En bref : #ARTVIDEO – Serge Poliakoff – Jean Rustin

[10/01/2014]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : #ARTVIDEO – Serge Poliakoff – Jean Rustin

Vente-événement #ARTVIDEO en France

Le 29 janvier 2014, date anniversaire de la mort de Nam June Paik, le pape de l’art vidéo, la maison de ventes Vincent Wapler organise à Drouot la première vacation entièrement dédiée à l’art vidéo.
Au menu, des films 16 mm, 35 mm, VHS, DVD ou flux internet créés par des artistes contemporains, avec des signatures déjà reconnues telles que l’incontournable Nam June PAIK, Fred FOREST, Sylvie FLEURY, Mircea CANTOR, Claude CLOSKY, Pipilotti RIST, Tony OURSLER, et des artistes émergents commeHervé ALL, Bérengère HÉNIN ou César Pesquera.

La vidéo est un médium en pleine mutation qui, porté par de nouveaux modes de production et de diffusion, attire des artistes de plus en plus nombreux qui n’en font pas nécessairement un mode d’expression exclusif, mais élargissent volontiers leur champ d’action avec lui. Outre Paik – qui culmine aujourd’hui à 540 120 $ (installation Wright Brothers, 1995, 25 novembre 2011, Christie’s Hong Kong) – les artistes les plus cotés du genre se nomment Bill VIOLA, William KENTRIDGE, Bruce NAUMAN et Tony OURSLER ; avec des prix records oscillants entre 85 000 $ pour Oursler et plus de 600 000 $ pour Viola. Le marché de l’art vidéo n’atteint donc pas encore les sommets d’autres oeuvres produites en éditions limitées et numérotées, telles que l’estampes et la photographie, dont les records d’enchères dépassent allègrement le million de dollars. Aux yeux de nombreux spécialistes du marché, les arts technologiques sont donc encore sous-cotés. Afin de débattre sur l’avenir et les enjeux de ce médium en plein essor, une table-ronde consacrée à l’art vidéo sera organisée parallèlement à la vente sur le thème « Quel avenir pour l’art vidéo ? ».
Les amateurs ont la possibilité de découvrir les oeuvres en amont de la vente, via un site spécialement aménagé pour l’occasion et via la chaîne de télévision artistique Souvenirs from Earth.

Serge Poliakoff : musée Maillol et musée d’art moderne

Dernière ligne droite pour découvrir 40 gouaches de Serge POLIAKOFF – réalisées entre 1948 et 1969 – exposées au Musée Maillol de Paris jusqu’au 09 février 2014. Deux semaines de plus sont consenties pour visiter sa rétrospective de 150 oeuvres au musée national d’art moderne de la ville de Paris (18 octobre 2013 au 23 février 2014).

Avant de devenir une figure phare de l’Ecole de Paris des années cinquante, Poliakoff gagne sa vie à Paris en tant que guitariste dans quelques cabarets russes parisiens. Dina Vierny – galeriste et modèle de Maillol – côtoie d’abord Poliakoff sans connaître ses talents de peintre ; elle chante parfois dans un cabaret tandis que l’artiste l’accompagne à la guitare. En découvrant son œuvre, elle décide de l’exposer dans sa galerie en 1951.
Onze ans plus tard, Poliakoff est naturalisé français et se voit réserver une salle entière à la prestigieuse Biennale de Venise (1962). Son travail, rythmé par des zones de couleurs vibrantes, s’est rapidement imposé comme l’un des plus révolutionnaires de la scène abstraite européenne. Le coeur de son marché bat à Paris, seule capitale où l’on enregistre jusqu’à présent des enchères millionnaires. Le record de l’artiste équivaut en effet à 1,2 m$ depuis l’envolée, en juin 2011, d’une Composition abstraite datée de 1954 (estimée 200 000 -250 000 €, l’oeuvre se vend 820 000 € au marteau de Ferri & Associés à Paris, le 10 juin 2011). Artiste historique, sa cote affiche une hausse de 90 % depuis 2000. La plupart des gouaches – de celles encore exposées au musée Maillol – sont encore abordables entre 20 000 et 50 000 $ en moyenne.

Décès de Jean Rustin

Le peintre français Jean RUSTIN s’est éteint le 24 décembre 2013 à Paris à l’âge de 85 ans. Connu en en Europe pour ses corps mis à nu, dans un langage plastique expressif, cru et brutal, Rustin a peint inlassablement la tragédie humaine d’un corps fragile soumis à ses pulsions sexuelles et à la conscience de son délabrement programmé. Cette oeuvre radicale, obscène et tragique, provoque le malaise plutôt que l’ivresse… c’est certainement la raison pour laquelle elle a été tenue à l’écart des autres places de marché européenne. Aujourd’hui, le marché de Rustin est réparti entre la France, pays le plus pourvu en oeuvres (36% des recettes pour 55 % des transactions), la Belgique où les collectionneurs ont été initié à son univers grâce à l’ouverture de la Fondation Rustin de Anvers en 2000 (la Belgique est la première place de marché en terme de résultats avec 48 % du produit de ventes), et les Pays-Bas (14%). A la fois reconnu et confidentiel, cet oeuvre obsessionnelle est abordable, à 90 % pour moins de 23 000 $ en salles des ventes, et son sommet d’enchère ne dépasse pas les 41 600 $ (L’homme au pantalon bleu, 1984, adjugé 33 000 € le 9 octobre 2006 chez Lombrail-Teucquam à Paris ).