Edward Weston (1886-1958)

[06/11/2003]

 

Le nouveau record pour un cliché d’Edward Weston confirme la hausse de 137% des prix de ce pape de la photographie moderne américaine.

A l’âge de 16 ans, Edward Weston visite une exposition de photographies à l’Art Institute et reçoit de son père son premier appareil. Ses qualités de photographe sont rapidement appréciées. Dès 1906, ses clichés sont diffusés dans des revues telles que Camera et Darkroom. Il ouvre un studio en 1911 en Californie. Son succès commercial est important. En 1914, 6 de ses épreuves sont acceptées au London Salon. Il rencontre Alfred Stieglitz à New-York en 1922. Un an plus tard, ses prises de vues sont bouleversées à la suite d’un long séjour au Mexique et son amitié avec le peintre Diego Rivera. Il s’attache désormais à donner une nouvelle esthétique à ses clichés. Sortis de leur contexte, nus féminins, poivrons, racines des arbres, nuages et paysages prennent de nouvelles dimensions. Au-delà de la recherche de nouvelles formes, il s’oriente vers une photographie nette et réaliste. En 1932, il fonde avec Ansel Adams le groupe « F-64 ». Une importante rétrospective au MoMA le consacre en 1946. Atteint de la maladie de Parkinson, il met fin à sa carrière en 1948. Il décède dix ans plus tard.

Que trouve-t-on aux enchères ?

La production d’Edward Weston est abondante aux enchères, d’autant qu’avec son fils Brett, il a commencé un retirage de près de 800 négatifs dès 1952. Généralement 50 à 80 clichés de l’artiste sont proposés annuellement aux enchères. Les éditions exceptionnelles de clichés « vintage » peuvent s’échanger plus de 100 000 dollars. Le 17 octobre 2003, chez Sotheby’s, 410 000 dollars ont couronné Two Shells, une épreuve signée de 1927. Cette enchère constitue le nouveau record de l’artiste. Le précédent datait de 1998 : 280 000 dollars pour Circus Tent, un cliché de 1924. Les tirages tardifs sont bien moins chers. Comptez environ 2 000 – 3 000 dollars pour une épreuve posthume éditée dans les années 1970 par Cole Weston. Au final 70% des productions de l’artiste sont adjugées en deçà de 16 000 euros. composé d’estampes : elles représentent 85% des lots mis en vente et près du quart du chiffre d’affaire de l’artiste. 60% d’entre elles sont adjugées moins de 1000 euros.

Les places de marché

Les photographies d’Edward Weston restent essentiellement vendues aux Etats-Unis. Il s’y échange 93% des clichés. Toutes les gammes de prix y sont couvertes. Quelques belles épreuves sont parfois proposées à Londres, à l’image de “Stell”, adjugée 92 000 livres sterling en mai 2001. L’amateur peut aussi espérer trouver en Allemagne de nombreux retirages.

Acheter / vendre

La cote d’Edward Weston est l’une des plus belles progressions de l’année : +137% au cours des 6 premiers mois ! Globalement, 100 euros investis en 1997 dans une photographie d’Edward Weston valent en moyenne 263 euros aujourd’hui. Le récent record pour Two Shell (110 000 dollars au-dessus de l’estimation haute) est le fruit de cette exceptionnelle hausse des prix. Cette élévation est d’autant plus importante qu’elle fait suite à 2 années de baisse consécutives et que le marché s’est tari depuis 5 ans. Au premier semestre 2003, 86% des clichés proposés ont trouvé preneur contre seulement 65% en 2002. Les rares invendus concernent essentiellement des épreuves tardives. Après de si brutales fluctuations, le niveau des prix actuel est tel que les chances de plus-values rapides sont minces.

  Edward Henry WESTONArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997   Edward Henry WESTONNombre de lots vendus aux enchères   Edward Henry WESTONParts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice