En bref!
[19/10/2012]
Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.
Claes Oldenburg au musée Guggenheim de Bilbao
Claes Thure OLDENBURG sera à l’affiche du musée Guggenheim de Bilbao du 30 octobre 2012 au 17 février 2013, pour une exposition intitulée Claes Oldenburg : les années soixante. Les visiteurs sont invités à découvrir la plus grande rétrospective jamais consacrée à l’artiste : films, photographies et dessins accompagnent de nombreuses oeuvres inédites. On y retrouve les objets du quotidien que l’artiste érige habillement en symboles sociétaux, s’affirmant comme l’un des pionniers du pop art.
Tout comme les objets qu’il transforme, les enchères de Claes Oldenburg sont pléthore. On dénombre plus de 1 500 pièces passées en salles des ventes ces quinze dernières années. Sur cette même période, son chiffre d’affaires s’appuie pour 75 % sur ses sculptures et se situe presque exclusivement dans son pays d’adoption, les Etats-Unis, avec 95 % des transactions. C’est d’ailleurs aux Etats-Unis que l’on trouve les trois adjudications millionnaires de l’artiste. La première place du podium revient à Typewriter Eraser (1976), encombrante fourniture de bureau de près de deux mètres cédée pour 1,9 m$ chez Christie’s New York lors des grandes ventes de printemps de 2009 (13/05/2009). Les deux dernières places du podium ont également été attribuées pendant les prestigieuses vacations printanières : Yellow Girl’s Dress (1961) a atteint 1,5 m$ (Sotheby’s New York 14/05/2008), suivie de Sewing machine, adjugée 1,3 m$ (Sotheby’s New York 12/05/2004).
Joel Shapiro recevra le premier prix de la Fondation Gabarron le 27 novembre 2012
Après délibération du jury, Joel SHAPIRO a été sélectionné parmi 16 candidats pour recevoir le premier prix des Gabarron International Awards for Visual Arts. Il lui sera remis le 27 novembre à New York, à l’occasion du 20ème anniversaire de la Fondation. James ROSENQUIST, Richard SERRA ou encore Yoko ONO font partie des artistes précédemment récompensés par l’institution. Joel Shapiro a obtenu l’unanimité des jurés considérant que ses sculptures, références en matière de recherche géométrique spatiale, représentaient un apport majeur à l’art contemporain.
Les sculptures que réalise Joel Shapiro depuis le milieu des années 80 semblent en effet défier les lois de la gravité : les rectangles qui les constituent flottent, sans réel point d’ancrage. Ses œuvres ont déjà intégré les plus grandes collections d’art contemporain telles que celles du MoMA ou du musée d’Orsay et ont été commissionnées pour occuper l’espace public de nombreuses villes.
Artiste américain, Joel Shapiro est principalement vendu aux États-Unis (94 % de son chiffre d’affaires) où plus de 10 % de ses sculptures passent le seuil des 100 000 $. Déjà très côté dans les années 90, l’artiste revient sur le devant de la scène depuis 2007, en renouant avec les niveaux de prix de sa période faste.
Lee Man Fong offre un nouveau record aux artistes d’Asie du Sud Est
A Hong Kong, les ventes d’automne de Sotheby’s ont le vent en poupe : la vacation Modern & Contemporary Southeast Asian Paintings du 7 octobre 2012 a effectué une belle performance, avec un résultat de 13 m$ et un taux d’invendus particulièrement bas (près de 10 %). On note notamment le record de LEE Man Fong (1913-1988). Fortune and Longevity porte bien son nom puisqu’elle fut adjugée au triple de son estimation pour atteindre un résultat final de 3,8 m$ (expert Sotheby’s Mok Kim Chuan). L’oeuvre se trouvait jusqu’alors entre les mains d’un collectionneur privé depuis sa création, en 1951.
En effet, les collectionneurs ne s’y sont pas trompés : si Lee Man Fong était un artiste prolifique, rares sont ses oeuvres qui atteignent de telles dimensions (86 x 260 cm) et les oeuvres d’envergures comparables ont précédemment permis à l’artiste d’atteindre des enchères millionnaires : Bali Life (100 x 200 cm) se vendait plus de 2,8 m$ par Sotheby’s Hong Kong (05/04/2010) et, plus récemment, Fifteen Goldfish (117,5 x 221 cm) passait les 1,4 m$ (26/05/2012).
Une œuvre de Rothko vandalisée au Tate Modern
Ce dimanche 7 octobre, devant des visiteurs médusés, un homme vandalisait un tableau monumental de Mark ROTHKO exposé à la Tate Modern de Londres. Par une inscription faite au marqueur dans un coin du tableau, Vladimir Umanets revendiquait son acte et son désir de promouvoir le mouvement dont il est le fondateur : le Yellowism, obscur concept dont les adeptes sont généralement plus discrets !
Au-delà de l’atteinte à l’œuvre de Rothko que constitue ce geste absurde, il nous faut parler du préjudice pécunier qu’il engendre, car Rothko compte parmi les artistes les plus cotés de notre époque. Figure centrale de l’expressionnisme abstrait aux États-Unis dans les années 40, Rothko se plonge dans l’étude de la mythologie grecque, les écrits de Freud et Nietzsche, pour ajouter une nouvelle dimension au mouvement et offrir une expérience spirituelle au spectateur.
Les toiles Multiforms, constituées d’aplats de couleurs, sont l’aboutissement de cette démarche. Ce sont elles qui le rendirent célèbres et elles sont aujourd’hui extrêmement prisées. Depuis janvier 2010, nous comptons huit enchères millionnaires pour ces toiles, dont cinq ayant passé les 16 m$. En mai 2012, Christie’s frappait son record d’adjudication à New York avec Orange, Red, Yellow, vendue 77,5 m$, battant ainsi le précédent record de 65 m$ enregistré par Sotheby’s en mai 2007 avec White Center ! La toile dégradée à la Tate Modern est une pièce monumentale de la série Seagram produite en 1959 à l’apogée de sa carrière. Nous pouvons donc nous faire une idée de sa valeur, et de l’impact désastreux d’un tel acte.