En bref !

[08/02/2013]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Cutlog pose ses cimaises à Manhattan

Devenue en quatre ans une off incontournable de la Fiac dans le paysage parisien, l’intrépide foire d’art contemporain Cutlog prend le pari d’ouvrir sa première édition new-yorkaise en mai prochain. Habituée des grands rendez-vous artistiques, la jeune foire propose de faire événement outre-Atlantique du 10 au 13 mai, en pleine semaine de la Frieze art fair ! 40 galeries des quatre coins du monde seront au rendez-vous sur les deux niveaux du Clemente Soto Vélez Center, un bâtiment néo-gothique situé entre Rivington et Delancey Streets, un des quartiers dynamiques de Manhattan au cœur du Lower East Side. Rendez-vous des défricheurs de talents, Cutlog proposera également un programme ambitieux autour de la foire : une exposition de sculptures et installations dans la cour du Clemente Center et un Festival du film d’artiste sur le thème de l’urbanité. L’exportation de Cutlog à New York fait sens face à la bonne santé retrouvée des Etats-Unis, place de marché n°1 en Occident, où se sont échangés pour plus de 3 milliards de dollars d’œuvres d’art aux enchères sur l’ensemble de l’année 2012. 

Joel Meyerowitz à la MEP

La Maison européenne de la photographie met à l’honneur l’œuvre de l’artiste américain Joel Meyerowitz jusqu’au 7 avril 2013. De ses premiers travaux en noir et blanc à son travail en couleur auquel il finit par se consacrer exclusivement dès le début des années 1970, la rétrospective retrace le parcours d’un artiste clef dans l’histoire de la photographie. Comptant parmi les principaux promoteurs de la photographie couleur, Joel MEYEROWITZ a débuté comme publicitaire avant de se destiner entièrement à la « street photography » dans les années 1960. En 2001, il est le seul photographe à obtenir l’accès complet aux débris du World Trade Center. Cette série signe un tournant dans sa carrière et l’offre en salles de ventes s’en ressent : 223 lots sur les 250 enregistrés entre 1989 et 2012 ont été proposés ces dix dernières années ! En 2012, Sotheby’s New York signe son record de vente en salles avec Dairyland, Provincetown qui trouve preneur pour 14 000 $ (le 03/10/2012). Néanmoins, la gamme de prix pour ses tirages reste encore abordable et permet aux amateurs d’acquérir une œuvre emblématique au format 40 cm x 50 cm à moins de 3000 $ comme ce fut le cas avec l’adjudication en novembre dernier de Red interior, provincetown à 2 300 $ (Lempertz, Cologne, le 29/11/2012).

Rosemarie Trockel, Flagrant Delight au Museion (Bolzano, Italie)

Le Museion, musée d’art contemporain de Bolzano (Italie) présente du 2 février au 1er mai Flagrant Delight, exposition consacrée aux œuvres de Rosemarie Trockel. Elaborée en partenariat avec le WIELS Contemporary Art Centre (Bruxelles) et la Fondation Caixa General de Despositos (Lisbonne), cette monographie rassemble plus de 80 œuvres de l’artiste allemande. Textiles peints, céramiques, sculptures ou encore collages tracent les contours de l’oeuvre poétique et explicitement féminin de Rosemarie Trockel.
Reconnue internationalement dès les années 1980, avec des expositions aux Etats-Unis (notamment au MoMA en 1988) au Japon ou encore au Royaume-Uni (Whitechapel Gallery), la notoriété de Rosemarie TROCKEL se mesure également en salles des ventes. Made in Western Germany (1987), tapisserie monochrome de 2,50 m de haut, s’est ainsi arrachée à 800 000 $ soit près du double de son estimation basse (Sotheby’s New York, 10/05/2011). Ses tapisseries représentent d’ailleurs 40 % de son chiffre d’affaires (pour seulement 10 % du volume des lots vendus), loin devant la sculpture (25%) et la peinture (22%).

Dasvidanyia, Oleg Vassiliev

Le 26 janvier dernier, Oleg VASSILIEV, une des plus grandes figures de l’art dissident russe, est décédé à l’âge de 81 ans. Né en 1931 à Moscou et formé à l’Institut d’art de Moscou, il a longtemps été illustrateur de livres pour enfants, en collaboration avec ses amis de longue date Ilya Kabakov et Eric Bulatov. Admirant particulièrement l’avant-garde russe, Oleg Vassiliev devient lui-même dès les années 1960 un des chefs de file de l’art russe non-officiel. Il participera d’ailleurs à ce titre à la Biennale de Venise en 1977. Il immigre à New-York dès 1990, et fera l’objet d’une reconnaissance qui le mènera à exposer régulièrement aux Etats-Unis jusqu’à sa disparition. Il participe, en 2005, à Russia ! une exposition prestigieuse qui fait date. Organisée au Guggenheim Museum de New York elle retrace quelque neufs siècles de l’histoire de la création russe.
Sur les quelque 70 œuvres passées à l’encan, les œuvres des années 1980-1990 suscitent plus particulièrement l’enthousiasme des collectionneurs. La bulle spéculative de 2008 a largement profité à la cote de l’artiste, qui a établi ses plus belles adjudications cette année là. Before the Sunset (1990), une huile sur toile de plus de 2 m de haut, a ainsi quadruplé son estimation basse avec une adjudication dépassant les 800 000 $ (Sotheby’s Londres, 12/03/2008). Le marché de l’art russe ayant particulièrement souffert de la crise, les rares pièces emblématiques passées en salles trouvent actuellement preneur pour quelques dizaines de milliers de dollars. Pour exemple, Self-Portrait (2000) a été cédé pour près de 50 000 $ il y a quelques semaines (Christie’s Londres, 26/11/2012).