En bref : Sarkis, à Venise – De l’or à Miami – Franck Gerhy

[21/08/2014]

En bref : Sarkis, à Venise – De l’or à Miami – Franck Gerhy 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : Sarkis, à Venise – De l’or à Miami – Franck Gerhy

Sarkis, à Venise

A 78 ans, SARKIS, de son vrai nom Zabunyan, va représenter la Turquie à la 56ème Biennale d’art contemporain de Venise en 2015. Sarkis bénéficie d’une actualité dense ces dernières années : en 2011, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève (MAMCO) lui consacre une importante rétrospective intitulée Hôtel Sarkis (200 pièces datées de 1971 à 2011) ; en 2013, il participe à la 55ème Biennale de Venise au sein de l’exposition When attitudes become form, Bern 1969/Venice 2013 à la fondation Prada ; en 2014, on le retrouve programmé au Huis Marseille Museum voor Fotografie à Amsterdam, et en trois lieux (CIAC, MNAC, Musée du Paysan) à Bucarest en Roumanie, tandis qu’une exposition personnelle s’ouvrait au printemps dernier au Musée du château des ducs de Wurtemberg à Montbéliard.
Ce sculpteur d’espace. né à Istanbul en 1938 et installé à Paris depuis 1964, présent dans de nombreux musées européens et soutenu par la galeriste française Nathalie Obadia a peu d’écho en salles de ventes. La conception de ses oeuvres d’envergure– qui jouent sur l’espace et la lumière – est peu adaptée au marché des enchères. Quelques toiles ou dessins sont proposés sporadiquement et offrent l’intérêt de ne pas être surcotés (son record équivaut à 11 000 $ pour le dessin Red & green vendu chez Macka Mezat à Istanbul en février 2013). Son marché, aujourd’hui partagé entre la France, l’Allemagne, l’Italie et la Turquie mais absent des scènes de Londres et de New York, trouvera peut-être une nouvelle dynamique à l’approche de la prochaine Biennale…

De l’or à Miami

Ouverte au coeur de l’été pour cinq mois, l’exposition Gold fête le 50ème anniversaire du Bass Museum of art de Miami (8 août 2014-11 janvier 2015). L’exposition curatée par Jose Carlos Diaz réunit des poids lourds de l’art contemporain tels que Chris BURDEN, James Lee BYARS, Michael & Ingar ELMGREEN & DRAGSET, Sylvie FLEURY, Sherrie LEVINE, Rudolf STINGEL ou Jim HODGES. A l’heure où l’or et l’art n’ont jamais fait si bon ménage, quelques artistes de la sélection comptent parmi les plus rentables de notre époque, comme Rudolf Stingel par exemple, mis à l’honneur lors de la 55ème Biennale de Venise au Palazzo Grazzi par François Pinault, qui emportait encore en mai 2014 une adjudication de 1,8 m$ (Untitled, Christie’s New York) ou comme Elmgreen &Dragset certes moins cotés mais très prometteurs. Le duo d’artistes, déjà exposé à Miami en 2006 galerie Perrotin puis récemment au Victorian & Albert Museum de Londres (1er octobre 2013-2 janvier 2014), font parler d’eux en salle depuis leur premier résultat à plus de 100 000 $.

Pour Gold, Jose Carlos Diaz a choisi une approche transversale sans succomber à l’illustration. On ne trouvera pas, au sein de cette exposition, l’une des sculptures en or massif les plus vues ses dernières années, à savoir celle de Marc QUINN, représentant Kate Moss en contorsionniste. Le petit bijou de 34 centimètres de hauteur de Quinn s’est fait remarquer par un résultat équivalent à 752 000 $ en 2011 (Microcosmos (SIREN), 2008, Sotheby’s Londres, 13 octobre 2011) et l’autoportrait de l’artiste dans le même métal précieux passait les 937 000 $ deux ans plus tard (Frozen head, 2009, Phillips Londres, 14 février 2013). Gold expose par contre l’une des 25 poubelles plaqué or de Sylvie Fleury. Valeur de la dite poubelle en salle : entre 10 000 et 13 000 $.

Franck Gerhy, de la Fondation Vuitton au Centre Pompidou

La Fondation Louis Vuitton ouvre officiellement ses portes au public lundi 27 octobre 2014. Créée à l’initiative de l’homme d’affaires et grand collectionneur français Bernard Arnault, le bâtiment est un immense nuage de verre imaginé par l’architecte américain Frank Owen GEHRY, récompensé du prix Pritzker en 1989 et à qui l’on doit plusieurs réalisations muséales majeures, dont le musée Guggenheim à Bilbao. L’ouverture de ce nouveau lieu phare pour l’art contemporain en France (situé sur le site du jardin d’Acclimatation à Paris, au nord du Bois de Boulogne) arrive en même temps que la première rétrospective européenne consacrée à l’oeuvre de Frank Gehry au Centre Pompidou de Paris (8 octobre 2014 – 5 janvier 2015). Célèbre à travers le monde, Gerhy est collectionné pour ses croquis architecturaux enlevés et surtout pour ses meubles, qui ont passé à quatre reprises le seuil des 100 000 $ en salles de ventes.
D’autres pièces marquantes dans l’histoire du design réalisées via le recyclage de matériaux « pauvres » sont bien plus abordables, comme ses meubles en carton. Le premier prix pour une chaise démarre autour de 1 000 $, les constructions organiques plus complexes passent les 5 000 $ et atteignent jusqu’à 15 000 $ avec la Bubbles chaise.