En bref !

[01/06/2012]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Les dessins d’Artaud célébrés

A la croisée des arts, entre littérature, théâtre, dessin et cinéma, l’œuvre d’Antonin ARTAUD (1896 – 1948) a eu une influence considérable sur la démarche surréaliste. Figure du génie, artiste hors norme, il a été membre du mouvement avant de s’en écarter pour des divergences idéologiques. Après l’hommage rendu par la Bibliothèque Nationale de France en 2007, le museo Reina Sofía de Madrid a la belle initiative d’aborder son influence sur les arts plastiques. Présentée du 19 septembre au 17 décembre 2012, l’exposition Spectres d’Artaud. Langage et art dans les années cinquante, vise à mettre en avant la détermination d’Artaud à franchir les limites du langage et l’empreinte qu’il a laissée sur les générations suivantes. L’exposition mettra en lumière les interrogations essentielles des mouvements de l’après guerre, tels que le rapport au corps ou encore l’interaction œuvre/spectateur… L’évènement rassemblera autour d’Artaud des artistes tels que John Cage, Isidore Isou, Guy Debord, Gil Wolman, Robert Rauschenberg ou encore la brésilienne Lygia Clark.
Rarement présenté aux enchères avec seulement 13 ventes enregistrées depuis 1993, ses dessins s’avèrent de plus en plus estimés. La récente dispersion de la collection Florence Loeb par Sotheby’s (le 05 avril 2012 à Paris) en témoigne. En effet, les 5 dessins mis en vente ont généré à eux seuls plus de 3,7 m $, soit 10 fois la somme du produit réalisé par ses ventes entre 1993 et 2011 (396 000$). Son record détenu depuis 2004 par (adjugé 254 000 $ le 30 juin chez Sotheby’s Paris) a été révisé 3 fois sur la seule année 2012. En trouvant preneur à plus de 2,4 m$, un autoportrait exceptionnel (Autoportrait, 1946) récompense désormais l’artiste à hauteur de son envergure.

Anri Sala au bon Tempo

Après Berlin, Osaka et Montréal, Anri SALA expose au Centre Pompidou de Paris jusqu’au 6 août. Ce jeune artiste (né en 1974 à Tirana, Albanie) a d’abord étudié le violon pendant 7 ans, puis abandonné la musique pour les arts visuels, et a beaucoup voyagé… Désormais, musique et voyage constituent deux facettes fortes de sa personnalité et des films qu’il décrit lui-même comme les « résultats d’un lien qui se produit entre un lieu, des sons et des personnages ».
Lui qui obtenait, à 17 ans, le Prix du Jeune artiste de la 49ème Biennale de Venise (2001) avec son film Uomoduomo, devient rapidement un protégé des galeries Marian Goodman, Hauser & Wirth, Serpentine ou Chantal Crousel. Exposé et demandé de partout dans le monde, il n’a pas besoin d’être rassuré par le marché des enchères, par ailleurs balbutiant, le concernant. De trop rares photos, vendues entre 3 000 et 6 000 € (une seule œuvre offerte en 2011) et un unique film (Gostgames, 2002, 9’15”, sur support DVD vendu 16 000 £, soit 24 000 $) ont affronté le marteau.
Chouchouté par les institutions culturelles françaises – il exposait au musée d’art moderne de la ville de Paris (2004) avant que les portes de Beaubourg ne lui soient ouvertes – Anri Sala représentera la France à la Biennale de Venise 2013 !

Henry Moore à grande échelle chez Gagosian

La galerie Gagosian accueille jusqu’au 18 août, en collaboration avec la Fondation Henry Moore, Late Large Forms, une exposition faisant la part belle aux sculptures tardives d’Henry MOORE. Pour la première fois exposée en intérieur, l’installation de sa sculpture monumentale Large Two Forms a nécessité la démolition de murs de la galerie, et constitue le moment fort de l’exposition.
Henry Moore est un symbole de la sculpture moderne britannique : son oeuvre est vaste et hétéroclite : dessins, photos, peintures, estampes, céramiques, côtoient ses sculptures et se bousculent dans les maisons de vente. En effet, cet oeuvre pléthorique se retrouve sur le second marché avec plusieurs milliers de lots mis à l’encan. Les amateurs peuvent tout de même s’offrir une estampe pour quelques centaines de dollars, comme Lullaby sleeping head (1973) frappée 543 $ chez Koller Geneva le 18 novembre 2011 : 53% des lots proposés à la vente sont des estampes, confinant 30% des lots sous la barre des 1077 $.
Les plus belles adjudications, réservées à ses sculptures (92% du chiffre d’affaires de l’artiste sur les 15 dernières années), donnent cependant le vertige : l’artiste enregistre plus de 70 résultats millionnaires dont Reclining Figure : Festival (1951) culminant à 26,8 m$ frappés par Christie’s Londres le 7 février 2012.