En bref : Melik Ohanian – Centre Pompidou – Georgia O’Keefe – Tate Modern – Tunga

[10/06/2016]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres. Melik Ohanian au Centre Pompidou – Georgia O’Keefe à la Tate – L’artiste Tunga nous a quitté

Melik Ohanian au Centre Pompidou
Le lauréat du prix Marcel Duchamp 2015, Melik OHANIAN, expose au Centre Pompidou avec le soutien de l’Adiaf, pour Under Shadows jusqu’au 15 août 2016. L’artiste d’origine arménienne confie avoir grandi avec une culture sans territoire, et son ouverture circule indéniablement dans ses œuvres. La notion de territoire s’articule toujours autour du temps, dimension au cœur de toutes ses œuvres, quelque soit leurs formes (installations, vidéos, photographies, objets, etc.). L’artiste explore le temps par le biais de la science, de la poésie, de la philosophie et livre, pour son exposition au Centre Pompidou, l’œuvre Modelling Poetry, inspirée d’une spéculation scientifique de la Nasa qui prévoit une collision de la Voie lactée avec la galaxie d’Andromède dans quatre milliards d’années. Si son travail bénéficie déjà d’un rayonnement international, pour avoir été exposé en France, au Royaume-Uni, en Arménie ou aux Etats-Unis, entre autres, son premier marché l’emporte encore sur le second, balbutiant en Europe depuis 2009 (seules quatre œuvres vendues aux enchères, entre 800 et 6 000 €). Un état de fait qui pourrait changer si la demande s’éveillait aux Etats-Unis, où il vit en partie.
L’édition du prix Marcel Duchamp en 2016 annonce une évolution majeure pour la visibilité des artistes nommés, avec un partenariat renforcé entre l’Adiaf et le Centre Pompidou. A la différence des quinze éditions précédentes du prix, une exposition collective des quatre nommés sera organisée (et non plus du seul lauréat comme c’était le cas jusqu’à aujourd’hui). Les nommés pour le Prix Marcel Duchamp 2016 sont Kader ATTIA (représenté par les galeries Continua, Nagel Draxler, Krinzinger et Lehmann Maupin), Yto BARRADA (galeries Galerie Polaris, Sfeir-Semler, Galerieofmarseille et la Pace), Ulla VON BRANDENBURG (Galerie Art: Concept, Pilar Corrias, Produzentengalerie)et Barthélémy TOGUO (Galerie Lelong, Paris). Ils seront exposés ensemble pendant trois mois au Centre Pompidou…

Georgia O’Keefe à la Tate
L’œuvre de Georgia O’KEEFFE est à l’honneur en Europe, en ce début 2016 : le musée de Grenoble présentait, jusqu’en février, une exposition monographique de l’artiste américaine, suivant le fil rouge de sa relation avec la photographie. Après cette première française, ce sera le tour de la première britannique, avec une rétrospective à la Tate Modern, à partir du 6 juillet. Le musée londonien marque ainsi en fanfare la réorganisation de ses galeries, après l’inauguration en juin de son extension sur les quais de la Tamise. C’est une chance exceptionnelle pour les visiteurs de savourer des pièces majeures de l’artiste, complètement absente des collections publiques anglaises. Les célèbres fleurs aux minutieux détails de Georgia O’Keefe seront bien sûr présentes, mais Tanya Barson, commissaire de l’exposition, met aussi en valeur ses recherches sur l’abstraction, la synesthésie et les paysages, qu’ils représentent la forêt des gratte-ciels new-yorkais ou les déserts arides du grand Ouest.
Plus d’une centaine d’œuvres seront exposées, dont la star, Jimson weed/White Flower No. 1, record d’enchère absolu pour une artiste femme, vendue à près de 45 m$ en 2014 lors d’une vente Sotheby’s à New York. Cet incroyable record, survenu alors que les meilleures œuvres de Georgia O’Keefe ne passaient pas les 6 m$ à l’époque, tient en grande partie au pedigree d’exception de Jimson weed/White Flower No. 1, installée un temps dans les appartement privé des Bush à la Maison Blanche ! Georgia O’Keefe est rare aux enchères, d’autant que le musée éponyme installé à Santa Fe au Nouveau-Mexique détient plus de la moitié de ses œuvres. Artiste américaine et véritable mythe dans son pays natal, Georgia O’Keefe est presque exclusivement collectionnée aux États-Unis. Les expositions inédites de l’année pourraient avoir un impact positif sur le développement futur d’un marché européen de l’artiste.

L’artiste Tunga nous a quitté
TUNGA, l’un des sculpteurs brésiliens les plus connus, nous a quitté lundi 6 juin 2016 des suites d’un cancer.
Né en 1952 à Palmarès, au Brésil, Antonio José de Barros Carvalho e Mello Mourao, dit Tunga, vivait et travaillait entre Rio de Janeiro et Paris, où il était représenté par la galerie Daniel Templon. Architecte de formation passionné d’alchimie, ses sculptures utilisent souvent le fer, le verre, les cristaux, mais pas seulement… Il est, dans ce travail, une prolifération des matériaux comme des sens, une transformation des forces vitales nourrie de références poétiques, littéraires, philosophiques, psychanalytiques et scientifiques, un univers d’un rare densité, reconnu par les grandes institutions de ce monde, puisque ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections publiques internationales dont celles du Museum of Modern Art de New York, du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid ou du Moderna Museet de Stockholm. Exposé dans le monde entier depuis les années 1970, notamment dans le cadre de la Biennale de Sao Paulo (1981,1987,1994 et 1998), de la Documenta X de Kassel en 1997, de la Biennale de Venise (1982, 1995 et 2001), de celle de Moscou en 2009, son œuvre est restée discrète sur le marché des enchères, avec une trentaine de sculptures mises à l’encan dans le monde ces 20 dernières années. C’est peu, avec une cote qui commençait d’emblée à 25 000 $ sur le second marché à la fin des années 90′, pour s’épanouir jusqu’à près de 150 000 $ en 2014, année d’un record absolu enregistré pour sa sculpture Palíndromo incesto vendue chez Christie’s, à New York.