En bref!

[24/08/2012]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Edgar Degas à la Fondation Beyeler

Du 30 septembre 2012 au 27 janvier 2013, la Fondation Beyeler (Bâle, Suisse) présente l’exposition Edgar Degas, consacrée aux œuvres tardives de l’artiste. Sur la base de deux pastels appartenant à la collection de la fondation (Le petit déjeuner après le Bain, 1895-1898, et Trois danseuses, 1903), plus de 150 œuvres d’Edgar DEGAS ont été réunies pour illustrer sa maturité artistique. Gravures, sculptures, photographies ou encore peintures seront ainsi exposées aux côtés de ces pastels.
Cet artiste majeur du XXème siècle fut très prolifique. Plébiscité en salles des ventes, il y est régulièrement présent pour des sculptures et peintures qui atteignent une part substantielle du volume de ses transactions, puisqu’elles représentent 25% des lots passés à l’encan ces quinze dernières années, pour un tiers du chiffre d’affaires. Pour autant, ses pastels et autres techniques mixtes tiennent le haut de l’affiche (47% des transactions sur la même période, générant 65% de son chiffre d’affaires). C’est ainsi qu’une même Danseuse au repos (gouache et pastel, c.1879) lui a offert à deux reprises sa plus belle adjudication avec plus de 25 m$ en 1999 (Sotheby’s Londres, 28/06/1999), puis 33 m$ près de dix ans plus tard (Sotheby’s New-York, 03/11/2008). Ses œuvres dépassent ainsi fréquemment le seuil des enchères à 6 chiffres, avec 130 enchères millionnaires : dernièrement, la vente Christie’s Londres du 20 juin 2012 en a cumulé cinq à elle seule. On y retrouve alors son thème de prédilection : Grande arabesque, troisième temps (bronze, 1880-1890) vendue près de 1,1 m$, tandis qu’Etude de nu pour la ‘Petite danseuse de quatorze ans’ (bronze, 1878-1881) frôle les 4 m$.

Eugène Atget mis à l’honneur à la Galerie d’art de Nouvelle-Galles du Sud

Jusqu’au 4 novembre prochain, la Galerie d’art de Nouvelle-Galles du Sud présente Old Paris, un voyage à travers plus de 200 œuvres d’Eugène ATGET, exposé pour la première fois en Australie. En effet, les œuvres, fragiles, sont rarement prêtées. A ce titre, le musée Carnavalet (Paris) est le principal collaborateur de l’institution australienne pour cette exposition. L’artiste, né en 1857, est considéré comme le pionnier de la photographie documentaire : il nous dévoile ici les ruelles parisiennes épargnées par les grands travaux haussmanniens, au tournant du XXème siècle.
Plus de 1 300 œuvres d’Eugène Atget ont été dispersées en salles des ventes, généralement à des prix abordables. En effet, 80% des adjudications sont inférieures à 10 000 $. Pour autant, le marché de cet artiste offre de belles perspectives : son indice des prix a presque décuplé depuis la fin des années 1990. Ainsi en 2009, il pulvérise son record d’adjudication avec Femme (1925), cédée pour plus de 550 000 $ soit dix fois son estimation (Sotheby’s Paris, 20/11/2009). Quelques mois plus tard, c’est outre-Atlantique que Joueur d’Orgue (1898-1899) dame le pion au nu féminin avec une adjudication à 570 000 $ (Christie’s NY, 15/04/2010).

Exposition Miró programmée au printemps 2013 à la Fondation Leclerc

Repris récemment par la fondation culturelle Leclerc, l’ancien couvent des Capucins à Landerneau a été transformé en musée, afin de rendre accessible l’art contemporain en Bretagne. Après Gérard FROMANGER et Yann KERSALE, ce sera au tour de Joan MIRO d’y être exposé dès juin 2013.
Figure incontournable du surréalisme, Miró finit par s’en détacher pour inventer son propre langage esthétique dès la fin des années 20 ; il veut « tuer » l’art conventionnel. Il s’exprimera successivement par la peinture, le collage, l’estampe, la sculpture, la gravure, la céramique et le modelage à travers des œuvres de plus en plus simplifiées et abstraites.
Le travail de Miró fut prolifique. Cependant, sur la masse d’œuvres offertes en salles depuis janvier 2008 (7 127), seules 144 peintures ont été présentées (dont 113 vendues). Les toiles de qualité muséale sont rares et font vite grimper les enchères. Ainsi, en juin 2012, Sotheby’s frappait à Londres son record d’adjudication avec Peinture (Etoile Bleue), vendue près de 33 m$. A l’instar d’autres maîtres du XXème siècle, Miró est une valeur refuge, d’où l’augmentation de sa cote. La même toile était adjugée presque 20 m$ de moins en décembre 2007 (Aguttes, Paris). Ainsi, il est quasiment impossible de trouver une peinture aboutie de plus de 60 cm à moins de 500 000 $. Ses sculptures en bronze partent quant à elles entre 100 000 $ et 600 000 $ en moyenne mais elles peuvent enregistrer des enchères millionnaires pour peu qu’elles soient peintes, à l’image de Personnage, partit pour 5,1 m$ en mai 2008 (Christie’s, New York). Ses dessins à la gouache et au pastel s’échangent entre 220 000 $ et 500 000 $ en moyenne. Quant à ses céramiques, comptez entre 160 000 $ et 250 000 $, même pour une figure de petit format. En avril 2012, une œuvre Sans Titre (2,5 x 21 x 26 cm) partait à plus de 160 000 $ (Millon & Associés, Paris). Ses estampes de grand format, et/ou issues d’éditions rares, et ses portfolios en bon état peuvent voir leur prix s’envoler : le lot de 23 estampes Constellations atteignait 52 400 $ à Tokyo en février 2012 chez Shinwa. Néanmoins, la plupart d’entre elles restent abordables, puisqu’elles sont majoritairement adjugées entre 1 000 $ et 10 000 $.