En bref : Le Centre Pompidou sur la Costa del Sol – Olafur Eliasson chez Vuitton – Un mois de février surréaliste

[23/01/2015]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : Le Centre Pompidou sur la Costa del Sol – Olafur Eliasson chez Vuitton – Un mois de février surréaliste

Le Centre Pompidou sur la Costa del Sol

Beaubourg en Espagne ? Nous y sommes presque : le lancement d’un Centre Pompidou provisoire est prévu pour mars 2015 dans la cité andalouse de Malaga, au sein d’un espace de 6 300 m2, pendant cinq ans. Au menu, le Centre Pompidou propose « une traversée de l’art des XXe et XXIe siècles», avec 90 œuvres signées Bacon, Chirico, Giacometti, Léger, Calder, Magritte, Baselitz, Tapiès ou Tinguely, des accrochages de longue durée et des manifestations ponctuelles, spectacles, films ou conférences orchestrés par Beaubourg. Alain Seban, président du Centre Pompidou, développe depuis quelques années sa politique de « collections hors les murs » liée a l’idée de mini-musée itinérant lancé en 2011 par Frédéric Mitterand. Alain Seban explique que « l’enjeu est de parvenir à mieux montrer une collection de 100 000 oeuvres, dont nous ne pouvons accrocher que 2 000 (d’entre elles) – 2% donc ! – à Beaubourg. Or, nous ne pouvons multiplier les centres permanents comme Metz ». Le Centre Pompidou-Metz fut, en France, la première décentralisation d’un établissement public culturel national en partenariat avec une collectivité territoriale. Les meilleures collections d’art moderne et contemporain françaises sortent de plus en plus de leurs réserves et commencent à investir les pays limithrophes. Espérons que cet esprit d’ouverture perdure et se diversifie.

Olafur Eliasson chez Vuitton

Depuis le mois de décembre, la Fondation Louis-Vuitton fraichement inaugurée, fait la part belle a l’artiste Danois Olafur ELIASSON, avec l’exposition Contact, jusqu’au 23 février 2015.
L’artiste est un créateur d’espaces, de sensations, et un explorateur des « relations qui unissent les perceptions du moi, de l’espace et de l’univers ». Né en 1967 à Copenhague, il grandit en Islande, théâtre de phénomènes naturels sauvages et grandioses, aux plages de sable noir, aux geysers et aux nombreuses chutes d’eau, aux volcans en activité, aux manifestations naturelles extraordinaires que sont les aurores boréales. L’artiste est imprégné de cette nature, qu’il recrée dans les musées ou ailleurs afin d’éveiller les consciences : il a, par exemple, reconstitué une aurore boréale à la Tate Modern de Londres, exposé un arc-en-ciel sur le toit du musée d’art contemporain d’Aarhus (Danemark, Your Rainbow Panorama), recréé des cascades d’eau gigantesques en plein Manhattan.

L’art d’Olafur Eliasson est, vous l’aurez compris, un art de l’expérience et de l’empathie, que l’on éprouve plus que l’on consomme. Néanmoins, l’artiste est aussi présent sur le marché, essentiellement avec des photographies, parfois avec quelques installations lumineuses plus proches de l’essence de son travail.Coté ventes aux enchères : c’est à Londres que vous aurez le plus de chance de trouver une œuvre de l’artiste (47% de son marché), Londres, qui se dispute les meilleures pièces avec New York.
Les grands collectionneurs devront débourser quelques centaines de milliers de dollars pour emporter une pièce maîtresse comme le fameux photomontage The Waterfall Series ou une grande sculpture. Pour les collectionneurs moins fortunés, il devient difficile d’accéder aux sculptures avec un budget de moins de 50 000 $, mais c’est encore envisageable. D’autres pièces plus abordables sont proposées : tirages photographiques et diverses éditions limitées, entre 2 000 et 10 000 $ en moyenne.

Un mois de février surréaliste

La reprise des grandes ventes s’annonce après quelques semaines d’accalmie. Deux soirées surréalistes sont annoncées, la première chez Sotheby’s Londres le 3 février 2015 avec une toile extraordinaire de René MAGRITTE, datée de 1952, et basée sur la théorie des affinités électives : L’Explication est un pur chef-d’oeuvre estimé 4 a 6 m£ et destiné à entrer dans le Top 10 de l’artiste.
Le lendemain, Christie’s annonce une vente exceptionnelle pour sa prochaine cession d’art surréaliste. Peu de lots, 36 au total, mais d’une qualité exceptionnelle en provenance de deux collections réalisées en 50 ans de quête passionnée par les propriétaires. La plupart de ces œuvres feront leur première apparition sur le marché des enchères, ce qui constitue un petit évènement en soi. Au menu : six oeuvres de Joan MIRO, dont le magistral L’oiseau au plumage déployé vole vers l’arbre argenté, 1953 estimé entre 7 et 9 m£ ; huit œuvres de René MAGRITTE (quatre huiles et quatre gouaches) ; un rare Francis PICABIA, Mid-Lent (Mi-Carême), de 1925, attendu entre 1 et 1,5 millions ; un relief de Hans ARP attendu entre 900 000 et 1,2 millions ; mais encore Max Ernst, Yves Tanguy, Oscar Domínguez, Salvador Dalí, Paul Delvaux, Alberto Giacometti, André Masson, Matta, Odilon Redon et Antoni Tàpies. Après quoi, la saison des grandes ventes devraient bien démarrer.