Biennale de Lyon & Docks Art Fair

[17/09/2013]

 

Le coup d’envoi de la Biennale de Lyon a eu lieu le 12 septembre 2013 pour un événement destiné à s’étirer jusqu’au 5 janvier 2014.

Sur le thème de l’exploration des formes de narration dans l’art contemporain, et sous un commissariat confié à l’Islandais Gunnar B. Kvaran, la Biennale réunit 77 artistes de 21 pays différents et répartis sur cinq lieux d’exposition (le Musée d’art contemporain, La Sucrière, la Fondation Bullukian, mais aussi l’église Sain-Just et la Chaufferie de l’Antiquaille). Outre quelques artistes déjà consacrés (Tom Sachs, Matthew Barney, Yoko Ono, Erro, Fabrice Hyber), la Biennale présente une nouvelle scène créative qui, si elle est déjà bien intégrée dans les circuits des galeries et des institutions, commence à faire du bruit en salles de ventes. Parmi ceux-ci, retenons Dan Colen, dont l’installation traverse plusieurs murs de la Sucrière, Xu Zhen by MadeIn Company et le Bruce High Quality Foundation.

L’installation réalisée par le collectif de l’artiste chinois XU Zhen (né en 1977), MadeIn Company, dans la Sucrière s’impose comme une grande traversée dans le temps et les cultures à travers des codes gestuels qui ne s’arrêtent pas à la Chine. MadeIn est une « société de production culturelle » créée en 2009, qui traite de problèmes socio-politiques et de tabous actuels à travers des performances, installations, photographies, vidéos et peintures. Le collectif est récent (depuis 2009) mais il fait déjà sensation aux enchères, bien qu’il ne soit qu’au début de cette expérience du marché. En 2011, Xu Zhen devenait l’artiste de moins de 35 ans le plus cher dans la catégorie dessins (dessins vendus en 2011 dans le monde), avec son œuvre Characters entering the city (2009), vendue l’équivalent de 55 160 $, le 17 novembre chez Beijing Hanhai Art Auction Co.Ltd. Récemment, en juin 2013, La Grande Odalisque d’Ingres revisitée par Xu Zhen by MadeIn Company s’est arrachée pour 2,7 mCNY, environ 437 000 $ à Pékin (Light source – la grande Odalisque, 195 cm x 350 cm, Poly International Auction, 2 juin 2013).

De la Chine à New York, une nouvelle tendance s’affirme en salles : le goût et la spéculation pour des œuvres capables de détourner avec une nouvelle pertinence les codes culturels du passé. Il en va ainsi pour le collectif newyorkais THE BRUCE HIGH QUALITY FOUNDATION pour qui le dernier record en date culmine à 234 300 $ (150 00 £, Phillips, Londres, 14 février 2013) avec une œuvre revisitant Les Ménines de Velasquez. Sur le site de la Sucrière à Lyon, c’est au tour de Psyché d’être réactivée au gré de trouvailles télévisuelles et d’une grande sculpture en polystyrène mécanisée (Psyche revived, 2013). Objectif avoué du collectif : « ressusciter l’histoire de l’art depuis les entrailles du désespoir ».

A 200 mètres de la Sucrière, la Docks Art Fair tenait sa quatrième édition (du 12 au 15 septembre) avec une trentaine de galeries dont RX et son one-man show de Fabien VERSCHAERE, Claire Gastaud présentant l’installation L’arbre et son ombre de Samuel ROUSSEAU, la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois et la Galerie Laurent Godin. C’est d’ailleurs Laurent Godin qui a vu son artiste Vincent Olinet (artiste d’origine lyonnaise né en 1981) récompensé par le prix MONTBLANC-Docks Art Fair 2013.

En “Résonance” de la Biennale, un programme dense de plus de 150 évènements irrigue la région, dans diverses galeries et institutions.