En Bref !

[29/06/2012]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Caro Niederer à la galerie Hauser & Wirth

L’artiste suisse Caro NIEDERER présente pour la première fois à New York dix-huit œuvres sur toile dans la prestigieuse galerie Hauser & Wirth.
Né en 1963, l’artiste qui travaille aussi bien dans le domaine de la sculpture, de la peinture, du dessin, de la photographie, ou même de la vidéo, présente du 27 juin au 27 juillet ses dernières peintures. Ses œuvres reflètent le processus complexe entre production et mémoire. En commençant généralement son travail par l’utilisation d’une photographie anodine (une carte postale, ou un cliché pris par l’artiste) reproduite sur un autre médium, l’artiste pose la question de la réalité et de son interprétation. Il s’agit de sa première exposition depuis 2008, et sa quatrième pour la galerie Hauser & Wirth (après deux expositions en Suisse en 2008 et 2005 et une à Londres en 2007).
Si l’artiste a eu plus de onze expositions solo sur les dix dernières années, elle n’est cependant passée qu’une seule fois en salles de ventes jusqu’à aujourd’hui, et l’œuvre Interieur, une estampe, s’est adjugée en 2009 pour 140 CHF. Bien loin des records frappés en salles des ventes pour les autres artistes contemporains représentés par Hauser & Wirth (Bharti KHER et son record à 1,28 m $, Thomas HOUSEAGO à 205 257 $, Ron MUECK à 1,1m $ , ou encore Subodh GUPTA à 1m $).

Les plantes d’Ellsworth Kelly envahissent le Met, New York

Jusqu’au 3 septembre 2012 le Metropolitan Museum of Art de New York présente une partie peu connue de l’œuvre d’ Ellsworth KELLY (1923). Intitulée « Plant of Ellsworth Kelly », l’exposition rassemble pour la première fois près de 80 dessins de plantes réalisés depuis 1948. Surtout reconnu pour ses œuvres abstraites, pour ses tableaux renonçant à la forme rectangulaire (Shaped Canvas), « Plant of Ellsworth Kelly » est la première rétrospective entièrement consacrée à l’œuvre figurative de l’artiste américain.
Ellsworth Kelly est très prisé dans son pays d’origine, où il réalise 96 % de son chiffre d’affaires généré par 86 % des transactions. C’est d’ailleurs aux Etats-unis, chez Sotheby’s, New York que fut frappée en 2007 sa plus belle adjudication pour une œuvre majeure : « Spectrum VI » s’envole alors pour 4,6 m$. Cette toile représentative du travail de l’artiste autour de l’espace et de la couleur, rassemble en 13 panneaux, 13 couleurs différentes. Ellsworth Kelly dépasse ainsi la vision newtonienne de la lumière composée de sept couleurs.
Si ses peintures s’envolent au-delà du million de dollar, il est toutefois possible pour les amateurs de l’artiste, d’acquérir ses œuvres pour moins de 8 500 $. En effet, entre janvier 2011 et juin 2012, près de 65 % des lots vendus aux enchères sont partis à moins de 8 500 $.

Joana Vasconcelos : Girls power !

A tout juste 41 ans, la carrière de l’artiste Joana VASCONCELOS continue son envol. Déjà reine en son château, elle féminise Versailles avec brio où couture, tricot, crochet, pampilles, paillettes et plumes sont au rendez-vous. Considérée comme l’artiste portugaise la plus talentueuse de sa génération, elle enfonce le clou en devenant la prochaine artiste qui représentera le Portugal à la Biennale de Venise. Première femme à Versailles, première femme au pavillon portugais, quel beau pied de nez pour une artiste qui surjoue des stéréotypes féminins afin de dénoncer les lieux communs de la féminité. C’est d’ailleurs dans la lagune qu’elle commence à séduire le monde de l’art. En 2005 d’abord grâce à A Noiva (La jeune mariée), un immense lustre composé de tampons hygiéniques d’un blanc virginal. Cette même œuvre grâce à laquelle Joana a eu le plaisir de se frotter à la censure royale, s’est vue refuser d’exposition à Versailles… L’histoire de Versailles, ses associations conservatrices et l’art contemporain se faisant rarement sans encombre, les tampons hygiéniques n’auraient pu passer le portail !
Malgré une présence modeste dans les salles de ventes avec à ce jour seulement 11 résultats d’adjudications, sa cote est décidément sous de bons augures. Déjà en 2010 son fameux escarpin monumental Marilyn , trouve acquéreur pour 660 000 $ (Christie’s Londres, 11 février). Record à ce jour inégalé, l’artiste compte tout de même trois résultats au-dessus de 150 000 $. En 2012, Spin 2001, sa seule adjudication de l’année se frappe dans son pays natal au-dessus de son estimation haute à plus de 42 000 $ (Veritas, Lisbonne, le 13 février). Avec une carrière en plein boom, les ventes de Joana Vasconcelos pourraient réserver de belles surprises. A suivre…

Le phénomène Paul Jenkins s’est éteint

Né en 1923, Paul JENKINS aura toute sa vie durant traversé les cieux de la peinture en s’affranchissant de ses horizons usuels. Côtoyant les plus grands artistes de l’après-guerre, Jackson POLLOCK, Mark ROTHKO ou encore Willem DE KOONING, Paul Jenkins était un grand représentant de l’abstraction expressionniste américaine. Voyageur, curieux, il partageait son temps entre New York et Paris. Affirmant pleinement son style dans les années 60, des expositions monographiques lui ont été consacrées dans le monde entier. Dans ses œuvres, festival de couleurs vives, Paul Jenkins n’a eu de cesse d’explorer les liens existant entre la couleur et la lumière. De part sa technique, propre à la libération du geste de l’époque, il a délaissé le pinceau pour s’adonner à l’art des hasards maitrisés.
Le marché de l’artiste est encore abordable aux enchères puisque 90% des lots adjugés ne dépassent pas les 20 000 $. Son travail le plus emblématique, les œuvres de la série Phenomena, se vendent d’ailleurs majoritairement sous ce seuil. A ce jour sa plus belle enchère frappée pour Phenomena Prism Emissary (1985) reste modeste, n’atteignant que 75 000 $ (Christie’s New York, 30 septembre 2010). Pour autant, la cote de l’artiste fait preuve d’une belle vigueur depuis dix ans : elle a été multipliée par 6 !