365 jours de mutation du marché

[28/07/2003]

 

En moins d’un an la structure du marché de l’art a encore changé. Malgré une conjoncture peu favorable à la croissance, certains pays en profitent pour remporter des parts de marché supplémentaires. Les Etats-Unis continuent de perdre du terrain au profit de la France et du Royaume-Uni. Le mouvement amorcé en 2001 se poursuit à un rythme important.

Le poids des principales places du marché de l’artChiffre d’affaires du 1er juillet 2002 au 30 juin 2003 / répartition par pays

Sur la période du 1er juillet 2002 au 30 juin 2003, les Etats-Unis ne détiennent plus que 40,9% du marché en terme de chiffre d’affaires, soit un recul de près de 3 points par rapport à l’année précédente et de 7 points depuis le passage à l’Euro. Leur produit de vente a diminué de 23% a la suite de la baisse de 31% du volume de vente. En mai 2003, les ventes impressionnistes du soir ont rapporté 100 millions de dollars de moins qu’en 2002. La plus belle recette revient cette saison à une vente d’art contemporain organisée par Christie’s le 14 mai 2003 : 62 millions de dollars (54 millions d’euros) (voir ArtMarketInsight du 21 mai 2003).

Principal rival du marché américain, le Royaume-Uni détient 31,5% du marché sur cette période d’un an. 26 000 lots ont été adjugés pour un total de 700 millions d’euros. Sur cet intervalle de temps une enchère d’exception est encore à son actif : le Massacre des Innocents de Peter Paul Rubens représente à lui seul un gain de 70 millions d’euros ! Il ne serait donc pas surprenant de voir ses parts de marché diminuer au cours des prochains relevés. En outre, la vacation londonienne la plus importante revient à la session du soir « Impressionist & Modern Art » de Sotheby’s le 23 juin dernier : 33 millions de GBP (47 millions d’euros) (voir ArtMarketInsight du 22 juillet 2003).

La France, 3ème place du marché avec 10% du chiffre d’affaires mondial, conforte sa position par rapport aux autres concurrents puisque c’est actuellement l’un des seuls pays à avoir maintenu son produit de vente. Il est, sur les 12 derniers mois, exactement le même qu’un an auparavant : 223 millions d’euros. N’oublions pas qu’avant la réforme des ventes publiques l’Hexagone détenait moins de 7% du marché ! Grâce à l’ouverture de son marché, Paris brille de nouveau sur le devant de la scène. En tête des plus belles ventes françaises ces derniers mois, celle des tableaux modernes de la succession Breton a rapporté un peu plus de 23 millions d’euros à la société Calmels-Cohen (voir ArtMarketInsight du 18 avril 2003).

Au-delà des leaders, quelques places de ventes ont changé de position ces derniers mois. La Suisse, 6ème rang mondial en 2002 est désormais 11ème avec 0,8% de parts de marché. A l’inverse, l’Autriche a intégré le groupe des 10 meilleures places mondiales. L’Italie jouit du fléchissement du marché allemand pour prendre sa place, en 4ème position.