En Bref ! Le Greco au Grand Palais – Collection à suivre chez Pandolfini – De Vinci au Louvre
[13/09/2019]Une exposition majeure du Greco
Le Grand Palais, Paris. 16 octobre 2019-10 février 2020
Spectaculaire, colorée et sensuelle, la peinture du Greco (Domenikos EL GRECO, 1541-1614) est, selon Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice des peintures espagnoles et portugaises au musée du Louvre, le « bouquet final » de la Renaissance. Ni le Louvre ni aucun autre musée français ne lui avait pourtant consacré de rétrospective avant la grande exposition qui se prépare à ouvrir au Grand Palais, le 16 octobre prochain. 68 œuvres de celui que l’on considère comme le dernier grand maître de la Renaissance et le premier grand peintre du Siècle d’Or sont réunies au Grand palais « faisant la part belle à de grandes peintures monumentales, mais aussi à des petits formats plus intimistes. Une ou deux sculptures, deux livres ayant appartenu à Greco et des dessins seront aussi présentés », confie encore Charlotte Chastel-Rousseau. À l’origine de cette exposition, il y a la volonté de l’Art Institute de Chicago de faire découvrir la grande Assomption, un tableau majeur de l’artiste qui n’était pas revenue en Europe depuis 1906, enfin restaurée.
D’origine crétoise, le Greco a séjourné en Italie, où il a reçu l’influence de Titien à Venise puis de Michel-Ange à Rome, avant de s’établir en Espagne en 1577. Le style expressionniste de sa dernière période, qui étire les silhouettes, lui valu d’être perçu comme un excentrique par certains mais comme un génie par d’autres. Les artistes de l’avant-garde de la fin du 19e et du début du 20e siècles, dont Picasso, furent notamment sensibles à sa grande liberté créative, à son anti-naturalisme assumé. Les œuvres de cette dernière période sont les plus recherchées et les plus cotées sur le Marché. L’une d’elle, représentant Saint Dominic in Prayer, tient le record de l’artiste à près de 14 m$ depuis 2013 (Sotheby’s Londres, le 3 juillet 2013). Une ou deux toiles passent sous le marteau chaque année. La dernière en date – Saint James the greater – était estimée entre 500 000 $ – 700 000 $ par Christie’s en octobre 2018. Elle est partie à 1,6 m$, un prix bien raisonnable pour l’un des plus grands peintres de l’histoire.
Les chefs-d’oeuvre de Pandolfini
Une belle vente se prépare en Italie : le 29 octobre, des chefs-d’oeuvre impressionnistes et modernes, issus d’une collection privée, seront dispersés par Pandolfini. Cette vente d’exception représente un nouveau cap pour la société italienne Pandolfini, active depuis le début des années 2000, et parvenue au fil du temps à établir une sélection de plus en plus pointue. La vente réunie des trésors sous les signatures de Pissarro et Monet, Van Gogh mais aussi Picasso, Picabia et Chagall ; des sculptures de la fin du 19e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle, des œuvres des maîtres italiens du 19e siècle, dont Zandomeneghi, Segantini et De Nittis.
Deux œuvres de Vincent VAN GOGH sont au catalogue: Pollard Willow, un travail à la craie noire sur papier exécuté entre 1881 et 1882 et une nature morte datée vers 1885, période à laquelle Vincent Van Gogh peint ses Mangeurs de pommes de terre (Amsterdam, musée Van Gogh), le tableau le plus important de la période néerlandaise, avant de s’installer à Paris. Seront également soumis au plus offrant : une nature morte au bouquet de jacinthes de Paul GAUGUIN (estimée entre 150 000 et 250 000€), une toile de 1912 de Francis PICABIA (150 000- 250 000€), plusieurs œuvres de Giacomo BALLA, deux œuvres de Wassily KANDINSKY, une Tête de femme par Henri DE TOULOUSE-LAUTREC (80 000-120 000€), une aquarelle du Port de Collioure par Henri MATISSE (30 000-50 000€). Des œuvres de Chagall, Boccioni, Signac et Cézanne complètent cet ensemble exceptionnel exposé cette semaine à Parme (Fondazione Monteparma jusqu’au 15 septembre) avant de gagner Florence, Rome puis Milan, où la collection sera finalement dispersée.
Léonard de Vinci au Louvre
Du 24 octobre 2019 au 24 février 2020
Une dizaine d’années auront été nécessaire pour préparer l’exposition dédiée à LEONARDO DA VINCI au musée du Louvre. 10 ans : le temps de renouveler l’examen scientifique des tableaux du Louvre, de restaurer trois d’entre eux, de réétudier tous les documents d’archives de l’artiste et de clarifier sa biographie.
Le grand génie de la Renaissance est italien mais il est mort en France, au Clos Lucé, en 1519. « C’est ainsi que le Louvre conserve près du tiers du corpus des tableaux de l’artiste : les peintures apportées en France, achetées par François Ier, entrèrent alors dans les collections royales, où se trouvaient sans doute déjà La Vierge aux rochers et La Belle Ferronnière, acquises par Louis XII. À cet ensemble extraordinaire, qui constitue l’origine même des collections du musée du Louvre, s’ajoute un fonds exceptionnel de vingt-deux dessins de Léonard de Vinci », selon le dossier de presse du musée.
Le Louvre détient à lui-seul 22 dessins et 5 des 22 tableaux connus du maître : La Vierge aux rochers, La Belle Ferronnière, La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte Anne, Saint Jean Baptiste et bien sûr La Joconde, sans laquelle le Louvre ne serait pas tout à fait ce qu’il est. Le musée parisien est parvenu a rassembler près de 120 œuvres (peintures, dessins, manuscrits, sculptures, objets d’art) issues de prestigieuses institutions européennes et américaines, dont la Royal Collection, le British Museum, la National Gallery de Londres, la Pinacothèque vaticane, le Metropolitan Museum de New York et l’Institut de France. On ne sait toujours pas si le Salvator Mundi, l’oeuvre la plus chère du monde aux enchères, dont le prêt a été officiellement réclamé, fera partie de cette grande exposition commémorative qui marque les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci.
On sait par contre que l’accès à l’exposition pour les visiteurs ne sera pas aisé… le musée du Louvre met en garde : « en raison de l’affluence attendue, l’exposition Léonard de Vinci (24 octobre 2019 – 24 février 2020) sera accessible uniquement sur réservation d’un créneau horaire pour offrir un meilleur confort de visite. La réservation d’un créneau horaire s’applique à tous les visiteurs, y compris à ceux ayant un accès libre ou gratuit au musée.» La passion que déclenche le génie de la Renaissance s’est déjà manifestée le 18 juin, premier jour de pré-vente des billets en ligne avec la vente de près de 33 500 billets en 30 heures, ce qui a littéralement saturé le site Ticket Louvre. La ruée sur l’art sera donc contenue, à partir du 24 octobre…