (Milan), Brafa Art Fair (Bruxelles)… voici la liste non exhaustive des salons visant à relancer le marché de l’art sur le seul mois de janvier 2018. Au cours des mois suivant, le nombre de salons mensuel va doubler en février, mars et avril. Des centaines de salons dédiés à l’art sont ainsi organisés chaque année dans le monde, A l’heure où certains salons périclitent et abandonnent, où d’autres tentent de se maintenir, Artprice revient sur trois rendez-vous importants organisés durant ce premier mois de l’année.

London Art Fair

17 – 21 janvier 2018

London Art Fair fait preuve d’une belle résistance du haut de ses 30 années d’existence. Afin de célébrer ce trentième anniversaire comme il se doit, le salon a établi plusieurs partenariats forts, notamment avec Art UK, site Internet référençant la richesse des collections publics du Royaume-Uni. Partenaire muséal officiel, Art UK invite cinq artistes contemporains – dont Oscar Murillo et Mat Collishaw – à sélectionner sur leur plateforme en ligne des chefs-d’oeuvres historiques ou modernes en vue de créer leur propre exposition intitulée Art of the Nation: Five Artists Choose.

La circulation entre l’histoire de l’art et la création actuelle fait partie de l’ADN de ce salon comme elle fait partie de l’ADN de Londres qui était l’une des premières grandes capitales européennes à ouvrir un grand musée historique – en l’occurrence le Victoria and Albert Museum – à un artiste aussi contemporain que Marc Quinn… il y a 17 ans de cela.

Afin de séduire les grands collectionneurs, plusieurs des 131 galeries du salon misent sur des artistes incontournables tels que Andy Warhol, Joan Miro, Pablo Picasso, Frank Auerbach, Banksy ou encore Damien Hirst. Mais la directrice de London Art Fair, Sarah Monk, insiste sur l’ouverture et la communication avec les jeunes générations. Elle rappelle que, par le passé, la foire a accueilli des artistes en début de carrière qui sont aujourd’hui acclamés, à l’image de Chris Ofili et de Jenny Saville, qui reçurent le titre de ”rising star” sur la foire en 1996, à l’image aussi des Young British Artist fêtés lors de la dixième édition du salon, en 1998, peu après l’exposition Sensation qui les fit connaître dans le monde entier. Cette année, les nouveaux talents sont à chercher sur les deux espaces curatés de la foire : Art Projects (33 exposants) et Photo50 regroupant 10 artistes et/ou collectifs issus de la jeune génération.

Art Stage Singapour

26 – 28 janvier 2018

Pour sa huitième édition, le salon d’art contemporain de référence à Singapour, Art Stage, poursuit sa mission première : rassembler les diverses scènes créatives de l’Asie au Convention Center du Marina Bay.

L’objectif de Lorenzo Rudolf, directeur de le foire, est de faire briller l’Asie du Sud-Est sur la scène internationale, en rassemblant le meilleur de l’art contemporain asiatique. Mais un tel rassemblement n’est pas choses aisée dans un contexte ”affaibli”, selon les propres termes de l’organisateur. Le nombre de participants est en effet en déclin. Art Stage compte moins de 100 exposants cette année contre 170 galeries lors de l’édition 2016. Déjà, l’an dernier, les deux mastodontes que sont la White Cube et la galerie Perrotin n’avaient pas fait le voyage jusqu’à Singapour. Dans un contexte hyper-concurrentiel où plusieurs grandes villes d’Asie vendent leur propre foire d’art, Singapour peine à se maintenir, notamment parce que les collectionneurs locaux se montrent peu actifs. Le nombre de visiteurs a par ailleurs fortement chuté, passant de 40 500 en 2016 à 33 200 l’année suivante. Tentant de contrer cette chute de popularité et d’activité commerciale, le gouvernement et les acteurs culturels redoublent d’efforts à travers l’organisation de la SAW (acronyme pour Singapour art week) : une semaine pour mobiliser toutes les forces créatives et multiplier les évènements culturels pendant le salon, à l’image de la Frieze art week organisée à Londres pendant la Frieze art fair. Plusieurs expositions auront donc lieu en pendant du salon, dont celle de Lydia Janssen à la galerie REDSEA, celle de David LaChapelle chez Pearl Lam ou encore une exposition dévolue au Street art si en vogue qui ouvre 15 jours avant le début de Art stage au ArtScience Museum. Des efforts louables pour maintenir l’attractivité d’une Singapour en perte de vitesse sur l’échiquier mondial…

Brafa Bruxelles

27 janvier – 4 février 2018

La Brafa est un modèle de solidité car elle a su s’adapter au fil des années. Autrefois consacrée aux Antiquaires de Belgique, elle s’est peu à peu ouverte aux exposants étrangers comme elle s’est ouverte à l’art moderne et contemporain. ”La Brafa est une des plus prestigieuses foires d’art et d’antiquités d’Europe où toutes les œuvres d’art présentées sont à vendre. Qualité optimale et authenticité comptent parmi ses exigences. La Brafa est une foire éclectique offrant une très large variété de spécialités depuis l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle… ” peut-on lire sur le site officiel du salon. Il est vrai que la Brafa (Brussels Art Fair) est une référence historique et de prestige dans le monde des salons d’art. Historique, car il s’agit d’une des plus anciennes foires d’art et d’antiquités dans le monde, dont la première édition remonte à 1956. De prestige, parce qu’elle rassemble des œuvres muséales, des pièces rares originaires d’Égypte, de la Grèce antique, des arts premiers ou précolombiens, ainsi que des œuvres modernes et contemporaines. Depuis l’origine de l’art jusqu’à Barthélémy Togo et Wim Delvoye, le succès du salon repose sur la pertinence de la sélection des œuvres. Environ 140 exposants ont été dûment sélectionnés pour habiter les 15 400 m² de Tour & Taxis à l’occasion de cette 63ème édition, qui devrait accueillir près de 60 000 visiteurs.