En bref : Giuseppe Penone – Un alchimiste à Grenoble — Claude Rutault exposé à New York — Braque – Gris – Léger – Picasso

[29/12/2014]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : Giuseppe Penone – Un alchimiste à Grenoble — Claude Rutault exposé à New York — Braque – Gris – Léger – Picasso

Giuseppe Penone – Un alchimiste à Grenoble

L’année dernière, en 2013, l’oeuvre de Giuseppe PENONE rencontrait l’écrin versaillais sur l’invitation de Catherine Pégard. Il intégrait les salles du château et le Parc selon l’axe de la Grande Perspective (entre le 11 juin et le 30 octobre 2013), faisant suite au grands artistes contemporains invités chaque année depuis 2009 : Jeff Koons, Xavier Veilhan, Takashi Murakami, Bernar Venet et Joana Vasconcelos.
C’est au tour du musée de Grenoble de lui rendre hommage (jusqu’au 22 février 2015), laissant carte blanche à l’artiste pour organiser ses oeuvres dans le parcours de l’exposition et pour créer une expérience intuitive libérée de la chronologie. C’est exposition se vit dans un dialogue étroit avec la nature – forêt, pierres, rivière – qui convoque véritablement les sens, basculant entre des oeuvres anciennes et des sculptures tout juste achevées, dont une réalisée in-situ.Largement plébiscité par les institutions culturelles depuis plus de 10 ans (citons notamment sa grande rétrospective à Beaubourg en 2004), le sculpteur majeur de l’Arte Povera est discret aux enchères. Les oeuvres circulent peu par ce biais, mais son marché est d’une solidité à toute épreuve, tant il est ancré dans l’histoire de l’art des XXème et XXIème siècles. Deux records ont récemment été enregistré à Londres : le premier en février 2013 à 240 000 £, le second en février 2014 à 220 000 £ (près de 378 000 $, Pelle Di Foglie (Occhi Al Cielo, Mano a Terra), Sotheby’s et près de 361 000 $, Christie’s, Treccia). L’actualité va certes dans son sens, nous sommes loin néanmoins des résultats millionnaires d’un Jeff Koons.

Claude Rutault exposé à New York

Il ne reste plus que quelques jours pour visiter l’exposition consacrée à Claude RUTAULT à la galerie Perrotin de New York (jusqu’au 3 janvier 2015)..
Ce peintre français, né en 1941, entre dans une autre dimension de la peinture par un fait anecdotique lorsqu’il entreprend, en 1973, de repeindre les murs de sa cuisine, et qu’il recouvre au passage une petit tableau laissé là par inadvertance. Dès lors, l’affirmation de la peinture pour ce qu’elle est, dans un traitement mécaniste et dépouillé de tout si ce n’est de son espace, devient son langage de prédilection. Claude Rutault connait un début de carrière dynamique : il expose notamment à la Documenta 6 Cassel en 1977 et à l’Arc 2, Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1983.

Il fut même l’un des premiers artistes à participer au programme de résidence du MoMA PS1. Si son travail minimaliste séduisait la scène new yorkaise il y a 35 ans, aucun événement majeur ne suivit. Son marché aux enchères est ainsi resté aussi morose que son actualité (cinq œuvres proposées aux enchères en 30 ans et un record équivalent à 9 000 $ frappé en 2009 chez Millon – Cornette de Saint Cyr, Paris pour l’installation muséale Stock Exchange 1).
La réhabilitation d’un artiste français tel que lui sur la scène new-yorkaise est encourageant et l’exposition de la galerie Perrotin est l’occasion de rattraper un grand retard in-situ depuis l’expérience du PS1.

Braque – Gris – Léger – Picasso

Braque – Gris – Léger – Picasso : tel est le sous-titre efficace de l’exposition en cours au Metropolitan Museum of art de New York pour annoncer une plongée dans le Cubisme via la collection de Leonard A. Lauder (jusqu’au 16 février 2015). Le Cubisme, l’un des mouvements les plus influents du début du XXe siècle, résonne encore aujourd’hui, tant son abolition de l’illusionnisme traditionnel fut une condition radicale pour changer la façon dont nous voyons le monde.
Leonard A. Lauder a acheté, depuis 1976, le meilleur du Cubisme, constituant une collection privée, inégalée : 78 oeuvres au total, dont 33 Pablo PICASSO, 17 Georges BRAQUE, 14 Juan GRIS et autant de Fernand LÉGER, dont la plupart des oeuvres remontent à la période charnière de 1909-1914… Monsieur Lauder a décidé de faire don de cette incroyable collection au Metropolitan Museum, un cadeau magnifique qui modifie singulièrement le poids de l’institution new-yorkaise, et lui permet de se mettre au diapason du MoMA de New York, ou du Centre Pompidou de Paris. La donation est en effet estimée à un peu plus de un milliard de dollars…