En bref : Sculpture – Records – Musées – New York – Giacometti en Chine

[12/05/2016]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : La sculpture bat des records – La crise des musées à New York – Première exposition Giacometti en Chine

La sculpture bat des records
Le début du mois de mai 2016 apporte un grand renouveau dans le palmarès des sculptures les plus cotées du monde. Tout d’abord, dimanche 8 mai chez Christie’s à New York, l’oeuvre Him (Lui) de Maurizio Cattelan s’est envolée pour plus de 17 m$, signant un record mondial pour l’artiste italien de 55 ans. Him est l’une de ses œuvres les plus subversives. Elle représente Hitler agenouillé en prière, à l’échelle d’un enfant de sept ans. Le précédent record pour Cattelan aux enchères était de 7,9 m$ pour une installation présentant un autoportrait où la tête de l’artiste fait irruption depuis un trou dans le plancher (Untitled, Sotheby’s, New York, 12 mai 2010). Alors que Maurizio Cattelan affichait un indice de prix en chute de -96% depuis l’annonce officielle de l’arrêt de sa carrière d’artiste (2012), ce nouveau record relance la confiance de son marché. Le lendemain de cette vente, une œuvre bien plus classique offrait à Sotheby’s une réussite éclatante : un marbre de L’Éternel Printemps d’Auguste Rodin se vendait près de 20,4 m$ alors que les estimations initiales le donnait entre 8 et 12 millions de dollars. Avant ce coup de marteau, Rodin culminait à 18,9 m$ avec sa sculpture en bronze Eve, grand modèle-version sans rocher (Christie’s New York, le 6 mai 2008).
Désormais, 3 m$ sépare deux époques, celle de l’extraordinaire baiser en marbre d’Auguste RODIN et celle de l’incarnation grinçante du mal par Maurizio CATTELAN. L’art contemporain est aujourd’hui aussi valorisé que les grandes œuvres historiques. Peu d’autres sculptures sont susceptibles d’atteindre de tels prix aujourd’hui, si ce n’est sous les signatures d’Alberto Giacometti, Paul Gauguin, Edgar Degas, Miro et Picasso pour les modernes, de Louise Bourgeois et de Jeff Koons pour les contemporains.

La crise des musées à New York
New York a beau être la capitale du marché de l’art mondial, les stratégies pour le demeurer doivent être redéfinies. Quelques semaines après les plans de départ volontaires annoncés par la société de ventes américaine Sotheby’s, les grands musées sont atteints. Face à l’ampleur des frais de fonctionnement, les grands musées new-yorkais souffrent, malgré des apports financiers privés conséquents, et malgré la possibilité qu’ils ont de revendre des œuvres issues de leurs collections permanentes, contrairement au principe d’inaliénabilité des collections publiques qui frappe les musées français. Ainsi, peu après une annonce du Metropolitan Museum of Art (MET) mi-avril admettant un déficit d’exploitation de 10 millions de dollars, un plan de restructuration et la suppression de dizaines d’emplois, c’est au tour du Museum of Modern Art (MoMA) de mettre en en place un plan de départs volontaires à cause de lourdes difficultés économiques, et ce malgréla récente donation de 100 m$ faite au MoMA par le producteur David Geffen en avril dernier…

Première exposition Giacometti en Chine
Alberto GIACOMETTI est certes un monstre sacré de l’art moderne et le 5ème artiste le plus coté de la planète (suite aux résultats de ventes annuels en 2015), son rayonnement est moins évident en Asie qu’en Occident. S’il paraît étonnant que l’exposition en cours de 250 œuvres de Giacometti soit la première menée en Chine… c’est pourtant vrai. Le public chinois, qui ne connaissait d’ailleurs pas Picasso il y a 10 ans, n’avait pas encore eut l’opportunité de découvrir l’ampleur des grands marcheurs solitaires de Giacometti que l’on croise dans tout grand musée occidental qui se respecte. La rétrospective actuelle au Yuz Museum de Shanghai (jusqu’au 31 juillet 2016) permet au public chinois de découvrir toutes les périodes de création de Giacometti, sur une surface d’exposition majestueuse de 3 000 m2.
La prochaine étape pourrait-être l’émergence de l’artiste sur le marché chinois dont il est absolument absent.