Art contemporain : des ventes toujours plus bénéfiques

[24/05/2004]

 

Depuis 5 ans, le marché de l’art contemporain New-yorkais connaît aux enchères une importante croissance. Les chiffres d’affaires réalisés par Sotheby’s et Christie’s lors des ventes du soir ne cessent de progresser. Hors frais, il est passé de 56 millions de dollars en 1999 à 126 millions de dollars en 2004.

Grâce aux œuvres « classiques », les moins actuelles mais aussi les plus valorisées, de ce segment de marché, comme celles de Pollock, Rothko, Lichtenstein et Jasper Johns, les sessions du soir « Contemporary Art » n’ont jamais autant rapporté aux maisons Sotheby’s et Christie’s. La première a obtenu 65,7 millions de dollars grâce à la vente de l’intégralité des 58 lots proposés ; la seconde, malgré quelques invendus, parvient à atteindre le seuil des 100 millions de dollars. C’est la première fois que la maison de vente dépassait ce seuil. Parmi les plus belles enchères, notons les records de Jackson POLLOCK (10 milliolns de dollars), Clyfford STILL (2,8 millions de dollars), Ellsworth KELLY(2,6 millions de dollars), Ed RUSCHA (3,2 millions de dollars), Chuck CLOSE (2,5 millions de dollars), mais aussi d’artistes plus actuels comme Jeff KOONS, John CURRIN, Maurizio CATTELAN, Takashi MURAKAMI et Rachel WHITEREAD.

Depuis juillet 2000, Christie’s a réorganisé son département d’art contemporain en procédant à un net découpage : les artistes internationaux de l’après-guerre à la fin des années 60 entrent dans la catégorie « Post-War », tandis que les ventes d’art contemporain à proprement parlé démarrent avec les années 1970. Sotheby’s ne fait pas cette distinction. Mais comparés à ceux de Phillips De Pury & Luxembourg, les catalogues d’art contemporain de ces deux maisons de vente mettent d’abord en avant les productions des années 1950-1960, moins en phase avec l’art d’aujourd’hui.

Les plus jeunes générations d’acheteurs se tourneront vers Phillips De Pury & Luxembourg, dont les ventes d’art contemporain proposent davantage d’œuvres des années 1980’. Les artistes mis en avant : Basquiat, Hirst, Haring, Wool ou Cattelan. Certes, ces ventes d’art plus actuel rapportent moins que les productions ayant déjà subi l’épreuve du temps, mais elles sont tout aussi animées. Si la session du 13 mai de Phillips De Pury & Luxembourg n’a rapporté que 17,7 millions de dollars, seuls 4 des 63 lots n’ont pas trouvé preneur et les estimations hautes ont souvent été dépassées. Pour preuve, pas moins de 10 artistes ont battu leur record. Parmi les plus significatifs : Marlene Dumas (880 000 dollars), Christopher Wool (750 000 dollars), Bridget Riley (700 000 dollars).