Chuck Close (1940)

[06/01/2004]

 

Cette année, le Metropolitan Museum of Art accueille « Chuck Close Prints: process and collaboration », une importante exposition itinérante autour de son œuvre imprimée. Au-delà de l’émulation entretenue en 2003 par le nouveau record de l’artiste, les prix de ses estampes renouent avec la hausse.

Né en 1940 à Monroe, Chuck Close étudie les beaux-arts de 1960 à 1965 à Washington, Seattle et Vienne. Au cours de cette période, il s’intéresse aux œuvres abstraites inspirées de l’avant-garde américaine de l’époque, comme celles de Mark Rothko ou Jackson Pollock. C’est à New York, en 1967, qu’il trouve sa voie dans l’hyperréalisme. Il produit alors sa première série de très grands portraits. Son Big Nude (1967-68) mesure ainsi 6,7 mètres de long. Sa technique consiste alors en des agrandissements sur la toile de petites photographies Polaroïds à l’aide d’un système de grille. Il travaille d’abord en noir et blanc avant d’introduire la couleur dans les années 1970. A l’image des techniques d’impression, il l’aborde avec uniquement 3 couleurs (bleu cyan, magenta et jaune). Au fil des portraits, il explore de nouvelles techniques et change de médium. En 1972, il crée Keith, sa première lithographie. Handicapé en 1988, il épure son travail et développe de nouvelles techniques. Cette année, le Metropolitan Museum of Art accueille « Chuck Close Prints: process and collaboration », une importante exposition itinérante autour de son œuvre imprimée.

Que trouve-t-on aux enchères ?

L’extrême méticulosité de son travail limite naturellement sa production. A peine une ou deux toiles sont présentées par an aux enchères. Une telle rareté stimule les prix : Cindy II, une toile de 1988 a trouvé preneur à 1,3 million de dollars le 14 mai 2003 chez Christie’s New York ; un nouveau record pour l’artiste. Cette même peinture avait été achetée 1,1 million de dollars en 1999. Ce record peut évidemment être écrasé si une pièce historique de jeunesse est proposée à la vente. Mais aucune occasion ne s’est encore présentée… Quant aux dessins, une seule feuille a été mise en vente en 2003 : Keith Random Fingerprint, une encre sur papier de 1980, qui s’est vendue 70 000 dollars. L’amateur trouve un assez grand nombre de photographies en ventes publiques, mais celles-ci sont peu appréciées et souvent ravalées. Ainsi, Study for John, un cliché de 1972, n’a trouvé acquéreur qu’à 2 400 dollars le 23 septembre 2003 chez Christie’s, alors que l’épreuve était estimée plus de 10 000 dollars. Aujourd’hui, à moins de 3 000 dollars, il vaut mieux s’intéresser aux lithographies de l’artiste, d’autant que le choix est large (elles représentent près des 2/3 des transactions). Celles qui sont mises en vente atteignent et souvent dépassent les estimations les plus optimistes. Certains grands formats peuvent s’arracher plus de 10 000 dollars : l’épreuve 8/35 de Georgia, un portrait de 1,5 mètres de haut, réalisé en 1984, a été adjugé 45 000 dollars le 5 mai 2001.

Les places de marché

Le marché de l’artiste est presque exclusivement américain. 100% de ses pièces uniques s’échangent à New-York. Il est malgré tout possible de glaner des estampes au Royaume-Uni, en Suède ou en France.

Acheter / vendre

Soutenus par de nombreuses expositions, dont une rétrospective au MoMA en 1998, les prix progressent fortement entre 1997 et 2001 (+214%). Puis, avec les difficultés connues par le marché américain, son indice des prix subit un net fléchissement entre 2001 et 2002. 2003 semble annoncer une reprise. Au-delà de l’émulation entretenue par le nouveau record de l’artiste, les prix des estampes renouent avec la hausse. A titre d’exemple, Leslie, une lithographie de 1986 tirée à 150 exemplaires, s’échangeait 2 700 dollars en 1997, 3 000 dollars en 1998, puis 2 400 dollars en 2002 et enfin 4 000 dollars en 2003. Ces bons résultats compensent les piètres enchères obtenues sur le segment des photographies.

  Chuck CLOSEArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997   Chuck CLOSENombre de lots vendus aux enchères   Chuck CLOSEParts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice