Anselm Kiefer

[10/06/2007]

 

Né en Allemagne six mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Anselm KIEFER entame des études de droit et des langues romantiques en 1965 à Freiburg in Breisgau. Un an plus tard, il range ses codes pour suivre les enseignements de Peter DREHER et Horst ANTES avant de présenter sa première exposition âgé de 24 ans seulement. En 1970, Joseph BEUYS le prend comme élève. Huit ans plus tard, ses œuvres sont présentées à la Kunsthalle à Berne et en 1980 il créé la controverse en présentant des œuvres qu’il réunit sous le thème de Verbrennen, verholzen, versenken, versanden (incinérer, se lignifier, saborder, ensabler) lors de la Biennale de Venise. Dès lors, ses expositions s’enchaînent à un rythme effréné. Depuis 1992, Anselm Kiefer vit dans les Cévennes, à Barjac, où Il a littéralement transformé son atelier en œuvre d’art.Son travail est empreint des bouleversements du conflit qui ravageait le monde alors qu’il poussait son premier cri. Ces paysages n’en sont pas moins remplis de poésie et de métaphores.

Artiste voyageur, ses créations traversent l’Europe, ou encore Israël et les Etats-Unis. Naturellement, son marché est international. Ses œuvres s’achètent avant tout aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Depuis 1997, ses peintures représentent 74% des transactions. Les 10% suivants sont constitués de dessins et d’aquarelles suivis de près des estampes et affiches. Ses photographies, sculptures et volumes ne représentent quant à eux que 9% des transactions. Malgré tout, la demande, de plus en plus soutenue, fait face à une offre limitée : à peine une quinzaine de pièces sont proposées annuellement aux enchères.

Catalysée par la multiplication des expositions internationales, telles que celle organisée au Grand Palais du 30 mai au 8 juillet 2007, la cote d’Anselm Kiefer connaît une hausse des prix régulière depuis sa première introduction aux enchères. Entre 1997 et 2007, son Artprice Index affiche une progression de +187%. Déjà en 1988, il dépasse le seuil de 100 000 € avec Der Eingeborene, un assemblage de photo / papier / branches créé tout juste 4 ans plus tôt et adjugé 150 000 $ (137 204 €) chez Sotheby’s New York. En 2001, il décroche sa première enchère millionnaire avec Athanor, une œuvre de 3,8 mètres de large adjugée 1,05 millions de dollars le 14 novembre chez Sotheby’s New York. Point d’orgue de cette envolée, le 8 février dernier, chez Christie’s Londres, l’artiste a décroché un nouveau record de 1,6 million de £ (2,4 millions d’euros) avec Laßt tausend Blumen blühen!, une large technique mixte sur toile de 1999 estimée timidement 300 000 – 500 000 £.

Avec cette explosion des prix, les pièces plus abordables sont rarissimes sur le marché. Sur ces dix dernières années, près de 90% des œuvres négociées en ventes publiques ont été adjugées plus de 10 000 €. Pas une œuvre sur papier ne s’est négociée sous ce seuil depuis deux ans. Une petite aquarelle de 27 cm de haut a changé de main pour 45 000 € le 26 avril 2007 chez Nagel (Stuttgart). Même un tirage offset Johannis-Nacht trouve aujourd’hui preneur à 1800 € (le 27 octobre 2006 chez Artcurial).