Cy Twombly, l’incontournable

[16/08/2016]

Cy Twombly, l’incontournable

Une grande exposition Cy TWOMBLY se prépare en France. Elle se tiendra du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017 au Centre Pompidou à Paris, autour d’une sélection de 140 œuvres.C’est l’un des évènements culturels majeurs de la rentrée. C’est aussi, pour Artprice, l’occasion de revenir sur l’une des œuvres les plus appréciées au monde.

 

La construction d’une renommée mondiale

A l’époque de sa première exposition personnelle en 1951, qui eut lieu à La Kootz Gallery de New-York, le travail de Twombly est encore influencé par Franz KLINE et Robert MOTHERWELL. Dix ans plus tard, son langage s’est développé et son œuvre s’est affirmée en marge des courants dominants. L’artiste expose à la Biennale de Venise en 1964, à l’âge de 36 ans. La carrière est en marche… elle prend en autre tournant essentiel à la fin des années 1980 et au début des années 1990 avec deux importantes rétrospectives : l’une au MNAM de Paris (1988), l’autre au MoMA de New York (1994). Puis arrive la consécration en 2001, lorsqu’il obtient le Lion d’or de la Biennale de Venise. Cette récompense n’eut pas d’effet immédiat sur sa cote en salle des ventes. L’intérêt s’est manifesté trois ans plus tard, en même temps que l’exposition itinérante CY Twombly, 50 années de dessins (2004, Saint-Pétersbourg, Pinakothek de Munich, Centre Georges Pompidou de Paris, Serpentine Gallery de Londres). Cette rétrospective venait alors honorer la carrière d’un artiste âgé de 76 ans, dont la renommée mondiale était déjà bien ancrée.

 

Une cote flamboyante

Depuis cette exposition de 2004, la cote de Twombly a grimpé de +479% et ses œuvres sont devenues incontournables dans toute grande vente de prestige qui se respecte. La spirale ascendante des prix a véritablement commencé après le décès de l’artiste, advenu en 2011. Depuis, les envolées sont devenues impressionnantes, de même que les plus-values possibles en cas de revente, parfois de l’ordre de plusieurs millions par an.
Au pic de l’envolée de prix, un record mondial de 69,6 m$ est advenu le 12 novembre 2014 chez Christie’s à New York. Ce sommet de 69,6 m$, emporté pour une œuvre sans titre de 1970, constitue la 31ème meilleure adjudication de toute l’histoire des enchères, rien de moins. Avec ce coup de marteau, Twombly a battu les records d’enchères d’artistes majeurs de la modernité, tels que Edouard Manet ou Paul Cézanne… L’objet du record est une toile issue de la série de peintures Blackboard. restée dans la même collection privée pendant 40 ans. Par ailleurs, ce sommet a enterré de 42,8 m$ le précédent record de l’artiste. Le différentiel entre ces deux résultats est lui même impressionnant. Il se mesure à l’aune du produit des ventes annuel d’un pays tel que la Belgique – 42,3 m$ de résultat en 2015 – 16ème place de marché mondiale pour la vente d’oeuvres d’art aux enchères.

 

Septième artiste le plus coté de la planète

En 2015, une autre œuvre de la série de la série Blackboard s’est hissée plus haut encore : Untitled (New York City) (1968) a établi un nouveau record mondial à 70,5m$, chez Sotheby’s le 11 novembre 2015. Cette œuvre a couté quelques millions de plus qu’un rarissime de la Période Bleue de Picasso, “La Gommeuse”(1901), vendue 67,5m$ une semaine auparavant chez Sotheby’s (le 5 novembre 2015).
A l’issue de l’année 2015, la vente de 75 œuvres de Twombly a généré plus de 223 m$, hissant cette signature en septième position des artistes les plus performants du monde aux enchères, après Picasso, Warhol, Monet, Modigliani, Giacometti et Bacon. Nouveau pilier des ventes de prestige occidentales, Twombly a notamment opéré un formidable rattrapage de cote vis-à-vis des autres artistes américains d’après-guerre, dont Pollock.

 

20% des recettes d’une vente de prestige

Cette année comme l’année dernière, Twombly apparait comme le maillon fort de la réussite des grandes ventes d’art d’après-guerre et contemporain. Déjà, le 10 février 2015, la vente de trois de ses œuvres générait 17,8m$, près de 10% du produit la vente Sotheby’s ce soir là. Le lendemain, trois autres œuvres rapportaient 37,5m$ à Christie’s, soit plus de 20% du chiffres d’affaires de cette autre vente de prestige.
Suite à ces résultats vertigineux, les sociétés de ventes ont misé gros pour la promotion des œuvres de Twombly en 2016. Sotheby’s n’a pas hésité a faire appel au réalisateur John Waters, pour dédier à l’artiste un petit film, mis en ligne sur le site Internet de la société de ventes. Le résultat fut probant : Sotheby’s vendait encore deux œuvres majeures de Twombly le 11 mai 2016, pour près de 52 m$. Là encore, le chiffre d’affaires de la soirée a reposé en grande partie sur lui, à hauteur de 21%.

 

Acheter et vendre

Les Etats-Unis tiennent fermement le marché de Twombly, en générant 73,5% de son produit de ventes (entre 2014 et 2016), Cependant, l’amateur européen trouvera au Royaume-Uni (29% des lots vendus), en Allemagne (11,5%), en France (environ 4%) et en Italie (4,7%) un large éventail d’œuvres aux enchères.
S’il s’échange une dizaine de toiles par an de l’artiste, les amateurs peuvent trouver en salles des ventes de nombreux dessins et aquarelles sur papier, dont certains sont accessibles pour moins de 15 000 $. Par ailleurs, une soixantaine d’estampes sont passées aux enchères sur les 12 derniers mois, depuis des sérigraphies accessibles pour quelques centaines de dollars, jusqu’à de rares monotypes s’arrachant plus de 100 000 $.