En bref : Art Karlsruhe et Robert Capa – Nouvelle foire à New York – Rubens et ses héritiers

[06/02/2015]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres. Art Karlsruhe et Robert Capa – Nouvelle foire à New York – Rubens et ses héritiers

Art Karlsruhe et Robert Capa

La douzième édition du salon Art Karlsruhe ouvre du 5 au 8 mars 2015 au Karlsruhe Trade Center avec 210 galeries, issues de 11 pays. Ce salon d’art est important pour la large ouverture chronologique qu’il propose, couvrant les grands pans de l’art moderne et contemporain. Impressionnisme, expressionnisme, Bauhaus, art abstrait, sont quelques-uns des mouvements balayés par le salon au grès des œuvres de Ernst Ludwig Kirchner, Max Pechstein, Lovis Corinth, Max Liebermann, Otto Dix, George Grosz, Lyonel Feininger ou Antoni Tàpies.
La foire mise cette année encore sur la photographie, notamment sur la riche tradition en Hongrie, avec des signatures phares telles que László Moholy-Nagy, André Kertész, Brassaï, Lucien Hervé et Martin Munkacsi. Cette programmation est le fruit d’un travail commun du Centre Robert Capa, des galeries Várfok et INDA (de Budapest) et du musée national hongrois, qui propose un focus sur Endre Ernő Friedmann, mieux connu sous le nom de Robert CAPA. Il s’agit d’un hommage important rendu au plus célèbre des photojournalistes de guerre. Endre Ernő Friedmann (né en 1913 à Budapest et mort en 1954 en Indochine), arrive à Paris en 1933, fuyant le nazisme, et prend le pseudonyme de Robert Capa. Trois ans plus tard, il s’engage aux côtés des républicains dans la guerre civile espagnole pour les magazines Vu et Regard. Il réalise le cliché qui le rendra célèbre : Mort d’un soldat républicain, où un anti-franquiste est foudroyé d’une balle. Robert Capa, cofondateur de l’agence magnum, est peu coté en regard de son importance. Son record équivaut à 25 940 $ pour Mariage Gitan, Slovaquie, un tirage argentique de 1947 tiré à New York la même année (Binoche Renaud Giquello, Paris, le 30 avril 2011).

Nouvelle foire à New York

Tribeca, NYC entre dans l’arène avec sa première édition de salon d’art dédié aux œuvres sur papier : Art on paper, sur les rives de l’Hudson (du 5 au 8 mars 2015). Les évènements de ce type se multiplient depuis quelques années : Paris compte plusieurs salons (de l’art ancien à la création contemporaine), Bruxelles a initié sa foire Art on Paper il y a quatre ans et Londres tient une Works on Paper Fair particulièrement courue.

Auparavant, la plupart des amateurs d’art considéraient le dessin comme un travail préparatoire pour une œuvre à venir. Mais il n’est plus considéré comme un art mineur aujourd’hui et les collectionneurs sont séduits par sa poésie, sa spontanéité, et par le rapport sensible au papier.
Les œuvres sur papier prennent de plus en plus de place sur le marché. Par ailleurs, sauf exception, le dessin est moins cher que la peinture et séduit un panel plus large de collectionneurs. Mais une feuille peut aussi atteindre des millions, en Chine notamment, où toute la tradition artistique passe par l’encre sur papier. En Occident, rappelons que le nouveau record de Pablo Picasso en dessin fut signé récemment à hauteur de 15 m$ (Composition (Composition au minotaure), 5 février 2014 chez Sotheby’s Londres).

Rubens et ses héritiers

L’exposition Rubens et son héritage est ouverte à la Royal Academy de Londres jusqu’au 10 avril 2015. Organisée en collaboration avec le Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers et la Royal Academy of Arts de Londres, elle met en regard des œuvres de Rubens avec celles des artistes qu’il a influencé, tels que Delacroix, Fragonard, Gainsborough, Jordaens, Van Dyck, Watteau, Delacroix, Manet, Rembrandt et Picasso. Les éclats de Peter Paul RUBENS, l’un des artistes les plus importants de l’histoire, sont célèbres à travers le monde, sont disputés par les plus grands musées et pourtant, les 15 œuvres proposées l’an dernier aux enchères se vendent à des prix bien moins impressionnants que les records de l’art d’après-guerre ou de l’art contemporain en salles de ventes. Un dessin à la Pierre noire adjugé moins de 250 000 $, une huile sur toile pour 1,19 m$… certes, la cote est élevée, mais bien moins qu’une sculpture de la star contemporaine Jeff Koons.