Edouard Manet (1832 – 1883)

[21/10/2003]

 

Après plusieures années de stabilité, la cote d’Edouard Manet jouit désormais d’une très forte hausse.

De père magistrat et de mère diplomate, Edouard Manet reçoit une éducation bourgeoise. A 18 ans, il obtient la permission de suivre une formation de peintre. Il la commence dans l’atelier de Thomas Couture. Il y reste 6 ans, années durant lesquelles il copie avec passion des œuvres de Vélasquez et des Titiens. En 1859, au bout de 3 ans de travail en solitaire il décide d’affronter le public en envoyant Le Buveur d’Absinthe au Salon. La toile est refusée et sa première exposition personnelle à la galerie Martinet fait scandale. En 1863, au Salon des Refusés, son Déjeuner sur l’Herbe essuie encore la critique. 1873 marque un tournant dans sa carrière : le Bon Bock est accepté au salon officiel et reçoit enfin l’admiration du public. Atteint d’ataxie locomotrice, il abandonne peu à peu le chevalet pour se consacrer à des techniques moins fatiguantes, telles que le pastel. Il s’éteint en 1883, à l’âge de 51 ans.

Que trouve-t-on aux enchères ?

Édouard MANET laisse derrière lui un peu plus de 400 peintures. La plus chère d’entre elles revient a La rue Mosnier aux drapeaux, 1878. Le Getty Museum s’est offert cette toile majeure en 1989 chez Christie’s pour un peu plus de 26 millions de dollars frais compris. Les toiles mises en ventes ultérieurement et supposées battre ce record ont toutes été adjugées en deçà des estimations basses, à l’image de Jeune fille dans un Jardin (19 millions de dollars le 9 novembre 2000 pour une estimation de 20 – 30 millions de dollars). La plupart de ses huiles son aujourd’hui dans les collections des musées telles qu’Olympia, adjugée 10 000 francs lors de la vente de l’atelier de Manet en 1884. A titre comparatif, Jeune Femme au Livre, vendue 115 francs lors de la même dispersion a été estimée 320 000 – 420 000 livres sterling en février 2003 par Christie’s. Les peintures ne représentent que 3% de la production vendue aux enchères. La grande majorité sont des estampes et lithographies. Il s’en échange une cinquantaine chaque année. 70% d’entre elles sont adjugées moins de 1500 euros. Toutefois, les plus chères des 76 eaux-fortes réalisées par Manet, telles que Les courses éditée par Lemercier en 1884, ou encore L’Execution de l’Empereur Maximilien peuvent dépasser le seuil des 100 000 dollars, suivant l’état et la qualité de l’épreuve.

Les places de marché

Les multiples d’Edouard Manet s’échangent un peu partout. On en retrouve en Europe, principalement en France et en Allemagne, ainsi qu’en Australie, au Canada et aux Etats-Unis. Les plus belles toiles et dessins sont dispersés dans les pays anglo-saxons. Par ailleurs, Londres occupe une place de plus en plus prépondérante sur le marché du très haut de gamme. Y ont été mis en vente 3 des 4 derniers tableaux proposés sur le marché depuis 2002.

Acheter / vendre

L’œuvre de Manet jouit depuis quelques mois d’une forte hausse des prix. Elle fait suite à de longues années de quasi-stabilité. Globalement, ses prix sont en hausse de 66% depuis le début de l’année. On voit ainsi, sur le marché, des œuvres doubler les estimations. Ainsi, La Leçon d’Anatomie, une peinture de jeunesse achetée 130 000 livres en juin 1998 a été revendue 190 000 livres chez Sotheby’s en février 2003. La maison de vente avait estimé l’œuvre à 80 000 – 120 000 livres. Cette hausse des prix se répercute aussi sur les estampes. A titre d’exemple, l’amateur devait dépenser 950 dollars pour Le Gamin (second état d’une gravure de 1862), contre 850 dollars en 2002 et environ 650 dollars en 2001.

  Édouard MANETArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997   Édouard MANETNombre de lots vendus aux enchères   Édouard MANETParts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice