Alex Katz : dernière chance !

[17/02/2023]

Une exposition d’Alex Katz est en cours au musée Guggenheim de New York : il ne reste que trois jours pour découvrir cette rétrospective majeure qui s’achève le 20 février et qui a profondément accéléré le marché des enchères du grand artiste nonagénaire.

 

Rassemblement

L’exposition Alex Katz: Gathering (Rassemblement) occupe la rotonde du musée Guggenheim conçue par Frank Lloyd Wright et une galerie adjacente, tout cet espace étant nécessaire pour accueillir une rétrospective couvrant huit décennies de production, dont les 154 oeuvre présentées englobent des peintures, des croquis, des collages, des estampes, des œuvres « découpées », depuis les premières créations des années 1940 jusqu’aux paysages immersifs et expressifs des dernières années.

 

Qui est Alex Katz ?

Né en 1927 d’émigrés russes à Brooklyn, Alex KATZ a grandi à St. Albans, dans le  Queens. Sa mère était une lectrice passionnée de poésie et son père, un féru de théâtre. C’est avec lui qu’il commence à dessiner dans ses jeunes années. Plus tard, lorsqu’il émerge en tant qu’artiste dans les années 1950, l’Expressionnisme abstrait domine la scène artistique américaine. Le langage de Katz va pourtant se construire loin de l’abstraction puisqu’il forge une peinture figurative, une galerie de portraits réalistes traités par masses colorées lisses préfigurant le Pop Art. Son souhait était de trouver une façon contemporaine de peindre de manière figurative, ouverte à l’esthétique lisse des films, des panneaux publicitaires et des images glacées des magazines.

Qu’ils représentent des individus ou des groupes sociaux, les portraits de Katz documentent une communauté de poètes, d’artistes, de danseurs, de musiciens et de critiques qui ont animé l’avant-garde américaine depuis le milieu du siècle dernier, notamment Frank O’Hara, Robert Rauschenberg, Paul Taylor, Joe Brainard, John Ashbery, Meredith Monk, Allen Ginsberg, Mariko Mori, Bill T. Jones et Joan Jonas. 

 

Alex Katz : évolution de son indice des prix aux enchères (copyright Artprice.com)

 

Combien ses œuvres valent-elles?

Katz est un solitaire. Il n’a pas côtoyé la foule de la galerie Castelli dans les années 60’ à 80’, comme l’ont fait Jasper Johns ou Andy Warhol. Sa cote s’en trouve tout autant éloignée et, surtout, il lui a fallu beaucoup plus de temps pour atteindre des prix conséquents. En effet, aux enchères, l’artiste obtient ses premières adjudications millionnaires seulement à partir de 2019, soit à l’âge de 92 ans. Son record date de la même année 2019 avec le portrait d’une femme sous un parapluie bleu – Blue Umbrella I (1972) – cédé pour 4,1m$ chez Phillips à Londres. 

Si le record n’a pas été renouvelé depuis, on constate que l’exposition du Guggenheim agite considérablement son marché aux enchères, car trois nouvelles adjudications millionnaires (sur onze au total) ont récompensé des œuvres de Katz depuis l’ouverture de cette rétrospective. Ce n’est pas tout : les transactions se sont multipliées, atteignant un record absolu de 266 œuvres vendues au cours de l’année 2022. L’effet Guggenheim vaut à Katz la meilleure année dans l’histoire de ses enchères avec plus de 20 millions de transactions cumulées l’an dernier, ce qui lui permet de se classer parmi les 100 artistes les plus performants du monde, pour la toute première fois.

 

Alex Katz : évolution de son produit de ventes aux enchères (copyright Artprice.com)