En Bref ! Le “dernier” Botticelli – Jérémy Gobé & Andrea Mastrovito à la Fondation Bullukian -Degas à l’Opéra
[27/09/2019]Le “dernier” Botticelli
Un tableau de Sandro BOTTICELLI (1445-1510) appartenant à la famille Guardans-Cambó de Barcelone, déclaré “bien d’intérêt culturel” en 1988, quittera l’Espagne pour être vendu par la galerie Trinity Fine Art lors de la Frieze Masters, du 4 au 6 octobre. Selon la galerie londonienne responsable de la vente, le portrait a été offert par un marchand d’art à Eugène de Beauharnais, fils de l’impératrice ou Joséphine Bonaparte, sous une autre attribution. L’oeuvre a été authentifiée comme étant de la main de Botticelli à la fin du XIXe siècle. Après avoir passé quelques années dans une collection allemande, puis dans la collection du politicien espagnol Francesc Cambó i Batlle en 1929 pendant plus de 90 ans, elle est devenue l’un des joyaux du musée du Prado en 2004 dans le cadre d’un prêt.
S’agissant du dernier tableau connu de Sandro Botticelli encore en mains privées, Trinity Fine Art lui consacre un catalogue d’une cinquantaine de pages et le valorise pour 30 millions de dollars, un prix trois fois supérieur au record actuel du peintre de La Naissance de Vénus. La meilleure vente aux enchères récompense en effet Botticelli à hauteur de 10,4 m$ seulement, pour la “Madone Rockefeller”, vendue en 2013 chez Christie’s à New York.
Annoncé comme le “dernier” Botticelli comme on annonçait le “dernier” LEONARDO DA VINCI il y a deux ans avec le Salvator Mundi, le Portrait de Michele Marullo Tarcaniota (1453-1500) est une occasion unique pour tout grand collectionneur, mais cette acquisition ne va pas sans contraintes. Le tableau quitte en effet l’Espagne sous une licence d’exportation temporaire, ce qui signifie que sa vente et sa sortie définitive du territoire doivent être approuvées par le gouvernement espagnol. Le futur propriétaire devra se soumettre à la réglementation espagnole, l’oeuvre ne pouvant pas être déconnectée de l’Espagne.
Biennale de Lyon : les découvertes de la fondation Bullukian
Sous le titre Là où les eaux se mêlent, la 15e édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon a ouvert ses portes la semaine dernière. Une cinquantaine d’artistes ont été commissionnés cette année pour produire une œuvre in situ dans les anciennes usines Fagor de Lyon. 29 000 m² situés à quelques encablures de cet endroit hautement symbolique, où la Saône se jette dans le Rhône, ont été investis pour la première fois pour cette édition.
La Biennale s’organise dans d’autres lieux (dont le Musée d’art contemporain de Lyon et l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne) et inclut des expositions labellisées “Résonance” et des expositions labellisées “Expositions Associées”. Parmi ces dernières, l’exposition de la Fondation Bullukian (place Bellecour) met en exergue le travail de Jérémy Gobé et d’Andrea Mastrovito, deux artistes s’inspirant de savoirs-faire artisanaux ou industriels à travers des projets engagés et immersifs, sous le commissariat de Fanny Robin.
L’italien Andrea Mastrovito y présente des installations, un film et un spectaculaire travail de marqueterie sur le sol de la fondation. Jérémy Gobé a créé Anthropocène pour le jardin de la Fondation, une œuvre conjuguant art, science, industrie et développement durable. Connu pour avoir créé l’organisation Corail Artefact, Jérémy Gobé a travaillé, pour l’occasion, avec l’entreprise Weber Saint Gobain afin de créer des œuvres vertueuses sur le plan écologique, puisque l’art, dit-il, peut impulser “des changements fondamentaux dans notre société”.
Degas à l’Opéra
Musée d’Orsay, Paris. 24 septembre 2019-19 janvier 2020
À l’occasion du 350e anniversaire de l’Opéra de Paris, le musée d’Orsay organise une exposition d’Edgar DEGAS centrée sur l’Opéra, sujet fétiche de l’artiste pendant plus de 40 ans. Coulisses, scène, loges ou salle de danse, Degas a fait de l’Opéra son “atelier“, depuis le début des années 1860 jusqu’à ses œuvres ultimes après 1900. Sous le commissariat de Henri Loyrette, directeur du Musée d’Orsay de 1994 à 2001, puis président-directeur du Louvre jusqu’en 2013, l’exposition Degas à l’Opéra réunit des dizaines de ces tableaux et dessins d’un artiste qui s’est attaché aux “danseuses, chanteurs, musiciens de l’orchestre, spectateurs, abonnés en habit noir hantant les coulisses”.
À la barre, sur scène ou au repos, les danseuses sont les sujets les plus désirables pour tout musée et grand collectionneur de l’impressionniste. Sans surprise, c’est à l’une d’elles que l’on doit le record de l’artiste, établi à 37 m$ en 2008 (Danseuse au repos, c.1879, Sotheby’s New York, le 3 novembre 2008). Sa sculpture la plus célèbre, La Petite danseuse de 14 ans, est vêtue d’un véritable tutu. Il s’agit de son œuvre la plus prisée en trois dimensions, un exemplaire en bronze ayant atteint 25 m$ en 2015 à Londres (Petite Danseuse de Quatorze Ans). Mais les fontes en bronze ont été réalisées post-mortem. Une seule danseuse de 14 ans est originale : celle en cire, colorée au naturel et coiffée de vrais cheveux, dont le naturalisme fit scandale à l’époque de Degas. Cette danseuse là appartient à la National Gallery de Washington, qui prendra la suite du musée d’Orsay pour accueillir l’exposition Degas à l’Opéra du 1er mars au 5 juillet 2020.