En bref!

[21/09/2012]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Inauguration du nouveau musée Stedelijk à Amsterdam ce week-end

Après huit ans de travaux, le Stedelijk Amsterdam ouvre de nouveau ses portes ce dimanche 23 septembre. Bien qu’il soit resté actif tout ce temps grâce à une résidence temporaire dans un immeuble désaffecté, des expositions à la Nieuwe Kerk sur le Dam Square ou des évènements au club underground Trouw, ses adeptes commençaient à trouver le temps long.
Aujourd’hui, il regagne enfin ses quartiers, auxquels s’ajoute une nouvelle aile de 10 000 m² designée par Mels Crouwell. Elle permet de mettre en valeur une plus grande partie de la collection permanente, raison pour laquelle un agrandissement du musée s’est imposé ; cette collection était devenue bien trop imposante pour l’espace initial. Riche, elle se compose d’oeuvres d’artistes majeurs du XXème siècle, dont les rares chefs-d’oeuvre s’arrachent à plusieurs millions de dollars en salles. On y trouve par exemple Chaïm SOUTINE, dont le record d’adjudication dépassait les 15 m$ en 2007 (L’homme au foulard rouge, Sotheby’s, Londres), Ernst Ludwig KIRCHNER, dont la toile Berliner Strassenszene/Bäume fut adjugée 34 m$ chez Christie’s à New York en 2006, ou Kasimir Sevrinovitch MALEVICH, dont Suprematisch Composition s’arrachait à plus de 53 m$ chez Sotheby’s à New York en 2008.
La première exposition temporaire, Beyond imagination, met en lumière des artistes contemporains, néerlandais ou non, actifs aux Pays-Bas. On y attend notamment Carl ANDRE, qui a enregistré 5 enchères millionaires depuis 2008, et Rodney GRAHAM, dont les images d’arbres inversés sont très recherchées. Elles dépassaient à deux reprises les 150 000 $ lors de ventes aux enchères à New York ces deux dernières années (chez Sotheby’s et Christie’s).
Un programme qui valait la peine d’attendre !

Jacob Jordaens et l’Antiquité aux Musées royaux des Beaus-Arts de Belgique

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles) proposent dès le 12 octobre prochain une exposition autour du peintre Jacob JORDAENS (1593-1678). L’artiste, influencé par Peter Paul RUBENS, est considéré comme un des grands peintres flamands du XVIIème. L’exposition s’attachera à démontrer la maestria de Jordaens en termes d’image et de marché autour de 80 oeuvres issues de grandes collections muséales ou privées. Bien plus que le disciple de Rubens, Jordaens nous a également légué des oeuvres marquées par l’héritage de la littérature antique.
En 2007, The Revel of Bacchus and Silenus, superbe huile sur panneau décrivant une orgie, a d’ailleurs été adjugée plus de 3 m$ par Christie’s Londres (5 juillet). Ses peintures, qui constituent près de 60 % des lots passés à l’encan traitent donc souvent des figures de l’Antiquité. Bacchus, Mercure, Neptune ou encore des philosophes grecs tels qu’Heraclitus ou Diogène sont reproduits sur le papier glacé des catalogues de ventes : en 2011, une huile sur toile s’intitulant Mercury, Argus and Io dépassait les 200 000 $.

Cai Guo Qiang reçoit le prix Praemium Imperiale

Chaque année depuis 1989, la Japan Art Association distingue cinq artistes à travers le monde pour leur apport à la communauté des arts. Le 12 septembre 2012, c’est l’artiste chinois CAI Guoqiang qui s’est vu décerner le titre dans la catégorie peinture : il bénéficiera ainsi d’un prix de 150 000 €, d’un diplôme et d’une médaille. Pour autant, l’artiste n’a pas attendu cette récompense pour asseoir sa renommée internationale et son succès en salles des ventes.
A 55 ans seulement, Cai Guo Qiang totalise près de trois cents adjudications dont huit résultats à sept chiffres. Ses oeuvres rencontrent un vif succès dans son pays d’origine, la Chine totalisant six adjudications millionnaires. Ainsi, Christie’s Hong Kong vendait un lot de 14 dessins à la poudre de canon pour plus de 8 m$ le 25 novembre 2007 (Untitled, 2002). Depuis 2000, Honk Kong et la Chine englobent à eux seuls 48 % des transactions pour 78 % du chiffre d’affaires de l’artiste. Cependant, les collectionneurs occidentaux sont aussi friands de ses œuvres : plus d’un quart de ses adjudications sont enregistrées aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (pour 14 % de son chiffre d’affaires mondial).
Le 7 octobre 2012, Sotheby’s Hong Kong propose deux peintures de l’artiste, dont une oeuvre monumentale à la poudre noire estimée entre 500 000 $ et 650 000 $ (Two Lions, 2005, 230 x 465 cm).

Exposition Dennis Hopper à la galerie Martin Gropius Bau : les années 60 en images

Mort en 2010, Dennis HOPPER fut plus connu en tant qu’acteur et réalisateur qu’en tant que photographe. C’est cet aspect méconnu de l’artiste qui est mis à l’honneur à la galerie Martin Gropius Bau de Berlin depuis ce jeudi 20 septembre. Grâce à son ascension hollywoodienne dans les années 60, il a pu immortaliser à travers son objectif les célébrités emblématiques de cette époque. D’Andy WARHOL pour qui il a joué, à James Dean avec qui il a joué, il a photographié tout le microcosme artistique de cette décennie mythique.
Les photos de Dennis Hopper restent abordables : on peut obtenir un tirage argentique d’époque entre 2 000 $ et 6 000 $ en salles des ventes. Seuls les tirages de Double Standard, sa photo la plus célèbre, sont plus chers. Ils sont estimés à un minimum de 20 000 $. C’est d’ailleurs avec cette photo qu’il signait son record d’adjudication deux semaines avant sa disparition : un tirage grand format (76,2 x 113 cm) de Double Standard était alors adjugé 38 000 $ (Phillips de Pury & Company, New York). Les cinq autres lots de l’artiste proposés lors de cette vente ont été vendus entre 5 000 $ et 16 000 $ au-dessus de leur estimation haute : son autoportait s’est vendu 25 000 $ contre une estimation haute de 9 000 $ !