Le Top d’Europe. Chapitre 2 : la Belgique

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Cette semaine : les dix meilleures enchères belges.

Vous vous attendiez à voir les rois de la bande dessinée où les champions de l’art contemporain belges Wim Delvoye et Jan Fabre dans les 10 meilleures enchères belges ? Il n’en est rien, car Paris tient le marché haut de gamme de la Bande dessinée, tandis que les stars contemporaines du cru se vendent mieux à Londres que dans leur pays natal. Le meilleur du marché Belge révèle un goût prononcé pour les valeurs sûres de l’art ancien, à des niveaux d’enchères peu élevés comparé au marché haut de gamme mondial. Le Top 10 des meilleures adjudications plafonne à 3,8 m$ et révèle quatre enchères millionnaires seulement, lorsque le marché italien en compte par exemple 10. La Belgique, qui regorge d’amateurs d’art, ne s’affirme pas comme une grande plaque tournante du second marché. L’importance des frais – non loin de ceux appliqués en France – constitue un frein à l’épanouissement du marché sur place. Les ratio des frais acheteurs en Belgique (correspondants aux frais ajoutés au montant de l’adjudication) sont en effet loin d’être attractifs : ils peuvent s’élever à 28,8 % en sus du montant d’adjudication, dans une première tranche d’achat comprise entre 1 et 20 000 euros.

Top 10 : les dix meilleures enchères belges.

Contrairement aux places de marché les plus compétitives au monde – Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni – la Belgique manque de dynamisme et ne parvient pas à renouveler ses records : le record Belge absolu est tenu par René Magritte à 3,8 m$, alors que le Maître surréaliste tient trois enchères supérieures à10 m$ aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ce record de 3,8 m$ remonte surtout à plus de 10 ans et les deux résultats suivants du Top Belge datent de la fin des années 90 avec deux oeuvres signées Brueghel.

La présence à trois reprises dans ce classement de Pieter II Brueghel (c.1564-1637/38), celle d’une toile du XIVème siècle attribuée à Agnolo Gaddi, d’une oeuvre d’Eugène Delacroix (1798-1863) et d’une autre de Théo van Rysselberlghe (1862-1926), témoignent de faveurs accordées en premier lieu aux Maîtres anciens et XIXème, avant les contemporains. Les plus jeunes artistes honorés s’avèrent être les valeurs sûres américaines Andy Warhol et Donald Judd…. exception faite de Richard Orlinsky. Richard Orlinsky, artiste français né en 1966 à Paris, sculpteur depuis 2004, enregistre de meilleurs résultats à Bruxelles que partout ailleurs et bat même Warhol et Judd sur place. Fief de son marché, la Belgique génère 64 % de ses résultats en salles de ventes, dont un record à 897 000 $ pour une Panthère Born Wild dorée à la feuille d’or 24 carats (50.000 feuilles d’or), exhibant des yeux en pavage de diamants.
Le marché de l’art belge affiche ses paradoxes, entre des acheteurs séduits par le bling-bling et ses initiés à l’art ancien.