En bref !

[25/03/2013]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres.

Après Hong Kong, Sao Paulo

La foire internationale d’Art de Sao Paulo, SP-Arte, débute le 3 avril 2013, le jour même de l’ouverture sur place de l’exposition de la galerie White Cube, The Gesture and the Sign (3 avril – 8 juin 2013).

La londonienne White Cube est sur tous les fronts. Elle cumule à la fois un stand sur la SP-Arte et une seconde exposition dans son nouvel espace de Sao Paulo, inauguré en décembre 2012 avec l’artiste britannique Tracey Emin (2 décembre 2012 – 23 février 2013).
Après s’être installées à Hong Kong pour certaines, les plus illustres galeries occidentales ont en effet cessé de lorgner sur le Brésil et prennent maintenant position sur place. Seront d’ailleurs présentes sur la SP-Arte des galeries aussi prestigieuses que Continua (San Gimignano, Pékin, Le Moulin), Art Concept (Paris), Yvon Lambert (Paris), David Zwirner (Zurich, Londres, New York), Thaddaeus Ropac (Vienne, Paris), Lisson (Londres) et Larry Gagosian (12 galeries dans le monde). Depuis son succès inattendu lors de la précédente foire Art Rio (septembre 2012), ce dernier pense très sérieusement à l’ouverture d’une treizième galerie à Sao Paulo.
La percée des galeries occidentales les plus puissantes à Sao Paulo est aussi un atout pour les artistes de la scène contemporaine brésilienne : Jay Joplin, directeur de la White Cube, envisage d’ailleurs d’en exposer certains à Londres. Une ouverture à l’Occident qui accentuera sans doute la vitalité de ce marché, où certains artistes contemporains commencent à atteindre des enchères millionnaires en salles de ventes, à l’instar de Beatriz Milhazes (record d’enchère en novembre 2012 avec Meu Limäo, 1,8 m$ soit 1,4 m€ chez Sotheby’s).

Qui était Ganesh Pyne ?

Né à Calcutta en 1937 et décédé le 12 mars 2013, Ganesh Pyne était un grand artiste en Inde, connu pour son surréalisme poétique emprunt de folklore bengali et de mythologie locale. Son univers fantaisiste, sombre et mystique, son passage par les dessins animés pour Walt Disney (un exercice libérateur), son influence sur les artistes contemporains indiens, ont été loué par de nombreuses récompenses et expositions dans le monde, en passant par la France, l’Angleterre, l’Allemagne et les Etats-Unis.
Préférant la solitude aux bains de foule, la confidentialité aux feux de la rampe, Ganesh Pyne n’appréciait pas le jeu des enchères et refusait que ses œuvres passent en salles de ventes. Ses collectionneurs étant disséminés dans le monde entier, on trouve néanmoins des pièces mises à l’encan à Dubaï, New York , Londres, Hong Kong, et bien sûr a Calcutta et New Delhi. Son enchère record culmine à 170 000 $ avec The Wings, une toile cédée à Dubaï en 2006 (Christie’s, 24 mai 2006) et, malgré sa longue carrière, l’artiste affiche seulement trois autres enchères supérieures à 100 000 $. Sa volonté d’indépendance face au monde des enchères aura permis à sa cote de rester saine face à la spéculation qui fit rage sur le marché de l’art contemporain indien au début du millénaire. Ainsi, on trouve quelques œuvres en salles pour moins de 10 000 $, à l’instar de cette étrange femme à tête de mort, guidant une petite fille à travers l’obscurité, qui partait pour 6 000 $ le 12 décembre 2012 chez Christie’s New York (Untitled, 1961).

Art Dubaï

Le petit monde de l’art se recompose à Dubaï le temps de la septième édition du salon d’art contemporain Art Dubaï (du 20 au 23 mars 2013) où sont présentes des galeries venues de Turquie, Londres, New York, Madrid, Singapour, Milan, Berlin, Paris, Bruxelles, Jakarta, New Delhi, Hong Kong… La diversité est le crédo de cette foire qui annonce 75 galeries en provenance de 32 pays, venues présenter quelque 500 artistes.

Art Dubaï veut s’imposer comme la principale foire de la région MENASA (Moyen-Orient / Afrique du nord / Asie Sud Pacifique) mais elle souhaite ne pas être une simple foire commerciale. C’est à cette fin qu’elle développe de nombreux projets annexes dont une nuit de performances, une galerie mobile, une résidence pour artistes (projet AiR), divers expositions et projets spéciaux visant à stimuler la fibre artistique de Dubaï durant la « Art week ».
Certes, Art Dubaï attire des galeries puissantes et présente donc des signatures incontournables de l’art contemporain (dont Hiroshi Sugimoto, Mona Hatoum, Bertrand Lavier, Yayoi Kusama, etc.), mais elle est aussi là pour ouvrir le champ des possibles et des connaissances, d’où un pavillon dédié cette année à l’art contemporain africain. Le pari d’une sélection d’artistes africains, continent si vaste et diversifié, n’est pas simple à prendre : des artistes camerounais, nigérians, maliens, sénégalais et autres ont été sélectionnés pour leur force, à défaut de l’avoir été pour leur notoriété (sauf exceptions), le marché africain étant quasi inexistant faute d’infrastructures adéquates sur place.
Ainsi des artistes comme Karo Akpokiere ou Charles Okereke, méconnus en Occident et étrangés au marché des enchères, sont à découvrir et à suivre dans les prochaines années. Les artistes africains sont particulièrement abordables à l’heure actuelle et même un vétéran de l’art comme Ablade Glover (78 ans) n’a pas passé le seuil des 10 000 $ aux enchères tant ce marché est balbutiant.