En bref !

[22/02/2013]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Les artistes nommés pour l’édition 2013 du Prix Marcel Duchamp sont…

Le 7 février dernier, l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français (ADIAF) a dévoilé l’identité des quatre artistes nommés pour la 12ème édition du Prix Marcel Duchamp. Créée en 2000, cette distinction est décernée chaque année aux plasticiens français (ou résident en France) jugés les plus novateurs par l’association de collectionneurs. Le lauréat bénéficie d’une dotation de 35 000 € offerte par l’ADIAF ainsi que d’une exposition de trois mois au Centre Pompidou.
Cette année entrent en lice Farah Atassi, Latifa Echakhch, le collectif Claire Fontaine (créé en 2004) et Raphaël Zarka. La première, peintre diplômée de l’ENSBA de Paris, présente actuellement son travail au Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition collective Fruits de la Passion (jusqu’au 2 septembre 2013). Latifa Echakhch, représentée par la galerie Kamel Mennour, a pour sa part récemment inauguré Laps, exposition que lui consacre le Musée d’Art Contemporain de Lyon jusqu’au 14 avril 2013. Ces quatre artistes seront également mis à l’honneur lors de l’exposition Prix Marcel Duchamp à la FIAC, rendez-vous incontournable des collectionneurs dans la capitale française.
Si les artistes nommés ont une une actualité riche, ils restent pour la plupart absents des salles de ventes. Seul le collectif Claire Fontaine compte une adjudication à son actif : This neon sign was made by… (2009) cédée à près de 900 $ chez Christie’s, soit le double de son estimation basse (Amsterdam, 20/05/2009). Le prix Duchamp stimule toujours la demande dans les mois qui suivent la remise du prix , mais il ne contribue que timidement à pousser les artistes sur le second marché.

La galerie Gagosian expose Helen Frankenthaler

Du 8 mars au 13 avril 2013, la galerie Gagosian (New York) consacrera une exposition aux œuvres abstraites d’Helen Frankenthaler, peintre new-yorkaise décédée en 2011. Intitulée Painted on 21st Street, cette exposition s’attache à retracer le parcours de l’artiste américaine de 1950 à 1959 autour d’une trentaine d’œuvres, notamment issues de la succession de l’artiste ou encore du MoMA, avec qui la galerie new-yorkaise a collaboré. On y retrouve alors des pièces emblématiques comme la série Painted on 21st Street, ou encore Mountains and Sea, représentatives de l’expressionisme abstrait dont Helen Frankenthaler était l’héritière et le porte-drapeau.
Les grandes toiles de l’artiste s’échangent régulièrement au-delà de 100 000 $ sur le second marché. Royal Fireworks (1975), acrylique sur toile panoramique (152 cm x 398 cm) a d’ailleurs offert à l’artiste, quelques semaines avant sa disparition, un record d’adjudication culminant à 680 000 $ (Christie’s New York, 9 novembre 2011). Si Helen Frankenthaler est considérée comme l’une des figures de proue de l’expressionnisme abstrait, son marché est pour autant presque exclusivement américain : 95 % des transactions sont réalisées dans son pays d’origine, représentant 98 % de son chiffre d’affaires (période 2000 – 2011).

L.N. Tallur remporte le Skoda Prize

Le Skoda Prize, sorte de pendant hindoue du Turner Prize, ou du Prix Marcel Duchamps, récompense depuis maintenant trois ans les artistes hindous de moins de 50 ans. Après les aquarelles de Mithu Sen en 2010 et les photographies de Navin Thomas en 2011, cette année le prix a été décerné, durant la Indian Art Fair, au jeune sculpteur L. N. Tallur. Le grand vainqueur était en lice avec Srinivasa Prasad, le groupe d’artistes CAMP (fondé en 2007) et Shilpa Gupta déjà bien connu en salles où son record culmine depuis 2008 à plus de 39 000 $ (Untitled, Sotheby’s Londres, 2 mai 2008).
Si certains critiques le voit déjà comme le futur Anish Kapoor, la route est encore longue mais s’annonce sous les meilleurs auspices. Seule une sculpture, Black Humor, s’est échangée en 2006 pour la belle somme de 8 300 $ (Christie’s Hong-Kong, 28 mai). La galerie new-yorkaise Jack Shainman accueillera l’artiste en avril 2013, après des expositions personnelles à Berlin et à New Delhi en 2012.

Barthélémy Toguo

Á partir du 23 février, le musée d’art moderne de Saint-Étienne accueillera Talking To the Moon, la première exposition monographique en France de l’artiste d’origine camerounaise Barthélémy Toguo. Ses œuvres s’accompagneront d’une scénographie singulière organisée autour d’une immense toile d’araignée. Dans la culture bamiléké du Cameroun, l’araignée est forte d’une symbolique associant sagesse, patience et liberté, des thèmes chers à l’artiste.
Si Barthélémy Toguo conçoit des vidéos, sculptures, performances, installations, peintures et dessins, ce sont surtout ses grandes aquarelles qui font sa renommée et qui occupent une place de prédilection. En 2008, il signe une entrée en salles prometteuse avec l’une d’entre elles, The Lovers in the Garden qui trouve preneur pour 20 000 $ (Artcurial, 29 janvier). Elle reste à ce jour son record de ventes. Depuis, ce sont surtout des petits formats moins aboutit qui sont passés à l’encan entre 1 000 $ et 1 500 $. Seules deux œuvres à la hauteur de son record ont été proposées en 2009 et 2010 : Processing adjugée 17 800 $ (Artcurial, 7 décembre) et Purification ravalée contre une estimation identique de 15 000 € – 20 000 € (Artcurial, 24 octobre). Vivant en France, c’est encore essentiellement le marché français qui propose ses œuvres à l’encan. Bien qu’une tentative outre-atlantique n’ait pas retenu l’attention des collectionneurs, récemment le marteau d’une maison belge s’est arrêté à 7 000 $ pour une peinture de 2001, quintuplant son estimation basse (Vanderkindere, Bruxelles, 13 novembre 2012).