Cinq toiles de De Staël en février

[04/02/2014]

 

Les ventes d’après-guerre et contemporain de Londres sont attendues chez Sotheby’s le 12 février et chez Christie’s le 13 février. Parmi les grandes signatures, quatre toiles de Nicolas DE STAËL sont offertes sur ces deux jours, dont trois sont des travaux tardifs des années 1953-55, les plus recherchés et les plus chers.

Nicolas de Stael a réalisé plus de 1 000 toiles en 15 ans. Aujourd’hui, celles réalisées à partir de 1953 sont les plus prisées aux enchères. Ce n’est que récemment, en 2012, qu’une oeuvre antérieure aux années 50 passa le seuil du million d’euros (Composition, 1947, vendue 1,3 m€, soit 1,6 m$ le 29 mai 2012 chez Sotheby’s Paris). Aujourd’hui, l’artiste compte 35 adjudications millionnaires en dollars à son palmarès, frappées essentiellement à Paris (15 résultats parisiens et un versaillais), et dans une moindre mesure à Londres et à New York.

La meilleure enchère 2013 fut notamment signée à Paris (où se jouent plus de 40 % des recettes mondiales de l’artiste) pour Nu Debout, une composition toute verticale (1,56 mètre de hauteur et 89 cm de large) de 1953 adjugée 4 m€, soit 5,2 m$, le 3 juin 2013, qui constitue le 3ème meilleur prix pour une oeuvre de l’artiste aux enchères. Réalisée à une période charnière tant sur le plan artistique où l’artiste opère un retour à la figuration après sa série des Footballers, que sur son rayonnement international, le Nu Debout sort de l’atelier alors que De Staël prépare sa première exposition personnelle aux Etats-Unis (Knoedler Gallery, New York). Bien qu’il ait reçu un bon accueil à l’époque et qu’une toile abstraite de 1947 fasse partie des collections du MoMA, son marché n’est pas très réactif aux Etats-Unis aujourd’hui malgré l’immense notoriété de l’artiste. Tout se joue entre Londres et Paris. La place de marché anglaise draine le plus grand nombre de chef-d’oeuvres (ce qui lui permet de générer la moitié des recettes avec 26 % des lots seulement), tandis que la française est a priori le centre névralgique de l’offre. Ce résultat de 4 m€ a conforté l’aura de Paris, qui détient face à Londres le record mondial de l’artiste depuis l’adjudication en 2011 d’un autre nu, couché cette fois, à hauteur de 6,098 m€, soit 8,17 m$ (Nu couché, (Nu), 1953/54). Bien moins coté que ses homologues anglais ou américains, De Staël demeure discret en salle malgré l’explosion de sa cote sur la décennie (près de 300 % de hausse). Il faut dire que les collectionneurs européens sont nombreux, les français et les anglais bien sûr, mais aussi les allemands et les suisses.

Les deux toiles proposées chez Sotheby’s le 12 février 2014 sont une Composition de 1949 affichée entre 350 000 et 450 000 £ et Paysage à Agrigente (60 x 81 cm), toile payée 1,3 m$ en 2005 (environ 1,5 m$ frais inclus, le 10 février 2005 chez Sotheby’s Londres) et attendue entre 1,6 et 2,5 m$ aujourd’hui.
Le lendemain, Christie’s offre Selinunte, chef d’oeuvre de 1953 (54 x 72,5cm.) à l’excellente provenance (toile acquise en 1985 à la galerie Denise Cadé et jamais revendue depuis. Estimation 1-1,5 m£ soit 1,6-2,5 m$). et une composition plus petite de la même année (Composition-paysage (Le Castelet), 33,2 x 24 cm) attendue à plus de 500 000 $ (estimation 300 000-400 000 £). L’oeuvre fait partie d’une collection américaine depuis 1964.