Biennale d’art contemporain de Lyon : 13ème édition

[01/09/2015]

 

Créée en 1981, la Biennale d’art contemporain de Lyon se prépare à ouvrir sa 13ème édition (du 10 septembre 2015 au 3 janvier 2016) sur une nouvelle trilogie autour du mot « moderne ». Le mot choisi cette année par Thierry Raspail, le directeur artistique de la Biennale de Lyon, signifie « nouveau » tout en paraissant anachronique : l’ambiguïté sera de mise pour interroger notre actualité. Thierry Raspail rappelle également « qu’il ne sera pas question de définir le (ou la) moderne, mais d’en rapporter l’expérience inédite dont les artistes créent l’histoire ». Le commissaire invité Ralph Rugoff, directeur de la Hayward Gallery à Londres, nous propose sa réflexion sous le titre : La vie moderne, autour d’une soixantaine d’artistes qui explorent différentes questions nous concernant aujourd’hui, tout en tenant compte de l’héritage de cette période dite « moderne ».

Côté diversité internationale, Ralph Rugoff tient déjà son pari, avec une sélection de jeunes artistes issus d’horizons extrêmement divers : Michael ARMITAGE (né en 1984 au Kenya), Sammy BALOJI (né en 1978 en République démocratique du Congo), Mohamed BOUROUISSA (né en 1978 en Algérie), Alex DA CORTE (né en 1981 aux États-Unis), XIAO Guan (née en 1983 en Chine), Anthea HAMILTON (née en 1978 à Londres), Daniel NAUDÉ (né en 1984 en Afrique du Sud), Ahmet OGUT (né en 1981 en Turquie). Ces artistes, dont aucun n’a atteint ses 40 ans, ont déjà percé sur des expositions internationales. L’un d’entre eux, Simon DENNY (né en 1982) représente par exemple la Nouvelle-Zélande à la Biennale de Venise 2015. D’autres sont déjà présents sur le marché des enchères, dont LIU Wei (né en 1972) qui tient un record équivalent à plus de 560 000 $ (avec la toile N5-1, Christie’s Hong Kong, 30 mai 2015) et son compatriote trentenaire HE Xiangyu (né en 1986), qui enregistrait en juin dernier un record de 58 000 $ avec Cola project (a set of two). Cette sculpture est issue du grand projet qui fit connaître He Xiangyu à Pékin, Hong Kong et Londres, où il fut exposé à la White Cube en 2014, un projet pour lequel il fit bouillir 127 tonnes de Coca-Cola, puis se servit des résidus pour réaliser des œuvres dans le style de la Dynastie Song.

Quelques artistes plus établis sont aussi à l’affiche, avec George CONDO, Jeremy DELLER, Tony OURSLER, David SHRIGLEY, mais surtout une sélection d’artistes français ayant déjà fait forte impression. Parmi la jeune garde française, citons :

Céleste BOURSIER-MOUGENOT, plasticien et musicien représentant la France pour la 56e Biennale de Venise cette année. Ses installations vivantes et musicales sont de véritables expériences poétiques.

Kader ATTIA et Michel BLAZY, qui figuraient parmi les candidats du Pavillon français pour la 56e Biennale de Venise. Absents de cette Biennale, ils se rattrapent sur celle de Lyon… et leur présence est d’autant plus attendue que l’installation Flying Rats de Kader Attia fut très remarquée lors de la Biennale de Lyon 2005 (il faisait partie des nommés du Prix Marcel Duchamp la même année) et que les prestations éphémères de Michel Blazy sont toujours des moments de délectation pour le plus large public.

Fabien GIRAUD & Raphael SIBONI, qui ont participé à de nombreuses expositions en France et à l’étranger, dont la Biennale de Lyon en 2007 et le Superdome au Palais de Tokyo, deux installations puissantes qui ont marqué les esprits.

Camille HENROT, qui obtenait le Lion d’argent de la 55e Biennale de Venise en 2013 pour Grosse fatigue. Son œuvre a été présentée par de grandes institutions internationales, comme la Tate Modern (Londres), le New Museum (New  York), le Sculpture Center (New York), le Palais de Tokyo (Paris), le Centre Pompidou (Paris) ou le Jeu de Paume (Paris).

Citons encore Cyprien GAILLARD (lauréat du prix Marcel Duchamp 2010), Julien PRÉVIEUX (Lauréat du prix Marcel-Duchamp 2014) et Camille BLATRIX (Lauréat du prix Ricard 2014).

Cette sélection se découvre en plusieurs lieux : les Docks et la Sucrière, entrepôt industriel réhabilité, le Musée d’art contemporain et le Musée des Confluences récemment inauguré. Parallèlement, plus de 200 expositions, performances et concerts ont lieu en Résonance avec la Biennale de Lyon, dont le Palais de Tokyo hors les murs à la Halle Girard.