Bilan du marché de l’art

[25/08/2009]

 

Après cinq trimestres de baisses consécutives, le marché de l’art renoue enfin avec des valeurs positives. L’indice des prix de l’art (Art Price Global Index) progresse de 4.97% au second trimestre 2009 après une baisse de plus de 30% depuis le début de l’année 2008. La reprise graduelle de l’économie en 2009 (croissance économique timorée en Allemagne et en France) a boosté le moral des acteurs du marché de l’art et fait progresser l’AMCI de 20 points de confiance sur le premier trimestre.

Alors que les effets de la crise financière faisaient grimper les taux d’invendus à 45% à l’automne 2008, les auctioneers ajustaient leur offre en proposant moins de lots, des fourchettes d’estimations révisées à la baisse et en mettant un terme aux prix garantis (sans les interdire pour autant dès lors qu’il s’agit d’œuvres réellement exceptionnelles). Cette stratégie s’est avérée payante sur le premier semestre 2009, puisque le taux d’invendus tombait à 40%. Pendant l’automne 2008, seulement 44% des lots adjugés dépassaient leurs estimations basses, mais la révision des fourchettes d’estimation a porté ce ratio à 49% sur les ventes d’art enregistrées depuis le début de l’année 2009.

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En révisant leurs prétentions à la baisse, les maisons de ventes ont soutenu un marché d’œuvres plus abordables : 79% des lots partaient pour moins de 5 000 € au premier semestre 2009, contre 73% sur l’année 2008.
Les médiums les plus touchés par la baisse des prix sont la peinture et les multiples. Ils accusaient déjà des baisses respectives de 31% et 41% en 2008 et se sont encore dévalorisés de 4% et 5% sur le dernier trimestre 2009, renouant ainsi avec des niveaux de prix comparables à ceux de 2004.
Les prix continuent à se réajuster pour l’art d’après guerre et l’art contemporain, accusant des baisses respectives de 9% et 4% sur le dernier trimestre 2009. Les deux secteurs les plus spéculatifs du marché de l’art entre 2005 et 2008 sont les plus affectés et les œuvres contemporaines achetées au prix fort il y a un an ou deux, ne sont pas prêtes à affronter les salles de ventes aujourd’hui.

La place de marché new-yorkaise, très affectée après une chute des prix de l’art de 27% en 2008 (soit une baisse moyenne de 7.75% par trimestre du 1er janvier 2008 au 1er janvier 2009), affiche une croissance de 10% du prix des œuvres d’art échangées sur le dernier trimestre 2009.
Les bonnes performances trimestrielles enregistrées sont en partie le résultat des nouvelles stratégies mises en place par les maisons de ventes. Il faut encore attendre, notamment les ventes d’automne 2009, afin de trancher pour un sursaut du marché de l’art ou une reprise confirmée.
La crise du marché de l’art dans les années 90 était structurellement très différente de celle-ci. Elle avait néanmoins connu des soubresauts de croissance chaque année… Il faut rappeler qu’en 2 ans, lors du précédent krach en 1990-1992, les prix avaient chuté de -44% et qu’il fallut attendre 1995 pour constater un retour à une croissance soutenue par trois trimestres consécutifs de hausse des prix.