Damien Hirst, star des ventes de la rentrée !

[24/08/2008]

 

Le numéro 1 de la scène britannique révélé par le publicitaire et collectionneur Charles Saatchi connaît bien les règles du marché. Ce stratège du marketing de l’art fait de nouveau parler de lui à Londres en organisant avec Sotheby’s une vente exclusive.

En septembre, pour la rentrée des ventes Sotheby’s se prépare à frapper fort en ouvrant le bal avec une médiatique vacation d’art contemporain. Intitulée « Beautiful Indside My Head Forever », la vente du 15 et 16 septembre sera dédiée exclusivement à l’une des stars les plus en vue du marché de l’art actuel : Damien HIRST. Estimée 8-12 m£, The Golden Calf, une installation monumentale réalisée à partir d’un taureau à la tête couronnée d’un disque d’or et conservé dans un aquarium rempli de formol, est la pièce phare de la session centrée essentiellement autour des travaux les plus récents de l’artiste. Une telle œuvre pourrait bien lui permettre de faire monter sa cote d’un cran supplémentaire.
La dispersion du 15 septembre compte 56 lots, sortis tout droit de l’atelier, dont certains seront proposés pour 30 000 – 40 000 £, à l’image d’un petit tableau réalisé à partir de déchets de cendrier. Seront aussi mis à la vente pour la première fois les plus récents projets de l’artiste, dont un exemplaire d’une toute nouvelle série de Spot Paintings, réalisé sur support doré, ou encore une sculpture anatomique en marbre de Carrare. La vacation du lendemain est davantage destinée aux nouvelles générations de collectionneurs puisque 40% des 156 œuvres seront mise à prix à moins de 40 000 £. A ce niveaux de prix, les amateurs se batailleront essentiellement de petits Butterfly Paintings et des croquis préparatoires.

Damien Hirst, le fer de lance des Young British Artists, a l’habitude de briller en ventes publiques. En 2007, il s’est même élevé un temps au statut d’artiste vivant le plus coté du marché grâce avec une enchère de 8,6 millions de £ (plus de 17 millions de $) en juin 2007 pour Lullaby Spring, une importante armoire à pharmacie métallique contenant 6.136 pilules peintes individuellement. Chez Christie’s, Jeff Koons, puis Lucian Freud lui ont toutefois ravi la vedette depuis en plaçant respectivement des adjudications à 21 m$ et 30 m$
Outre les ventes publiques, Damien Hirst survole le marché de gré à gré. Le 30 août 2007, la White Cube aurait vendu pour 50 m£ « For The Love Of God » , un crâne en platine recouvert de 8601 diamants. Jamais une œuvre vendue du vivant de son auteur n’avait été négociée aussi cher jusqu’à présent.

La star du marché, détenteur du Turner Prize 1995, n’en est pas à sa première vente médiatique. Déjà en octobre 2004, il était l’objet d’une vente historique avec la dispersion du Restaurant Pharmacy, qui était à l’époque la plus importante concentration d’œuvres de l’artiste. Des murs, aux tableaux jusqu’à la vaisselle, tous les éléments du restaurant de Notting Hill était le fruit du travail de Damien Hirst ! La vente orchestrée par Sotheby’s pendant la Frieze Art Fair fut un succès sans précédent. Attirant plus de 500 collectionneurs, toutes les pièces se sont arrachées, rapportant 11,1 m£. Le ton était donné dès le premier coup de marteau. Le lot numéro 1, une série de deux verres à martini, estimée 50 – 70 livres sterling s’est envolé en quelques instants 4,800 livres sterling. Ces enchères euphoriques se sont étendues aux lots les plus importants, notamment à certaines peintures « butterfly » qui se sont envolé parfois à 364 000 £ pièce, un record à l’époque pour ce type d’œuvre. Les nouvelles pièces de la séries, proposées le 15 septembre prochain, dépasseront assurément ces prix. D’un diamètre de 2,7 mètres, The Rose Window, Durham Cathedral (2008) affiche une estimation basse de 700 000 £.
Cette année encore, le jour de la saint Valentin 2008, il était associé au chanteur Bono du groupe U2 et à la Galerie Gagosian pour organiser la vente de charité (RED), orchestrée par Sotheby’s, destinée à soutenir l’achat de médicaments pour les malades du Sida en Afrique. Le clou de la vente, Where There´s a Will, There´s a Way, une armoires à pharmacie de trois mètres remplie de pilules en référence au traitement antiviral HIV fut dispersée pour 6,5 m$ !

Cette intense actualité sur le marché a boosté sa cote qui affiche une progression de près de +270% en tout juste un an. Au delà des prix millionnaires, il existe un marché parallèle plus accessible pour répondre à la demande des fans. En 2007, les deux tiers de ses œuvres ont été adjugés moins de 10 000 euros. A ce niveau de prix, l’amateur ne peut se montrer trop ambitieux. Pour l’essentiel se sont des lithographies dont l’offre est abondante.