En bref!

[10/08/2012]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Rétrospective de Giuseppe Capogrossi au Musée Guggenheim de Venise

40 ans après sa mort, le musée Guggenheim de Venise propose une rétrospective consacrée à Giuseppe CAPOGROSSI du 29 septembre 2012 au 10 février 2013. L’artiste italien, né en 1900 à Rome, est en effet considéré comme l’une des figures de proue de l’avant-garde italienne. L’exposition retrace l’évolution de son œuvre : inspiré dans sa jeunesse par son séjour à Paris, ses œuvres suivent un parcours classique où il reprend d’abord des thèmes académiques comme les natures mortes, nus et autres portraits. C’est dans la seconde partie de sa vie, à partir des années 50, que l’artiste quitte les sentiers battus pour peindre ce qui deviendra emblématique : son langage constitué de signes, de symboles, de formes géométriques et de couleurs vives, dépasse les codes usuels de l’art. Les oeuvres s’intitulent alors Superficie, absorbant tout concept de figuration.
Ce sont d’ailleurs les oeuvres issues de cette période qui attirent les acheteurs en salles des ventes. Superficie 470 (1962, huile sur toile) s’arrache pour plus de 400 000 $ le 28 mai 2011 (Farsetti Prato, Italie). 42 autres Superficie ont dépassé le seuil des 100 000 $ entre 1989 et août 2012, témoignant de la vigueur d’un marché ou plus de 700 lots sont passés à l’encan. On peut cependant noter que 79% de ses ventes aux enchères ont lieu dans son pays d’origine, l’Italie, qui représente 83% de son chiffre d’affaires. Ce sont donc majoritairement ses concitoyens qui ont hissé son indice des prix de 106 % sur la dernière décennie (2002-2012).

Xavier Veilhan présente Architectones à Los Angeles

Depuis le 9 août et jusqu’au 16 septembre, le français Xavier VEILHAN investit la VDL Research House de Richard Joseph NEUTRA à Los Angeles. C’est le premier des cinq volets de son projet Architectones, qui revisitera quatre autres lieux dont la Case Study House de Koenig à Hollywood et le toit de la Cité Radieuse de LE CORBUSIER à Marseille. L’artiste vit quelques semaines dans chacune de ses merveilles architecturales afin de s’imprégner de l’espace. A partir de ces expériences, il crée des œuvres qui, par leur présence, bousculent l ‘équation entre l’homme, la fonctionnalité et l’environnement qu’illustre chaque endroit.
Xavier Veilhan aime brouiller nos perceptions avec ses installations et sculptures. Synthétiques, monochromes, elles illustrent et détournent le langage symbolique extrait de l’imaginaire collectif.
Artiste français, Xavier Veilhan est presque exclusivement vendu dans son pays d’origine (33 ventes sur 41 apparitions depuis 2001). En 2009, il est le deuxième artiste contemporain à être exposé après Jeff KOONS au château de Versailles. Il y expose un mobile et des sculptures de grands formats. Dès lors, il commence à acquérir une renommée à l’étranger. Et ça lui réussit. Si un de ses mobiles est ravalé en 2006 à Paris, une pièce similaire est adjugée à 51 000 $ en 2010 à Chicago. Ce sont également ses grandes sculptures que recherchent les collectionneurs : deux d’entre elles signent les records d’enchères de l’artiste : Renaud, adjugée 95 000 $ à Chicago en 2010 et Sophie, adjugée 80 514 $ à Bruxelles en 2011. Ses petites sculptures, moins prisées, restent plus abordables, elles s’échangent entre 4 400 $ et 13 100 $ .

Franz West s’en est allé

L’artiste autrichien Franz WEST nous a quittés le 26 juillet à l’âge de 65 ans, laissant derrière lui un vide à la mesure de l’apport colossal de son œuvre au monde de l’art. Il s’était d’ailleurs vu décerner le Lion d’Or à la Biennale de Venise en 2011, consacrant l’œuvre de toute une vie. Considéré comme l’héritier de l’actionnisme viennois, il se fait principalement connaître pour ses œuvres tridimensionnelles entre sculpture, mobilier et objet utilitaire. Intitulées Pass-stücke, ces œuvres portatives n’ont d’existence que lorsqu’elles sont manipulées par les spectateurs. Formes libres, transportables et indéfinissables de gypse, de papier mâché ou de métal, elles sont très recherchées en ventes publiques. L’une d’entre elles, Larvae, est d’ailleurs le record d’adjudication de l’artiste avec près de 600 000 $ atteints en 2008 (Phillips de Pury & Company, Londres, 29/06/2008).
A la fin des années 90, Franz West intègre doucement la place de marché internationale avec des adjudications autour de 20 000 $. Il franchit en 2006 le seuil des 100 000 $ avec Rent (technique mixte, 2001) chez Philips de Pury & Company (New-York, 14/03/2006). L’indice des prix de l’artiste affiche une belle progression depuis 2010, avec une hausse de 12%. Néanmoins son marché reste en partie abordable, la majorité de ses lots s’échangent pour moins de 10 000 $.

Tony Cragg à Londres sur l’Exhibition Road

Du 1er septembre au 25 novembre, Tony CRAGG présentera de nouvelles sculptures monumentales sur l’Exhibition Road à Londres, et dans les musées alentour.
Né à Liverpool en 1949, Anthony Cragg étudie les sciences quelques années, avant de se consacrer à l’art. Dès 1981, il connait le succès grâce à ses installations constituées de déchets, qui détournent et caricaturent des objets de la vie courante. Elles interrogent notre rapport aux matériaux que nous produisons et transformons. Selon lui, puisqu’ils constituent le socle de notre époque matérialiste, nous sommes liés à eux physiquement, intellectuellement et émotionnellement. Depuis la fin des années 90, il se consacre à des sculptures dont la réflexion porte sur les résultats de recherches fondamentales en physique, théorisant la causalité des formes. Artiste de renommée, ses oeuvres son présentes dans les plus importantes collections muséales et privées. Son travail lui a valu l’obtention de prix prestigieux tels que Prix Turner en 1988 et le Praemium Imperiale en 2007.
Son marché en partie accessible permet l’acquisition à moins de 5000 $ de quelques dessins et autres petites sculptures en plâtre (Extrusions). Cependant, pour pouvoir convoiter une œuvre plus caractéristique du sculpteur, telle qu’une sculpture en bronze aux formes molles, il faut monter en gamme et investir autour de 30 000 $. Ainsi, Knot a été remportée 27 000 $ en juin 2012 (Phillips de Pury & Company, Londres). Emblématiques de ses recherches formelles des années 80, ses assemblages plastiques s’envolent quant à eux facilement autour de 60 000 $. L’impact médiatique de son exposition au Louvre en 2011 n’est certainement pas étrangère à un regain d’intérêt des collectionneurs. Suivant cet événement, un bal des records débute dès mai 2011 avec l’adjudication de la majestueuse Divide, sculpture en inox de plus de trois mètres de haut, qui est partie à 675 000 $ (Sotheby’s, New York) contre une estimation haute de 400 000 $. Puis, jusqu’à juin 2012, 4 autres œuvres sont frappées entre 220 000 $ et 280 000 $, redynamisant ainsi sa cote dont le dernier record n’avait pas été révisé depuis 2009. Bent Of Mind se vendait alors pour 210 000 $ (Sotheby’s New York).