Art Paris Art Fair : 17e édition

[10/03/2015]

 

Deux grandes expositions internationales ouvrent la scène parisienne à l’art contemporain chaque année (souvent accompagnées de plusieurs expositions satellites) : il s’agit de la FIAC, organisée chaque mois d’octobre, et d’Art Paris Art Fair, qui se tient en mars. La seconde s’ouvre du 26 au 29 mars 2015 au Grand Palais et celle-ci se démarque de sa grande sœur automnale en défrichant la scène asiatique. L’édition 2014 avait mis la Chine à l’honneur. Cette année, le commissaire général Guillaume Piens propose un focus sur Singapour et sur l’Asie du Sud-Est. Le travail d’ouverture, opéré depuis deux ans auprès de nouvelles scènes artistiques à l’Est, offre de plus en plus de poids à l’identité de cette foire internationale. Cette géographie de l’art choisie passe par une vingtaine de pays, si bien que la moitié des galeries sélectionnées sont étrangères et que beaucoup participent pour la première fois au salon.

Singapour et l’Asie du Sud-Est : invités d’honneur de l’édition 2015

Singapour devient une plateforme incontournable pour le marché de l’art contemporain. Forte de sa position stratégique au carrefour de la Chine, de l’Inde, de l’Asie du Sud-Est et de l’Australie, elle cumule plusieurs avantages (appuis gouvernementaux pour l’art, port franc) pour le développement du commerce de l’art et attire galeristes et artistes (avec les nouveaux pôles artistiques de Gillman Barracks, le Centre for Contemporary Art, le Yellow River Arts Center). Singapour est aujourd’hui la 18ème place de marché mondiale derrière le Canada (29,6 millions de dollars de ventes d’oeuvres d’art courant 2014). C’est une zone stratégique, dont il convient de faire découvrir les avancées dans le reste du monde. Ce travail pour la Art Paris Art Fair a été confié à Iola Lenzi, commissaire d’expositions et chercheuse spécialiste de la scène Sud-Asiatique, auteure de l’exposition « The Roving Eye : Contemporary Art from Southeast Asia » (présentée à la Fondation ARTER, Istanbul, Septembre 2014 – Janvier 2015). Une plateforme est ainsi consacrée aux galeries singapouriennes (une douzaine) dont Art Seasons Gallery, Chan Hampe Galleries, Element Art Space, Veo Workshop, iPreciation ou Sundaram Tagore Gallery.

Ces galeries présentent une sélection d’artistes encore méconnus de l’Asie du Sud-Est, en provenance du Cambodge, de Birmanie, de Malaisie, d’Indonésie, de Singapour, des Philippines, du Vietnam et de la Thaïlande. Un programme de conférences et de vidéos complète cette invitation de la scène de l’Asie du Sud-Est en plein essor actuellement.

Cette démarche prospective, qui constitue une bonne partie de l’ADN de la foire, est encore remarquable via la multiplication des solos shows : pas moins de 30 artistes bénéficient de focus disséminés au sein de la foire. Ces solo show traversent l’art et de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIème, avec certains artistes très ancrés dans l’histoire de l’art comme Ivan MESSAC (Galerie Baudoin Lebon), Gérard FROMANGER (Galerie Caroline Smulders) où Sam SZAFRAN (Galerie Claude Bernard) et avec d’autres artistes émergents, à l’instar de (Krampf Gallery) et de Léa Bénétou (Galerie Des Petits Carreaux).

Art Paris Art Fair réitère par ailleurs la projection d’oeuvres mouvantes sur la façade extérieure du Grand Palais (tous les soirs pendant la durée de la foire de 18 heures à minuit), avec trois créations numériques : celle de Mounir FATMI intitulée Les Temps Modernes – Une Histoire de la Machine, (présentée par la Galerie Analix Forever), le travail du collectif japonais TEAMLAB (collectif de 350 créateurs) qui va transformer la façade en cascade numérique (présenté par la Galerie Bogéna), et enfin les illusions d’optique de Dominic HARRIS & Cinimod Studio (A Concentric Study, 2015 présenté par la Galerie Sarah Myerscough), pour la promotion d’un art vivant, dehors comme dedans.