Ansel Adams (1902-1984)

[09/07/2003]

 

Pour le centenaire de la naissance de ce maître de la photographie américaine, une exposition intinérante Ansel Adams at 100, débutée logiquement à San Fransisco en 2001, passe maintenant par le Museum of Modern Art Queens (New-York) jusqu’en novembre 2003. Aux enchères, Ansel Adams est le numéro 5 du marché de la photographie.

Né en 1902 à San Fransisco, Ansel Adams fut longtemps partagé entre deux passions : le piano dont il exerça le métier dès 1925 et la photographie. Il abandonna finalement la musique pour les clichés paysagistes sous l’influence d’Albert M. Bender, qui lui permit de publier son premier portfolio en 1927 : Parmelian Prints of the High Sierra. Yosemite et la Sierra Nevada furent ses thèmes de prédilection. Il réalise ses célèbres clichés de parois abruptes, de cascades et de paysages hivernaux : il utilise les techniques de maquillage “dodging” et “burning” pour corriger l’inégalité du contraste sur ses tirages en noir et blanc. La même année est marquée par sa rencontre avec un autre grand de la photographie : Edward Weston. Avec lui, il fonde en 1932 le groupe f/64, qui sera exposé au DeYoung Museum de San Fransisco. Sa carrière new-yorkaise débute en 1933 grâce à la galerie Delphic. En 1940, il ouvre le département photographies du MoMA. En 1941, il met au point la technique du zone système qui lui permet de jouer sur les contrastes et d’obtenir des tonalités si particulières. Malgré son succès, les difficultés financières le conduiront à maintenir une activité de photographe plus commerciale pendant une trentaine d’années : il vend divers clichés à Kodak, Life, Fortune, etc. Son travail créatif en est réduit. Malgré tout, ses paysages font le tour du monde.

Que trouve-t-on aux enchères ?

Aux enchères, près d’une centaine d’épreuves d’Ansel Easton ADAMS sont mises chaque année aux enchères. 40% d’entre elles sont adjugées moins de 5 000 USD. En dessous de ce seuil, on retrouve essentiellement des tirages de petites tailles, nombreux et tardifs (généralement postérieurs aux années 1960). Par contre, les grands formats à petits tirages anciens, ou mieux vintages, peuvent s’envoler au-delà de 30 000 dollars. Parmi les plus belles enchères figurent de nombreux clichés de paysages du Nouveau Mexique. Lors de la vente de Sotheby’s NY du 17 avril 2002, il fallait compter 74 000 dollars pour Aspens, Northern New Mexico (1958), un tirage de 76 cm de haut et surtout 115 000 dollars pour une superbe épreuve antérieure à 1957 de Moonrise, Hernandez, New Mexico de dimensions 47×61 cm. Cette image phare de l’artiste est ainsi devenue son actuel record. Il en existe de nombreux tirages postérieurs (c.1965, c.1978, c.1981) de format 38,5 – 49,5 cm, régulièrement adjugés entre 20 000 et 40 000 dollars. Chaque année, il en passe près d’une demi-douzaine aux enchères !

Les places de marché

Une très grande partie des clichés de l’artiste sont dispersés par Sotheby’s et Christie’s durant les ventes new-yorkaises de photograph

 ie en avril et en octobre. Entre le 22 et le 23 avril 2003, 43 épreuves d’Ansel Adams ont été mises en vente par les deux auctioneers. L’essentiel des tirages haut de gamme y sont vendus. Toujours aux Etats-Unis, en 2002, la Gallerie Swan avait mis aux enchères une grande quantité de tirages « bon marché » durant ces mois d’intenses enchères. Les maisons de ventes allemandes proposent aussi régulièrement des tirages de l’artiste à moins de 5 000 euros.

Acheter / vendre

A l’image de nombreux confrères américains, la cote des photographies d’Ansel Adams n’a cessé d’augmenter depuis une dizaine d’années. Elle a même explosé dernièrement. 100 euros investis en 1997 dans une œuvre de l’artiste valent en moyenne 327 euros en 2002. A peine un cinquième de ses clichés ne trouve pas d’acquéreur. Avec une progression des prix aussi régulière et une demande très soutenue face à un large éventail de lots offerts, il n’est pas surprenant que cet artiste figure en 2002 à la 5ème position dans le classement des photographes en terme de produit de vente, derrière Charles Nègre, Man Ray, Andreas Gursky et Thomas Struth. En 1999, il n’était que 13ème. Valeur sûre du marché, il devrait pouvoir conforter sa position en 2003 en terme de chiffre d’affaires. Cependant, après de telles hausses de prix, la demande risque de ne plus pouvoir surenchérir et il ne serait pas étonnant de voir sa cote s’infléchir en 2003.

   Ansel Easton ADAMSArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997, devise : EUR   Ansel Easton ADAMSNombre de lots vendus aux enchères   Ansel Easton ADAMS Parts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice