En bref!

[14/12/2012]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Des Fleurs en hiver au Musée Delacroix (Paris)

A l’occasion de la rénovation de son jardin, le musée national Eugène DELACROIX présente du 12 décembre au 18 mars prochain une exposition consacrée aux toiles et aquarelles florales de l’artiste. Seront notamment mis à l’honneur les cinq bouquets de Delacroix, tableaux présentés au Salon de 1849 et des prêts muséaux et privés, en provenance d’Europe mais également des Etats-Unis. L’institution, qui est installée dans l’ancienne demeure de l’artiste rue de Furstenberg à Paris, met aussi en regard une vingtaine d’oeuvres du maître avec les créations de Johan CRETEN et Jean-Michel OTHONIEL afin d’illustrer la permanence de l’inspiration florale. On retrouve régulièrement ces deux artistes contemporains sur le devant de la scène : Othoniel exposait ainsi en 2011 au Centre Pompidou dans le cadre de My Way explorant les frontières entre les mondes organique et naturel, tandis que Johan Creten participait la même année à la Hong Kong International Art Fair.
Les représentations florales de Delacroix, peu courantes en salles des ventes, peuvent créer de belles surprises : l’aquarelle Etude d’anémone s’arrachait l’an dernier près de 120 000 $… soit quarante fois son estimation basse (Audap-Mirabaud, Paris, 22/06/2011) !

The Museum of Everything ou l’art brut à Paris

Une école désaffectée, 500 oeuvres nées d’esprits débridés : c’est le pari un peu fou que Chalet Society (association créée par Marc-Olivier Wahler, ancien directeur du Palais de Tokyo) vous propose jusqu’en février 2013 à Paris. Les oeuvres, extraites de la collection de James Brett, sont le fruit d’esprits autodidactes : parfois internés en hôpital psychiatrique, souvent habités par une obsession tenace, ces artistes prennent possession des anciennes salles de classe et couloirs du séminaire catholique parisien après avoir conquis 350 000 visiteurs à Londres, Turin puis Moscou.
Henry J. DARGER, qui constitue le premier jalon de cette exposition, a même conquis Christie’s. Tandis que la 11ème foire annuelle d’art brut s’ouvrait au public, la salle des ventes new-yorkaise adjugeait While inside they await developments they are cleverly Outwitted pour 75 000 $ (27/01/2003). Autre preuve d’une demande de plus en plus vive des collectionneurs pour les figures de l’art brut : Séraphine DE SENLIS a récemment signé un superbe record d’enchère avec sa toile, Pommier, cédée plus de 260 000 $ chez Artcurial (Paris, 30/05/2012). On reste pour autant bien loin de l’adjudication record de Jean DUBUFFET, père de l’art brut puisque Trinité-Champs-Elysées culmine à 5,4 m$ depuis une vente de Sotheby’s New York en 2009.

Le dessin de Raphaël mis en vente par Sotheby’s atteint des records

Dans une précédente brève (le 7 septembre 2012), nous vous annoncions la mise en vente d’un dessin de RAPHAEL chez Sotheby’s, le 5 décembre 2012. D’après la qualité de l’oeuvre mise à l’encan et la rareté des pièces du maître proposées en salles, nous vous promettions un résultat d’enchères vertigineux.
Cette étude à la pierre noire a effectivement déchaîné les passions dans la salle, entraînant le marteau jusqu’à 42,7 m$, au double de l’estimation haute. C’est un nouveau record en livres sterling pour l’artiste, dont le précédent record, frappé pour Head of a muse, datait de 2009 (Christie’s, Londres). Il est probable qu’il faille attendre plusieurs années avant qu’une autre pièce de cette qualité vienne détrôner Head of a Young Apostle.

Anish Kapoor exposé au Museum of Contemporary Art de Sydney

Pour la première fois, Anish KAPOOR est mis à l’honneur en Australie grâce à une exposition majeure au Musée d’Art Contemporain de Sydney. L’artiste indien est connu pour ses sculptures monumentales, qui offrent au spectateur un nouveau regard sur leur environnement culturel. Il a par exemple réalisé la célèbre « Porte des Nuages » (Cloud Gate) installée dans le Millenium Park de Chicago. Il investira de ses œuvres impressionantes deux étages du musée australien, du 20 décembre 2012 au 1er avril 2013.
L’ascension d’Anish Kapoor sur le marché des enchères est fulgurante avec un indice de prix multiplié par plus de 13 en 13 ans ! Ses sculptures s’arrachent en salles des ventes : elles représentent 95 % de son chiffre d’affaires et ont décroché pas moins de 19 enchères millionaires ! Son record, frappé pour l’oeuvre Untitled sculptée dans un bloc d’albâtre, culmine pour l’instant à 3,5 m$ (Sotheby’s Londres, 01/07/2008).
Que les amateurs d’Anish kapoor ne désespèrent pas d’acquérir une oeuvre avec un budget plafonnant à 10 000 $ : l’artiste fait éditer des objets-sculptures en céramique à des prix abordables (à partir de 2 000 $), et de très belles estampes souvent restreintes à 20 exemplaires (entre 1 000 $ et 2 000 $).