En Bref : des NFTs à Miami – Report de la Brafa – Record historique chez Phillips

[03/12/2021]

Art Basel Miami à l’heure des NFT

Un sommet d’une journée, des conférences dans les musées (notamment avec BEEPLE au Bass Museum), des “offres spéciales” un peu partout, la possibilité de créer ses propres NFT… le crypto-art déferle sur les foires de Miami, en cours jusqu’au 5 décembre.

La Scope Miami a déjà fait sensation, avant l’ouverture officielle de cette Miami Art Week 2021, en délivrant ses invitations VIP sous forme de jetons non-fongibles. Elle n’est pas la seule à s’emparer de cette source d’abondance. A Miami cette semaine, tout est en place pour inviter les collectionneurs, les artistes, les galeristes, les curateurs, les amateurs ou les critiques à plonger dans le grand bain des NFT, sujet plus brûlant que tout autre de la sphère de l’art 2021, sujet d’ailleurs inscrit en première place du « Power 100 » dressé par Art Review pour 2021.

L’événement phare – la foire Art Basel Miami Beach – propose aux visiteurs de créer leurs propres NFT, accompagnés de l’artiste allemand Mario Klingemann, alias Quasimondo. Quasimodo génère des portraits IA des visiteurs de la foire dans le cadre de l’exposition “Humans + Machines: NFTs and the Ever-Evolving World of Art”, mise en place par Tezos. Cette exposition immersive et interactive se déroule inclut d’autres artistes numériques et une série de conférences mettant en vedette des artistes et experts NFT.

Certaines galeries prennent part à l’expérience, d’autres sont déjà profondément ancrées dans le monde des NFTs. En premier lieu la Pace Gallery (son stand se trouve sur Art Basel Miami Beach) avec des œuvres de DRIFT Lonneke Gordijn et Ralph Nauta, créées en collaboration avec le musicien Don Diablo. Il y a quelques jours, la Pace Gallery a lancé sa propre plate-forme dédiée au NFT – Pace Verso – pour “créer les outils dont nos artistes ont besoin”, annonce Marc Glimcher, président et chef de la direction de Pace Gallery.

Une profonde mutation agite la Miami Art Week, avec ces nombreuses expositions hybrides explorant la fusion du numérique et de l’art traditionnel. Jusqu’au Sagamore, Hotel Art Déco emblématique de la ville, de multiples expériences liées au crypto-art envahissent Miami pour la première fois.

Face à la 5e vague, la Brafa est reportée

134 exposants venus de 14 pays avaient répondu présent pour l’édition de la prochaine Brussels Art Fair (Brafa), qui devait se tenir du 23 au 30 janvier 2022. Mais l’arrivée d’une 5e vague de l’épidémie de Covid et la dégradation de la situation sanitaire européenne, ont poussé les organisateurs de la foire à reporter l’événement.

Le président de la Brafa, Harold t’Kint de Roodebeke, annonçait la nouvelle dans un communiqué diffusé le 29 novembre, expliquant que si le Conseil d’Administration a fait face à une “décision extrêmement difficile, il est préférable de reporter la foire à 2023 afin de retrouver une édition parfaitement conforme à l’enthousiasme de nos visiteurs. Notre priorité actuelle est de soutenir nos exposants”.

Objets d’archéologie, merveilles d’Egypte ancienne, du Proche-Orient, d’Asie, d’Afrique, du design du XXe siècle, de l’art impressionniste et moderne… la Brafa se distingue des autres salons par une approche transversale et exigeante. Étaient notamment attendus sur l’édition de janvier de belles oeuvres de Camille Pissarro (galerie Stern Pissarro), Paul Delvaux (The Storm, 1962, galerie De Jonckheere), Roberto Matta (Die Galerie), Karel Appel (Galerie Boulakia)… jusqu’aux artistes les plus contemporains comme Barthélémy Toguo (Nosbaum Reding) ou Bill Viola (Rueb modern and contemporary art).

Les collectionneurs devront donc faire preuve d’un peu plus de patience. Les précisions concernant une version alternative de la Brafa 2022 suivront, indique encore le communiqué.

Record historique pour la société de ventes Phillips

172,5m$ : voici le nouveau record pour des ventes d’art contemporain organisées par Phillips. Ce résultat cumule la vente de soirée et celle de journée, réalisées les 17 et 18 novembre derniers depuis New York.

La vente de jour (33,3m$) a permis d’établir 18 records, dont ceux d’Anne Truitt, Bernar Venet et Ron Gorchov. John McCord et Rebekah Bowling, co-responsables de cette vente, précisent que “Raymond Pettibon a dominé la vente et cimenté le dynamisme actuel de son marché. Stay Song 21 de Stanley Whitney a également soulevé une concurrence féroce, poussant la peinture de 2018 à se vendre pour 693 000$, soit plus de 8 fois son estimation basse.”

Plus prestigieuse, la vente du soir a soulevé 139,1m$, avec de nouveaux records pour Raymond PETTIBON (3,4m$ pour No Title (Let him come), 2011), Shara HUGHES (1,5m$ pour Inside Outside, 2018), et Ewa JUSZKIEWICZ (730 800$ pour Girl in Blue, 2013). Selon Jean-Paul Engelen et Robert Manley, vice-présidents et co-responsables monde de l’art du 20e siècle et de l’art contemporain chez Phillips : “La vente de ce soir, qui a atteint un record pour toutes les ventes chez Phillips, a été une étape extrêmement gratifiante et une confirmation de notre stratégie”. Une stratégie décrite comme transversale, visant à une “expansion du goût” aussi adoptée par Christie’s et Sotheby’s.

Ces résultats révèlent l’énergie incroyable du marché de l’art contemporain, porté par un fort appétit des collectionneurs, tant pour les artistes importants du siècle passé que pour les plasticiens les plus jeunes.