En bref : Art Paris – Francis Bacon – Bill Viola

[21/02/2014]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : Art Paris – Francis Bacon – Bill Viola

Art Paris et la Chine

Après la scène russe mise à l’honneur en 2013, Art Paris explore cette année l’Est du planisphère (Europe centrale, Moyen Orient, Asie) et puisque 2014 est l’année du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques France-Chine, dix des 140 galeries internationales sélectionnées viennent de Pékin, Shanghai et Hong Kong pour proposer 90 artistes de la scène chinoise moderne et contemporaine. Outre l’aspect commémoratif, l’enjeu est important car la scène chinoise est l’une des plus dynamiques en terme de création et que la Chine s’affirme, pour la 4ème année consécutive, comme la capitale mondiale du marché de l’art en terme de recettes annuelles. En effet, le résultat des ventes d’oeuvres d’art en Chine affichent une nouvelle croissance de +21 % sur l’année 2013 avec 4,1 Mrd$.
Paris vivra donc au diapason de la scène artistique chinoise du 27 au 30 mars 2014 sous la nef du Grand Palais, mais aussi avec d’autres expositions en résonance : le thème de la Chine est évoqué au Musée des arts décoratifs (exposition De la Chine aux Arts Décoratifs), au Centre Pompidou avec un nouvel accrochage intitulé Modernités Plurielles et au Centquatre-Paris avec l’installation de Prune Nourry, Terracotta Daughters, une oeuvre monumentale composée de 116 Terracotta Daughters, grandeur nature, sur la sélection du sexe en Chine.

La toile la plus chère de Francis Bacon

Il y a trois mois, le britannique Francis BACON devenait l’auteur de l’oeuvre la plus chère jamais vendue en salle de vente avec une enchère gagnante à 127 m$ (Three Studies of Lucian Freud, Christie’s New York le 12 novembre 2013). Cette pièce majeure était composée de trois huiles sur toile, mesurant chacune 198 x 147,5 cm. Une toile unique de même dimensions était proposée à Londres le 13 février 2014, un portrait de George Dyer, dont l’estimation n’était pas rendue publique par la société de ventes Christie’s, en charge de sa dispersion. L’oeuvre s’est finalement vendue l’équivalent de 62 m$ au marteau, soit 20 m$ de plus que le prix ramené au panneau du triptyque record, 15 millions de plus que le précédent sommet pour une toile unique (Study from Innocent X) et surtout… 56 m$ de plus que qu’en 2000 où elle se vendait déjà chez Christie’s New York !

Record pour une œuvre unique et record d’enchère en Europe pour Christie’s, le portrait de George Dyer, amant et muse de Bacon se paye au prix fort. Les prix de l’artiste ne cessent de grimper et son indice global est en hausse de 235 % sur la décennie. La cote étant au plus haut, les propriétaires sont tentés de revendre cette année, si bien que trois toiles ont déjà été vendues contre sept sur l’ensemble de l’année 2013. Parmi elles, un paysage ancien réalisé vers 1943 a doublé son estimation (adjugée 390 000 £, 13 février, Sotheby’s), preuve que la signature s’arrache y compris pour des oeuvres de jeunesse.

Bill Viola et Paris

C’est la première fois qu’une exposition monographique aussi dense est consacrée à Bill VIOLA en France : un large corpus de son oeuvre, allant du milieu des années 70 à aujourd’hui et mêlant tableaux en mouvement et installations, est présenté aux Galeries nationales du Grand Palais du 5 mars au 21 juillet 2014. Chantre de l’art vidéo contemporain, Viola explore les thèmes fondamentaux du passage, de la vie et de la mort au sein de vidéos qui s’affirment comme de véritables traversées émotionnelles. Le performeur américain travaille depuis 40 ans les thèmes universels au moyen de la vidéo dont le marché est surtout implanté à Londres et New York. C’est là qu’il signe ses meilleures enchères, qu’il a passé à 21 reprises le cap des 100 000 $, dont deux fois celui des 500 000 $ (notamment avec l’installation Eternal Return cédée l’équivalent de 613 000 $, Phillips de Pury & Company Londres le 14 octobre2006). La scène parisienne s’éveillerait-elle à cette forme de création ? Plusieurs signes positifs le laisse à penser, dont une adjudication à six chiffres pour Bill Viola en 2009 (Anika (Study for Ocean without a Shore), 10 000 euros, plus de 142 000 $ le 17 mars 2009 chez Christie’s) et la première grande vente d’art vidéo jamais organisée en France, organisée par Vincent Wapler le 29 janvier 2014.