Art contemporain à New York

[18/07/2013]

 

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Cette semaine : les 10 meilleures adjudications pour l’art contemporain à New York.

Le triumvirat : Basquiat – Koons – Doig
Entre la peinture « sauvage » de Jean-Michel BASQUIAT, le kitsch rutilant de Jeff KOONS et l’univers onirique de Peter DOIG, ce Top 10 des enchères de l’art contemporain à New York (juillet 2012 – juin 2013) témoigne de la diversité des goûts en matière d’art contemporain.
Il reflète surtout une course aux records dans laquelle les estimations deviennent parfois le pâle référent du prix final d’une œuvre. Le marché s’emballe sur ses élus à des niveaux de prix considérables car, en regardant de plus près, 7 adjudications sur 10 dépassent les 10 m$ et ces 10 coups de marteaux représentent un produit de ventes de 183,1 m$. Au sommet de ce Top, Jean-Michel Basquiat triomphe avec un nouveau record qui enterre le précédent de quelques millions de dollars.

Top 10 : les 10 meilleures adjudications pour l’art contemporain à New York

Rang Artiste Adjudication Oeuvre Vente
1 Jean-Michel BASQUIAT 43500000$ “Dustheads” (1982) 15/05/2013 (Christie’s NEW YORK NY)
2 Jeff KOONS 30000000$ Tulips (1995-2004) 14/11/2012 (Christie’s NEW YORK NY)
3 Jean-Michel BASQUIAT 25707980$ Untitled (1982) 25/06/2013 (Christie’s LONDON)
4 Jean-Michel BASQUIAT 23500000$ Untitled (1981) 14/11/2012 (Christie’s NEW YORK NY)
5 Jean-Michel BASQUIAT 12981200$ Museum Security (Broadway Meltdown) (1983) 13/02/2013 (Christie’s LONDON)
6 Peter DOIG 10635200$ “The Architect’s Home in the Ravine” (1991) 13/02/2013 (Christie’s LONDON)
7 Peter DOIG 10006100$ Jetty (1994) 25/06/2013 (Christie’s LONDON)
8 Jean-Michel BASQUIAT 9523305$ Untitled (Pecho/Oreja) (1982/83) 12/02/2013 (Sotheby’s LONDON)
9 Jean-Michel BASQUIAT 9000000$ “Humidity” (1982) 15/11/2012 (Phillips de Pury & Company NEW YORK NY)
10 Jeff KOONS 8250000$ The New Jeff Koons (1980) 14/05/2013 (Sotheby’s NEW YORK NY)

 

 

Jean-Michel Basquiat
Depuis 2012, le marché haut de gamme de Basquiat s’est transformé en véritable orgie multimillionnaire.
Six places du Top sont à lui, avec des adjudications oscillant entre 9 m$ et 43,5 m$, dernier record ayant enterré de 8,5 m$ l’estimation haute fournie par Christie’s. Il est vrai que cette toile, intitulée Dustheads et datée de 1982, cumulait les atouts pour un nouveau sommet : date, qualité et dimensions (182,8 cm x 213,3 cm). Elle battait toutefois le précédent record d’enchère de Basquiat signé six mois auparavant en affichant 20 m$ de plus (adjudication de 23,5 m$ pour Untitled de 1981, Christie’s, le 14 novembre 2012). Au final, Dustheads est remportée à 48,8 m$ (frais acheteur inclus), un prix rarement atteint par Pablo PICASSO par exemple (qui affiche 10 adjudications à plus de 40 m$). Vraisemblablement, les acteurs du marché aimeraient emmener Basquiat au même niveau que son complice Andy WARHOL, lequel affiche seulement deux enchères supérieures à 40 m$, dont la plus belle culmine à 64 m$ avec Green Car Crash (Green Burning Car I), 16 mai 2007, Christie’s New York.

Jeff Koons
Courtier pendant 10 ans dans les matières premières à Wall Street, Jeff Koons mène déjà son activité artistique en 1980, détournant des objets du quotidien. Sa véritable intronisation dans le monde de l’art commence avec The New, une première série d’objets exposée dans la vitrine du musée d’art contemporain de New York. Il s’agit des fameux aspirateurs, objets communs exposés à la lumière crue des néons. Koons devient rapidement le maître incontesté du kitsch et décolle aux enchères en 1999, lorsque l’homme d’affaires et collectionneur américain Peter Brant acquiert la sculpture en céramique Pink Panther pour 1,65 m$, passant allègrement son estimation basse d’un million de dollars (1,8 m$ frais inclus, Christie’s, 16 novembre). Depuis, le prix de Pink Panther est passé à 15 m$ en 2011 chez Sotheby’s (16,88 m$ avec frais, le 10 mai 2011).
Plus récemment, Koons signait son record d’enchères à 30 m$ pour la monumentale sculpture Tulips, qui lui vaut la seconde place du classement (plus de 33,68 m$ frais inclus, Christie’s, New York, 14 novembre 2012).

Peter Doig
Peter Doig fascine les collectionneurs depuis une certaine exposition de 2005 intitulée The Triumph of Painting et organisée par la Saatchi Gallery au City Hall de Londres (26 janvier – 30 octobre 2005). Les visiteurs y découvraient une peinture romantique et mystérieuse, aux contours indéfinis des choses et des êtres, comme autant de visions repêchées en rêve. Quelques mois après l’exposition, le triomphe se poursuit chez Sotheby’s où Doig décroche une première enchère millionnaire (Iron Hill, huile sur toile, 230 cm x 275 cm, adjugée 1 m£, soit 1,84 m$, Londres, 21 juin 2006). Suivront 25 autres coups de marteau millionnaires (2006 – juin 2013), dont un nouveau record qui lui vaut la sixième place de ce Top avec The Architect’s Home in the Ravine vendue 6,8 m£, 800 000 £ au-delà de l’estimation haute fournie par Christie’s (soit 10,6 m$ et près de 12 m$ frais inclus, huile sur toile de 1991, 200 cm x 250 cm, vendue le 13 février 2013).

Basquiat, Koons, Doig, ont tous enregistré leur nouveau record d’enchères dans les derniers mois, confirmant la frénésie qui règne sur le marché de l’art contemporain haut de gamme.