Embellie sur le marché des paysagistes français du 19e siècle
[18/04/2004]
La dispersion de la collection Pierre Miquel, tenue du 29 mars au 2 avril 2004 chez Rossini (Drouot Richelieu, Paris) et constituée de près d’un millier d’œuvres, pour l’essentiel des paysages français du 19e siècle, a été très bien accueillie. En tout 2,7 millions d’euros ont été récoltés durant les 5 sessions de vente.
Même si les toiles les plus chèrement estimées n’ont pas toujours trouvé preneur, de très nombreuses œuvres d’artistes moins attendus ont créé la surprise, comme le Paysage d’Auvergne attribué à Achille Etna MICHALLON adjugé 78 000 €, pour une estimation de 5 000 – 8 000 €. Même l’ensemble de plus de cinquante huiles de Paul HUET, dont la cote a pratiquement diminué de moitié entre 2000 et 2003, a trouvé suffisamment d’amateurs pour gonfler les enchères. Par exemple, Étude de mer dans la Manche, 1861, estimée 8 000 – 12 000 € s’est arrachée 32 000 €. Les quelques résultats décrochés par Théodore ROUSSEAU, notamment avec La Mare aux Fées en forêt de Fontainebleau adjugée 38 000 € pour une estimation à 6 000 – 10 000 €, confirment la hausse de ses prix : + 200% depuis 1997 et + 7% depuis 2002.
Ecole de Barbizon / prix des peintures
(janvier 1995 – avril 2004)Artprice Index base 100 en janvier 1995
Après 2 ans consécutifs de baisse des prix, le marché des paysagistes français du 19e siècle semble relancé. Le regain d’intérêt est très marqué pour les artistes de l’école de Barbizon, précurseurs du genre. Les prix de leurs œuvres sont de nouveau au même niveau qu’en 2001, apogée de l’indice des prix du mouvement.
Si ce mouvement est constitué d’artistes réputés tels que Jean François MILLET et Camille Jean-Baptiste COROT dont les tableaux, de plus en plus rares aux enchères, peuvent atteindre plusieurs millions d’euros, la grande majorité des toiles paysagistes sont réalisées par des artistes de moindre renom, de sorte qu’aujourd’hui encore 75% d’entre elles sont adjugées moins de 10 000 euros. Le record revient à La cardeuse de Jean-François Millet, adjugée 3,1 millions de dollars le 22 mai 1996 chez Christie’s New-York.
De tels montants ne se présentent encore que sur les places anglo-saxonnes, alors qu’en volume de transactions, la France détient 60% des parts de marché. Hormis à Drouot, de très nombreuses pièces sont régulièrement mises en ventes à Fontainebleau et à Barbizon. On y trouve davantage de feuilles et d’artistes plus modestes tels que Constant TROYON, Jules DUPRÉ ou Narcisse Virgile DIAZ DE LA PEÑA.