Bilan d’un premier semestre aux enchères

[23/08/2010]

 

A l’issue du premier semestre 2010, les recettes générées par les ventes d’œuvres d’art dans le monde se hissent à 2,9 M€. Ce résultat représente certes 800 m€ de moins que le sommet de 2007 (3,7 M€), mais il grimpe de 1,2 M€ par rapport aux performances du premier semestre 2009.

Comment le marché s’est-il si rapidement rétabli ? Grâce notamment au retour des investisseurs sur le segment du très haut de gamme et à la bonne santé du marché asiatique.
Depuis le début de l’année 2010, les chefs-d’œuvre les plus chers du monde ont fait leur retour en salles avec des enchères de plusieurs dizaines de millions de dollars dont une sélection est proposée dans notre article le Top des ventes de Londres
Aujourd’hui, aux Etats-Unis, une œuvre à plus de 100 000 $ a d’ailleurs plus de chance de se vendre qu’une œuvre abordable pour moins de 10 000 $. Pourtant, le marché haut de gamme atteignait un seuil critique en 2008 avec plus de 38% d’œuvres ravalées. En 2010, le taux d’invendus pour des œuvres à plus de 100 000 $ est retombé à 27%, celui des œuvres proposées à plus d’un million de dollars est de seulement 20%.

Performances chinoises
La crise n’a pas fait vaciller la place de marché chinoise qui affiche au contraire des résultats supérieurs à 2007 avec 322 m€ de recettes sur le premier semestre 2010 contre 212 m€ il y a trois ans.
A l’heure où les places de marché anglo-saxonnes étaient à l’agonie, les enchères battaient leur plein en Chine qui enregistrait son meilleur produit des ventes semestriel. Les quelques 384,4 m€ dégagés par les ventes d’œuvres d’art en Chine au second semestre 2009 représentent plus de deux fois le résultat français et écrase surtout le produit des ventes anglais ! En effet, avant que le Royaume-Uni ne reprenne du souffle en 2010, la Chine s’est imposée quelques temps comme la seconde place de marché mondiale pour la vente d’œuvres d’art, talonnant de 116m€ les Etats-Unis.

Les performances des places de marché de Hong-Kong – capitale du marché de l’art asiatique et quatrième ville pour les enchères derrière New-York, Londres et Paris – et de Shangai sont éloquentes : le volume d’affaires de la première gonflait de 158% entre 2009 et 2010, celui de la seconde explosait de 187% !
La réussite de Hong-Kong doit beaucoup à l’implantation des maisons de ventes Christie’s et Sotheby’s sur place. L’antenne hongkongaise de Sotheby’s, par exemple, active depuis 2008, enregistrait de nouveaux sommets cette année, notamment avec les records LEE Man Fong pour sa toile Bali Life cédée 2,8 m$ le 5 avril 2010 et celui de LIU Ye, signé le même jour pour Bright Road vendue l’équivalent de 2,1 m$.
Le marché asiatique en plein développement n’a pas encore atteint son degré de maturité. Le centre de gravité du marché de l’art mondial poursuit son déplacement vers l’Est.