En Bref ! Positions Berlin – Calder chez Soulages – Vitalité des marchés régionaux

[08/09/2017]

Positions Berlin: quatrième édition du 13 au 17 septembre

Non seulement la foire Positions Berlin se maintient, mais elle s’amplifie avec 84 galeries cette année, soit 10 galeries de plus que lors de la précédente édition. Le premier salon international d’art de la rentrée ouvre sa quatrième édition du 14 au 17 septembre, avant la Frieze London (5-8 octobre 2017) et avant la Fiac (19-22 octobre). Son implantation est donc stratégique tant en terme de calendrier qu’en terme géographique, car Positions Berlin offre une véritable alternative par rapports aux autres foires européennes, en se concentrant sur les professionnels venus d’Europe du nord et d’Europe de l’Est. Parmi les 15 pays représentés sur le salon, la grande majorité des exposants sont bien évidemment issus d’Allemagne, mais d’autres professionnels viennent des Pays-Bas, d’Autriche, de Pologne, de Lituanie ou encore de Roumanie. Dans la rude compétition que se livrent les salons dans toute l’Europe, pour ne pas dire dans le monde, cette identité forte est un atout pour susciter la curiosité des collectionneurs. Les artistes représentés ne sont pas forcément ceux que l’on rencontre sur les autres salons européens, et de véritables découvertes sont possibles. De plus, Positions Berlin n’entend pas se fermer aux propositions internationales, au contraire, Le salon ouvre ses portes cette année à la Grèce (Kaplanon Galleries, Athènes), au Japon (Frantic Gallery, Tokyo), au Canada (Christopher Cutts Gallery, Toronto), à l’Espagne (Projekteria, Barcelone), ou encore à l’Italie (Vijiom Gallery, Ortisei).

L’Allemagne est aujourd’hui la cinquième place de marché mondiale pour la vente d’oeuvres d’art aux enchères (avec 2 % du produit des ventes d’oeuvres d’art dans le monde) et la sixième place de marché sur le strict secteur de l’art contemporain, après la France. Berlin, qui s’imposait dans les années 90′ comme le plus grand laboratoire créatif d’Europe, attirant les galeries et les artistes du monde entier, n’a certes plus la même aura que par le passé, mais elle se réinvente et les organisateurs de Positions Berlin participent pleinement à ce renouvellement.

Calder chez Soulages en Forgeron de géantes libellules

Jusqu’au 29 octobre 2017, c’est au travers d’œuvres rarement montrées que le musée Soulages de Rodez retrace la riche et innovante carrière de l’artiste américain, décédé en 1976.

L’exposition temporaire compte 103 œuvres allant de 1925 à 1974, mises à disposition par 18 prêteurs internationaux dont le Centre Pompidou, la Calder Foundation ou la galerie Maeght. Placée dans le jardin devant le musée, Spirale (1958), pièce monumentale prêtée par l’Unesco, trône comme une amorce à la scénographie orchestrée par Olivier Arnaudo. La mise en scène présente Mobiles et Stabiles sur deux îlots centraux tels des icebergs, des sculptures monumentales dont Les Trois Ailes (1963), un stabile habituellement exposé en plein air au Musée d’art moderne de Saint-Étienne mais aussi gouaches, dessins et portraits de Calder réalisés par de grands noms de la photographies, dont Ugo Mulas et André Kertesz. Au plafond, mis en mouvement par les souffleries, flottent les Mobiles, ces « géantes libellules » selon les mots d’André Masson qui donnent son titre à l’exposition. L’œuvre de l’artiste n’avait pas fait l’objet d’une exposition en France depuis 2009. Le Centre Pompidou avait présenté cette exposition consacrée aux premières années de sa création à Paris.

Premier au classement 2016 des artistes sculpteurs les mieux cotés au monde, Alexander Calder succède à Pablo Picasso dans les programmations estivales du musée Soulages. Un choix qui confirme l’ambition du musée ruthénois : proposer des expositions d’envergures internationales.

Records de vente et vitalité des marchés régionaux

“Portrait de Luis Mariano”, “Travailleurs des champs”, ou encore “Ravaudeuses et marchandes de poisson” sont quelques-unes des toiles de Ramiro Arrue, encore visibles jusqu’au 17 septembre 2017 au Casino Bellevue à Biarritz. Cette rétrospective rend hommage aussi bien au Pays Basque qu’à l’artiste, dont certaines œuvres sont présentées pour la première fois au public, comme les neuf panneaux de la vie quotidienne prêtés par la Fondation Telesforo de Monzon, à Bergara. D’autres proviennent du seul musée consacré à Arrue, la Villa les Camélias au Cap d’Ail. Né en 1892 à Abando, près de Bilbao, Ramiro Arrue est connu pour ses marins et ses joueurs de pelote basque. Installé à partir de 1917 à Saint-Jean-de-Luz qu’il ne quittera plus, il avait côtoyé dans sa jeunesse l’avant-garde parisienne de Paul Gauguin, Jean Cocteau et Amedeo Modigliani.

C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la vente d’arts basques de Côte Basque enchères le 5 août dernier. En vedette, 5 œuvres de Ramiro Arrue issues de l’ancienne collection Bouvet de Thèze. Le commissaire-priseur Nicolas Lelièvre a eu le plaisir d’adjuger « La Mère » pour une somme record de près de 235 000$, pulvérisant l’estimation entre 53 000$ et 94 000$. Un peu plus tôt dans l’année fin juin, la maison Briscadieu à Bordeaux martelait pour plus d’un million de dollars un superbe cheval en bronze de Giovanni Francesco Susini. Et mi-décembre 2016, un dessin préparatoire d’Andrea Del Sarto était adjugé à 3,3 millions de dollars à l’Hôtel des ventes de Pau sous le marteau de Patrice Carrère, de l’étude Carrère-Gestas, un record à la fois pour un dessin de l’artiste italien de la Renaissance et pour la salle paloise. Cela illustre assez le dynamisme des marchés régionaux. Les derniers résultats spectaculaires en région Aquitaine se retrouvent également dans d’autres provinces de France. Dans le Nord de la France, la vitalité du marché, notamment pour l’art contemporain, est en grande partie alimentée par la co-existence de foires, de galeries et ppar as moins de 23 études de ventes publiques. Didier Vesse, le directeur d’Art-Up, se félicitait par exemple que la foire ait entraîné depuis quelques années l’ouverture de huit galeries d’art à Lille.

Le haut du marché est certes tenu par les grandes maisons parisiennes ainsi que par Sotheby’s et Christie’s, il n’en reste pas moins que les places de marché régionales possèdent une vitalité propre et sont attentives à la demande de leurs collectionneurs locaux.