Djazaïr : les orientalistes français à l’honneur durant l’année de l’Algérie

[25/11/2003]

 

Pour célébrer l’année de l’Algérie, les manifestations culturelles se sont multipliées en France. Parmi elles figurent trois importantes expositions sur l’Orientalisme : “De Delacroix à Renoir, l’Algérie des peintres”, à l’Institut du Monde Arabe (jusqu’au 18 janvier 2004), “Fantaisies du Harem et nouvelles Schéhérazade” au Muséum d’Histoire Naturelle de Lyon (jusqu’au 4 janvier 2004) et “De Delacroix à Matisse – Dessins du musée des Beaux-Arts d’Alger” au Musée du Louvre (jusqu’au 19 janvier 2004).

En France, l’Orientalisme naît vers 1830 inspirant des artistes comme Antoine Jean GROS, Eugène DELACROIX ou Théodore CHASSÉRIAU puis il traverse tout le 19e avec des peintres tels que Horace VERNET, Constantin GUYS, Guillaume BODINIER ou Eugène FROMENTIN, etc. pour s’éteindre au 20e siècle, entretenu avec des artistes tels qu’Etienne Alphonse DINET ou Jacques MAJORELLE.

Evolution des prix de la peinture orientaliste française
(décembre 1997 – juillet 2003)Base 100 en janvier 1997, devise de référence : EUR

Côté marché, ce courant artistique peut se targuer de générer des bénéfices intéressants et réguliers. Malgré un léger fléchissement depuis le début de l’année, les orientalistes français ont connu une hausse des prix de presque 70% entre 1998 et 2002, soit une progression annuelle moyenne de plus de 9%. De plus en plus plébiscités aux enchères, 205 tableaux orientalistes ont été adjugés en 2002 en France pour 4,7 millions d’euros. Cette progression est d’abord le fruit d’une demande de plus en plus forte. La caravane des collectionneurs ne cesse de s’allonger. Ils s’intéressent plus à une thématique (scènes de harem, paysages de désert, oasis ou villes orientales, scènes de rue et de foule, de chasse, bercées dans des lumières chaudes aux contrastes saisissants) qu’à des artistes particuliers, car il n’y a pas d’Ecole Orientaliste au sens propre.

Certains d’entre eux ont vu leur cote exploser entre 1997 et 2002 : +214% pour Germain Fabius BREST, +147% pour Eugène FROMENTIN. Au-delà des prestigieuses signatures, telles DELACROIX ou CHASSERIAU, ce segment regorge d’huiles de petits maîtres accessibles à moins de 5000 euros. Durant la dernière vente orientaliste organisée par la maison Gros – Delettrez les 16 et 17 juin 2003, en deçà de ce seuil les amateurs pouvaient acheter Caravane au bord de l’oued d’Emile BOIVIN (4000 euros), La halte des chameliers de Honoré BOZE (1 700 euros), Cavaliers de FOLOP (3 300 euros). Dans des gammes de prix supérieures, étaient adjugés à la même vente Campement dans le désert d’Eugène FROMENTIN (21 000 euros) ou La Difa, fête marocaine de Jaques MAJORELLE (84 000 euros), tous dépassant les estimations hautes.
Cet hiver, les amateurs ne manqueront pas les rendez-vous fixés les 15 et 16 décembre 2003 par Claude Agutte et Gros – Delettrez. Ces deux sociétés de ventes volontaires organisent deux très belles sessions orientalistes.