En bref

[04/11/2013]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Sublimes bizareries de Matthew Barney à la BnF

C’est une première en France : Matthew BARNEY expose environ 80 dessins à la La Bibliothèque nationale de France (Paris) sous le titre Subliming Vessel (8 octobre 2013 – 5 janvier 2014, en partenariat avec la Morgan Library & Museum de New York). C’est l’occasion de découvrir un pan méconnu de son travail, celui d’une œuvre intimiste menée parallèlement aux grands cycles de films artistiques qui lui ont assuré une reconnaissance internationale. Matthew Barney (né en 1967) est en effet l’un des artistes américains les plus marquants de notre époque. Ancien sportif de haut niveau, il se fait connaître à ses débuts pour ses spectaculaires performances alliant le sport et l’art, lorsqu’il crée notamment des dessins suspendu au plafond de sa galerie ou en escaladant les murs, puis il bouleverse la scène contemporaine avec son cycle de films CREMASTER (1994-2002), d’une grande intensité onirique et baroque.
Les dessins sélectionnés à la BnF font échos à cette œuvre magistrale peuplée d’une faune hermaphrodite, d’être mutants, d’hybrides luttant avec leur animalité, de satyres tentant des rites de passage. Ce versant plus méditatif du travail (il s’agit de petits formats) combine des techniques traditionnelles (mine de plomb et encre) et des matériaux inhabituels (minéraux, gelée de pétrole). Les dessins de Barney sont des denrées rares que les collectionneurs s’arrachent sur le premier marché. Le second, celui des enchères, s’avère particulièrement pauvre en la matière : seuls six dessins (contre 222 photos) ont été présentés en salles depuis 1995… leurs prix oscillaient déjà à l’époque entre 8 000 et 15 000 $ en moyenne. L’enchère record d’un dessin de Matthew Barney culmine depuis 2006 à 40 000 $ pour un travail à la graphite dans l’un de ces fameux cadre diaphane (The Nuptual Flight, 23,5 cm x 29,8 cm, 48 000 $ frais inclus, Christie’s New York, 10 mai 2006).

Le Jeff Koons le plus gonflé

La société de ventes Christie’s établissait un record en terme de recettes le 15 mai 2013, pour une vente d’art d’après-guerre et contemporain. Elle ne compte pas en rester là et vise encore un autre palier pour sa vente new-yorkaise du 12 novembre prochain. De nombreuses pièces présentées s’avèrent magistrales et des records à huit chiffres sont attendus, dont celui de Jeff KOONS. Le monumental Balloon Dog d’un orange rutilant annoncé, l’une de ses oeuvres les plus importantes, fait le tour du monde pour être présentée à l’occasion de quelques previews (Londres, Paris, Hong Kong, New York) aux acheteurs potentiels.
Cette version orange du chien baudruche revisité en sculpture majestueuse et métallique est l’une des cinq versions uniques (le Balloon Dog de ce format, 307,3 x 363,2 x 114,3 cm, existe en effet en bleu, magenta, orange, rouge et jaune) et certainement la création la plus populaire de Jeff Koons. Il s’agit de l’un des premiers « chien-ballon » fabriqué et celui-ci fut acheté par le collectionneur Peter Brant (connu pour posséder la plus importante collection privée d’oeuvres de Jean-Michel Basquiat et de Andy Warhol) à la fin des années 90.

La fourchette d’estimation annoncée par Christie’s est de 35 m$-55 m$… ce qui constituerait un nouveau record mondial pour l’artiste même à son estimation basse (record actuel de 30 m$, soit 33,68 m$ frais inclus pour ses Tulips vendues chez Christie’s New York le 14 novembre 2012) et un très bel apport financier pour les projets du Brant Foundation Art Study Center in Greenwich, CT.

Paris capitale de la photo en novembre

Suivant le démontage de la Fiac, la nef du Grand Palais de Paris se prépare à accueillir la 17ème édition de Paris Photo, du 14 au 17 novembre 2013. Première foire de photographie au monde, Paris Photo rassemblait plus de 54 000 visiteurs pour sa seizième édition (soit une fréquentation en augmentation de 6 % par rapport à 2011). Elle réunit cette année 136 galeries couvrant la production photographique du XIXe, moderne et contemporaine. Le marché de la photo est l’un des plus stimulant de la décennie. Le nombre de photographies d’art contemporain vendues en salles, par exemple, a largement doublé sur la décennie pour un produit de ventes annuel en hausse de 317 % sur la période (plus de 80 m$ d’adjudications enregistrées entre juillet 2012 et juin 2013 dans le monde pour les épreuves contemporaines). Chaque édition de Paris Photo est donc l’occasion d’une multitude d’autres rendez-vous, sur des évènements plus prospectifs tels que Fotofever (Carrousel du Louvre) ou Photo Off, et en salles de ventes. Christie’s donne pas moins de trois vacations dédiées au genre en parallèle au salon (Agathe Gaillard et la photographie : une pionnière à Paris, le 14 novembre ; Photographies le 16 novembre en début d’après-midi suivie de Photographies contemporaines) ; Sotheby’s annonce 126 lots le 15 novembre dont un rare portefolio d’August Sander (vente Photographies), Kapandji Morhange se concentre le même jour autour du thème Photographies Modernes et Objectif Cinéma et la maison de ventes Ader disperse les Fonds Photographique de l’Institut Catholique de Paris le 17 novembre.

La Art.Fair est ouverte

La Art.Fair vient d’ouvrir ses portes en changeant d’adresse. Elle se tient cette année dans l’un dans plus grands Convention Center au monde, celui de Cologne. Avec 90 galeries exposantes, la sélection est diversifiée et évite toute saturation, dans cet espace de 16 000 m2.
Ouverte le 30 octobre et ce jusqu’au 3 novembre, il s’agit là de la 11ème édition. La Art.Fair a déjà fait ses preuves et parvient cette année à proposer à la fois des icônes de l’art contemporain (Andy Warhol, Tom Wesselman, Gerhard Richter), des signatures sûres pour lesquelles la demande est toujours là (Mel Ramos, Julie Opie) et des oeuvres plus prospectives, notamment une sélection d’artistes sud-coréen exposée sur le stand de la galerie Michael Schultz (Berlin, Seoul, Beijing).